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    Le Pont des Espions
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    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    Ces derniers années Steven Spielberg s'est laissé aller à un académisme bien pensant et parfois assez lourd comme pour ses récents Lincoln et War Horse tandis qu'il n'arrivait plus du côté divertissement à recréer l'étincelle de ses meilleurs films comme avec le dernier Indiana Jones assez raté et un Tintin réussi mais classique. Cela fait bien 10 bonnes années que nous n'avons pas eu un grand Spielberg, le denier en date étant le flamboyant Munich. Alors le voir revenir cette année pour mettre en scène un scénario des Frères Coen, ça a quelque chose d'assez exaltant et pleins de belles promesses. Surtout que cette association de grands cinéastes et sans conteste une des plus belle chose que l'on ai vu cette année sur nos écrans. Le scénario relate en grande partie des faits réels même si certains aspects de cette histoire semble étouffée au profit de plus de facilité d'accès pour le spectateur. Car ici on est plongé dans l'Histoire avec un grand H et le but est de faire un récit universel pour interroger à travers cette guerre froide, les rouages de notre monde actuel. La qualité d'écriture est exceptionnelle, jamais on ne s'y perd, tout est d'une clarté absolue et tout s'enchaîne avec fluidité étant capable d'apporter de la tension, du suspense avec quelques rebondissements bien pensé, quelques touches d'humours bien sentis et une pointe d'humanisme touchante qui pousse admirablement à la réflexion. La caractérisation des personnages, les dialogues et les situations sont d'une justesse infinie, nous présentant des hommes devant faire face à des événements qui les dépassent pour pas qu'une situation déjà délicate prenne des proportions démesurées. On est donc devant du grand cinéma qui est capable de divertir et d'être très accessible mais qui se montre aussi intelligent et réfléchi. De plus il se permet aussi de belles audaces comme sa longue séquence d'introduction sans dialogues qui n'est habité que par les sons de la ville ou encore de ne pas avoir traduit certains passages en allemand pour nous laisser aussi perdu que le personnage principal. Après le récit cède parfois a quelques facilités pour favoriser l'identification aux personnages et certaines scènes sont peut être en trop surtout celle qui implique le jeune pilote qui ne servent pas à grand chose à part renforcer des enjeux qui étaient pourtant déjà très clair, manquant donc un peu de subtilité. Le casting est absolument parfait, chaque acteurs offrent des prestations justes et impliquées même si on retiendra surtout le duo formé par Tom Hanks et Mark Rylance qui se révèle très attachant. Les deux acteurs sont impériaux, Mark Rylance offre une performance assez monolithique mais qui par l'intensité de son regard et son humour pince-sans-rire arrive à témoigner d'une humanité profonde et admirable. Censé représenter l'ennemi, il obtient dès le début notre sympathie perdant de mettre en lumière un autre élément à saluer du film, son absence de manichéisme. Pas de patriotisme putassier ici mais un humanisme humble représenté à merveille par un Tom Hanks encore un fois parfait, toute en retenue et en grâce. La mise en scène de Steven Spielberg est minutieuse et sophistiqué arrivant à être impressionnante sans pour autant trop en faire. Elle a plus un but de storytelling ce qui empêche tout esbroufe et accompagne très bien l'intrigue, se révélant admirable par son soucis du détail et le dynamisme de son montage qui empêche toute longueurs faisant un rendu fluide et rythmé. Néanmoins on notera une séquence de crash aérien assez bluffante de réalisme et totalement impressionnante qui rappelle le maître qu'est Spielberg quand il s'agit de faire du grand spectacle. La technique est d'ailleurs tout aussi impressionnante avec un superbe travail sur les jeux de lumières permis par une photographie élégante et particulièrement belle. Dommage cependant que la musique de Thomas Newman manque un peu de force et que certains effets de mise en scène soit trop appuyés notamment quand Spielberg s'intéresse à la façon dont est perçu l'avocat et qu'il offre parfois un rendu pompeux, la dernière séquence étant d'ailleurs à cause de ça, assez ratée. En conclusion Bridge of Spies est un excellent film et assurément un des meilleurs de l'année. Spielberg revient en très grande forme et signe son meilleur film depuis 10 ans, son association avec les Frère Coen étant une pure réussite. Même si certaines facilités sur l'écriture et la mise en scène ne permettent pas au film d'attendre le statut de chef d'oeuvre, elles n'entachent que très peu son immense qualité. Car on est face à du cinéma riche et fédérateur capable d'être dans ce qui se fait de mieux en matière de divertissement mais aussi d'offrir des pistes de réflexions intelligentes qui ne cèdent pas au manichéisme ni au patriotisme préférant s'intéressé à l'humain dans toute son universalité. On est donc devant une belle leçon de cinéma à tout les niveaux, et il serait vraiment dommage de s'en priver.
    Nyns
    Nyns

    215 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2015
    Je m'attendais à ne pas accrocher du début à la fin, mais Spielberg dans un sursaut de génie parvient, malgré un académisme omniprésent, à rendre son récit captivant. La guerre froide continue de passionner le 7ème art au fil des ans, ici on s'intéresse d'avantage à la paranoïa collective apporté par l'espionnage qui a lieu à l'Ouest comme à l'Est. Le côté le plus étrange du film est que le personnage de Tom Hanks devient une véritable figure d'héroïsme humaniste alors qu'à la base il n'est quand même qu'un avocat spécialisé dans les compagnies d'assurance (pas grand chose d'humaniste là dedans), est-ce le flegme sympathique de son espion russe qui lui a donné raison ? On ne sait pas, mais le personnage du Russe est bien plus attachant que celui de l'Américain en tous cas (exprès évidemment, nous ne sommes plus en guerre froide, il ne faut froisser personne). L'histoire devient réellement prenante du moment ou l'on se retrouve à Berlin, car quelle ville mieux que la capitale allemande a symbolisée cette divison du monde dans la seconde moitié du XXème siècle ? Spielberg souligne un fait qui peut-être amusant, l'idée qu'une 3ème guerre mondiale a toujours été implanté dans l'esprit d'une certaine partie de la population même au lendemain de la seconde. Le film en lui même est un enchaînement de dialogues, de négociations en fait, afin d'arriver à un consensus qui puisse arranger les deux parties. La reconstitution historique est très bien faite, mais en parlant du réalisateur cela ne pouvait pas être autrement, c'est peut être plus le côté sentimentalisme du Pont des espions qui non seulement manque d'originalité mais surtout de réalisme à certains moments. Enfin parfois drôle, parfois déconcertant vu la notion "inspiré de faits réels" qui impose une sorte de respect, il y a malgré cela le côté Tom Hanks symbolisant "le bien" qui est loin d'être une prise de risque à mon sens. Sans être le sujet qui passionera des semaines entières, on retiendra surtout que même avec un thème sérieux et complexe on peut toujours faire un bon divertissement très traditionaliste quand on s'appelle Steven Spielberg.
    vincenzobino
    vincenzobino

    115 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    Presque 3 années sans un opus Spielbergien, cela faisait beaucoup. Et fort bon retour.
    Guerre froide: ces deux mots représentent le fil rouge du film ou comment un avocat non spécialiste du pénal va-t'il, sur un coup de tête, être appelé a jouer un rôle assez stratégique en défendant un espion agissant pour la Russie et participer a l'un des plus célèbres échanges de prisonniers du conflit est-ouest, en terre hostile qui plus est.
    Tout ce que Spielberg et Hanks ont entrepris devant la caméra du premier s'est transformé en or: qu'il fût capitaine chargé de ramener un soldat allié ayant perdu ses frères, policier traquant un escroc ou apatride bloqué dans un aéroport, le second a su se magnifier a chaque fois. Et cet opus ne fait pas exception.
    Mais mention spéciale particulière a son partenaire Mark Rylance, splendide dans le rôle de l'espion incriminé, aux reconstitutions de Berlin-Est d'après 1961 et avant 1989 (le film fut du reste tourné en grande partie sur place ainsi qu'à Potsdam) et aux prises de sons très bonnes sans oublier la partition de Newmann (qui remplace Williams mais garde le style du compositeur attitré de Spielberg) et la dernière séquence évocatrice de ce qu'un mur ou un grillage peut générer comme obstacle a la vie normale, sorte d'hommage aux Berlinois ayant vécu ces 28 ans de séparation.
    A recommander vivement...
    Galaise77
    Galaise77

    31 abonnés 101 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2015
    James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.

    Lorsque l’on va voir un film réalisé par Steven Spielberg, qu’il s’agisse d’une superproduction à l’instar de « Jurassik Park » ou un film plus sérieux tels que « Munich » par exemple, c’est un humanisme toujours plus présent d’une œuvre à une autre qui se révèle en filigrane. Bien évidemment, « Le pont des Espions » se rapproche plus du dernier cité, par son sujet d’abord : les négociations entre deux nations qui se font le guerre, même si dans ce cas on parle de guerre froide et de combat des nerfs. Comme toujours, le réalisateur ne prend pas partie, il laisse d’abord les faits se poser d’eux-mêmes, il utilise son héros pour mettre en lumière l’absurdité des deux camps. Ce qui était déjà le cas dans « Munich » où Spielberg montrait la surenchère et l’absurdité de l’aveuglement de la vengeance à la manipulation politique pour mettre fin à un conflit larvant.

    C’est un peu la même chose dans « Le pont des Espions », le maître y expose l’absurdité d’une situation dans laquelle aucun des deux camps ne veut perdre la face. Chacun tente de manipuler les uns et les autres pour tirer la couverture à soi. Et d'ailleurs dans le scénario signé des frères Cohen, tout est fait pour ne pas imposer un point de vu plus qu’un autre. Ecrit avec beaucoup d’intelligence et une véritable sensibilité, le scénario s’ingénue à dépeindre des personnages d’une rare justesse : Ni trop méchant, ni trop gentil, ni pas assez appuyé, encore moins caricatural. Et c’est là toute l’intelligence du film !

    Comme toujours avec Spielberg, la mise en scène est minutieuse, précise et simple en même temps. Le réalisateur ne cherche pas le spectaculaire, il part d’un plan simple et le transcende d’une simple lumière, d’un simple mouvement de caméra. Utilisant toutes les symboliques nécessaires pour mettre en valeur les qualités humanistes de ses personnages, le réalisateur est en pleine forme et signe, une fois encore une œuvre soignée qui ne dégouline pas de bons sentiments. Car là où un Clint Eastwood (American Sniper) aurait tendance à y mettre des symboliques patriotiques parfois indigestes, Spielberg se limite à trouver la parfaite alchimie entre le patriotisme humanitaire et l’œuvre humaniste qui rassemble autour d’une seule idée : Chaque histoire peut valoriser les hommes quelque soient leurs origines et leurs idéologies, et permet ainsi d'éviter la lourdeur d'une sorte de propagande ultra-patriotique. Le monde est pluriel, la vie est un puzzle dont chaque pièce est unique et complète un dessin où l’homme renaît toujours de ses erreurs. Alors bien sûr, on pourra reprocher au film une musique de Thomas Newman (007 Spectre), parfois trop appuyée qui aurait même tendance à devenir hors sujet, particulièrement dans les scènes finales où les trompettes sont un peu trop présentes et rappellent les hymnes américaines.

    Encore une fois, et ce sera la conclusion, Spielberg réalise un film solide, transpirant d’humanisme sur une histoire qui aurait pu très rapidement sombrer dans la caricature. Porté par un Tom Hanks (Seul au monde) comme toujours impeccable de sobriété et déterminé dans sa composition. Face à lui Mark Rylance (Deux sœurs pour un roi) brille par une prestation toute en retenue et en sobriété qui n’est pas sans rappeler des acteurs comme Ben Kingsley (La liste de Schindler), capables de laisser les silences parler à leur place. « Le pont des Espions » n’est peut-être pas le plus marquant des films de Steven Spielberg, mais il rentre dans une carrière cohérente avec toujours autant de précision et d’ingéniosité dans sa mise en scène.
    the_fan_of_inception
    the_fan_of_inception

    25 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2015
    Dans le premier plan du film, Abel se regarde dans un miroir tout en mettant une touche finale à son autoportrait : c'est ce que l'on appelle le respect. Après une série de films mitigés (Tintin, Lincoln, Indiana Jones 4), Spielberg revient en très grand forme avec cette nouvelle œuvre, co-écrite par les Coen et avec Tom Hanks en tête d'affiche, excusez du peu. Un premier plan d'une intelligence rare tant il pose avec brio toutes les thématiques du récit: à contrario de ce qu'en a dit la presse et la bande-annonce, "Le Pont Des Espions" n'est pas un thriller d'espionnage à base de plaidoirie mais un vrai film sur l'histoire: américaine d'abord puisqu'il place son récit dans la période charnière de la guerre froide, mais aussi l'histoire vraie impensable d'un avocat d'assurances contraint de défendre un présumé espion soviétique. Il sera donc question, a l'instar du dernier Fincher, de l'apparence: celle que l'on a, celle que les autres ont de nous et celle que l'on veut faire passer. Ainsi comment ce petit avocat sans histoire va devenir progressivement un des hommes les plus hais des USA. Encore une fois, si le film est une belle réussite, il le doit à sa construction: la mise en scène évidemment brillante alterne séquences intenses (une introduction de 10 minutes sans aucune musique) et moments plus légers, le montage alternée n'est jamais un outil technique mais sert un scénario amélioré par les frères Coen qui font du personnage de Tom Hanks un vrai héros à la Capra ne baissant jamais les bras malgré les pressions médiatiques qu'il subit. S'il pêche par un happy-end convenu qui gâche du coup toute notion de surprise, "Le Pont Des Espions" prouve à quel point le talentueux Spielberg peut encore, à presque 70 ans, proposer un récit captivant de bout en bout auquel l'on souhaitera une bonne carrière surtout après l'échec qu'il a connu aux Etats-Unis.
    PLR
    PLR

    466 abonnés 1 559 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2015
    On part pour 141 minutes. Sur une telle durée, le risque est de décrocher mais là non car la qualité, l'excellence même sont au rendez-vous. Du grand et bon cinéma sachant raconter une histoire. Un fond historique, des décors d'époque reconstitués de manière très réaliste avec d'infinis détails. Un jeu d'acteurs parfait. Un petit peu d'ironie parfois. Bien sûr, c'est un film américain et il y a aura donc le petit couplet patriotique. On ne peut qu'aimer. C'est parfait. On en redemande.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 décembre 2015
    Steven Spielberg est un magicien. Il est capable de toutes les facéties cinématographiques, qu'elles soient fantastiques, romantiques, historiques, ou sociétales. Le réalisateur excelle dans la mise en scène, s'ingéniant, à la manière d'un orfèvre, à réfléchir chaque mouvement de caméra, chaque trait de lumière, et le traitement de la couleur. Il regarde amoureusement ses personnages et comme le ferait un metteur en scène sur une scène de théâtre, fait rentrer sur le devant de la caméra les acolytes nécessaires à la poursuite du récit, grâce à un savant arsenal de travellings ou de plans séquence. "Le pont des espions" résonne intimement avec le souvenir du magnifique "La liste de Schindler". D'abord, dans la façon dont le film joue avec les lumières ; en effet, Spielberg mélange habilement un faux noir et blanc, particulièrement dans toute la partie du film qui se déroule à Berlin, avec une image colorée ; ensuite, à cause de la figure singulière de l'avocat (brillamment interprété par Tom Hanks) qui, à force de détermination et sous couvert d'une forme de désinvolture, s'emploie à faire échanger un espion soviétique contre deux américains, retenus (à tord ?) par le camp adverse russe et allemand. On est en pleine guerre froide et Spielberg restitue la tension de cette époque, perceptible autant dans le déroulement de la narration elle-même que les décors d'un Berlin étouffé par la neige, ou les tribunaux et les prisons des différents protagonistes. Ce James Donovan rappelle à bien des égards le courageux Schindler, à la fois dans sa posture que sa capacité à faire valoir la justice, voire la légitimité des points de vue historiques. Spielberg s'est entouré des brillants frères Coen pour l'élaboration du scénario, lequel témoigne d'une précision analytique des personnages et surtout d'une véritable volonté à ne jamais entraîner le spectateur dans un bord ou dans un autre. Le film fuit toute forme de manichéisme, et en cela, permet d'appréhender la complexité et la gravité des années de guerre froide. Ni le mal, ni le bien ne gagnent en vérité. Seule l'Histoire avec un grand H continue son cours, avec son lot d'énigmes et d'incertitudes. Bref, "Le pont des espions" est tout autant un grand film d'aventures qu'un témoignage instruit d'une période de l'histoire du monde à peine digérée aujourd'hui.
    Housecoat
    Housecoat

    122 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2015
    Le Pont des Espions.

    Dernier film en date de Steven Spielberg. Avec en plus, un scénario des Frères Coen (de quoi compenser leur absence cette année).

    Il s'agit bien entendu, de la catégorie sérieux des films de Spielberg (trois fois de suite avant de revenir au divertissement avec Disney grâce a Le Bon Gros Géant)).
    L'intrigue de ce film se concentre sur un incident réellement arrivé. L'Incident de l'U2 (l'avion, pas le groupe) spoiler: ainsi que l'échange de prisonniers sur le pont de Gliennicke (le fameux pont).

    Que ce soit divertissement ou sérieux, Spielberg a toujours fait preuve d'une grande maîtrise. Je suis plus initié aux Spielberg divertissant mais voir son nom sur n'importe quel film me ferait payer un billet. Et Spielberg ne m'a jamais déçu. Car le fait est que Le Pont des Espions ne m'a pas déçu.

    Nous suivons l'histoire de l'incident de l'avion espion U2. Mais le film se passe en deux temps. La première partie en Amérique avec l'affaire de Rudolf Ivanovitch Abel, un Russe appréhendé par le FBI avec James Donovan (Tom Hanks) un avocat qui accepte de le défendre au droit que tous les êtres humains ont le droit d'être défendu.
    spoiler: La seconde partie se concentre pleinement sur l'U2, avec le pilote Francis Gary Powers qui se fait arrêter par l'Union Soviétique. Avec James Donovan qui doit négocier un échange.

    Déjà, pour un film sur la Guerre Froide, je félicite Steven Spielberg de ne pas avoir mis au premier plan la différence d'idéologie Capitaliste/Communiste. On se concentre sur le plus important, l'histoire et ses enjeux spoiler: (en l'occurrence, l'échange de prisonniers)
    . Ainsi que les conséquences que ça pourrait avoir si cela tournait mal (si toutefois ça arrive).

    Et Spielberg arrive une fois de plus à être juste avec ses personnages ainsi que l'image que nous devons avoir d'eux pour pleinement apprécier le film.
    spoiler: Pendant la première partie du film avec Donovan qui défend Abel. Donovan ne sait même pas si Abel est un espion pour de vrais, il se fiche de le savoir car espion ou pas, il doit être défendu. Or, nous le savons qu'il est espion car nous avons Abel à l'oeuvre. Et c'est une excellente idée de nous avoir dit au début qu'il s'agit d'un espion. Car si on ne avait pas montré que c'est le cas, on se serait trop concentré sur le questionnement de si c'en était un. Grâce à ça, on se concentre bien sur le plus important: le procès contre lui. Avec ça, on souhaite la même chose que Donovan, défendre un homme qui possède le droit fondamental d'être défendu.

    spoiler: D'autant que Abel n'est pas montré comme un méchant, même en sachant que c'est espion, on veut qu'il soit défendu. En fait c'est simple, il n'y a pas de gentil ou de méchant dans ce film. Juste les enjeux. Et c'est exactement ce que nous souhaitons (d'ailleurs, j'ai beau chercher, il n'y a aucun méchant dans le côté sérieux de Spielberg, juste les personnages tous mis en valeur sur un pied d'égalité).


    Et les personnages d'ailleurs, sont tous réussis. Tom Hanks incarne très bien James Donovan. Il surprend et fait sourire même, avec son assurance et sa perspicacité. Il est même très humaniste et fait tout pour que tout ce passe bien pour tout le monde. Dans un film où personne n'est méchant, ce personnage incarne le parfait héros.
    Mark Rylance qui incarne Rudolf Abel est très bon aussi. Son personnage est très stoïque mais on sent quelque chose quand il raconte quelque chose sur lui. Il incarne une sorte de personnage résigné à ce qui lui arrive sans pour autant perdre de vue sa situation (je suppose que c'est logique car les Soviétiques devaient prendre des espions aux nerfs d'acier).
    Austin Stowell qui incarne le fameux Francis Gary Powers apparaît très peu et pourtant, il joue toujours juste. Le peu qu'il apparaît montrant toujours des scènes où il a l'occasion de jouer différemment à chaque fois et des moments marquants pour chaque être humain.
    En plus, il est important de noter que Peter McRobbie (qui n'apparaît que environ trois minutes) joue un Allen Dulles très fidèle à l'histoire (regardez la photo wikipédia, vous verrez de quoi je parle).

    Pour la musique, on a droit à Thomas Newman. Et sa musique apparaît très peu certes mais est toujours excellente. L'absence de musique rend même certaines scènes plus prenante. Et la musique où Donovan est pris en filature donne un bon côté suspicion. Et c'est basique mais bien exécuté de mettre des musiques avec des chœurs pour les scènes en Russie et en Allemagne. Et le thème de fin est génial. Une fois de plus, une excellente bande-originale.

    L'histoire c'est de la politique mais on arrive à très bien suivre. spoiler: La partie où Donovan doit défendre Abel est même très facile à suivre. Du fait que l'on nous montre pas le procès, tout simplement. Juste le verdict (l'enjeux n'est pas sa libération après tout). Et ensuite on se concentre sur les débats que Donovan entretient avec les divers responsables pour avoir la libération de tous le monde. Et le tout est étonnamment facile à suivre. Et en plus, Donovan fait tout ça en dépit des risques qu'il prend au nom de ses convictions, comment ne pas suivre une si bonne histoire avec ça ?


    Et le tout est également ponctué des conséquences des événements. Avec un ton juste pour l'atmosphère très ambigus de l'époque.
    spoiler: Donovan est victime de toute les haines possibles qu'avaient les Américains pour les Communistes parce qu'il défend un homme pointé du doigt comme un espion. Et la séquence en Allemagne avec l'étudiant qui se fait arrêter. On voit carrément la construction du Mur de Berlin avec l'exode massif que cela entraîne. Avec aussi Berlin-Est détruit et sale. Et j'accorde même de l'importance à la scène où Gary Powers se trouve dans le tribunal Soviétique. Avec tous le public qui applaudit à l'unisson (n'oublions pas que c'est L'URSS). Et bien sûr, la scène où Donovan voit une famille allemande se faire tuer en tentant de traverser le Mur.

    Et le montage m'a surpris à certains moments. Déjà, le montage est correct car on arrive à suivre l'histoire sans problème.
    spoiler: Mais il y a aussi la séquence où chaque action passe à une action dans la scène suivante (On dit aux pilotes qu'ils vont voir les outils qu'ils utiliseront, la scène d'après on nous présente des appareils photos que Abel avait chez lui. Ensuite au tribunal, le juge dit "levez-vous et on voit une salle de classe se lever). J'aime bien ça car ça montre que tous les événements sont intimement liés entre-elles. Pas dans le film, mais en tant qu'événements durant la Guerre Froide. L'enseignement, l'enquête et le droit.

    Et Spielberg monte bien la suspicion dans ce film. Notamment avec les éléments qui pourraient être du faux ou du vrai. spoiler: Vogel qui tremble et qui se trompe de noms (ça pourrait très bien être des imposteurs, je vois mal cette femme jouer de la harpe comme le dit Abel), le diplomate Russe qui connaissais la marque de manteau de Donovan etc.


    spoiler: Et la dernière scène avec l'échange est emplie de suspens (imaginez, une seule bourde pouvait provoquer la Guerre Nucléaire). Et la musique est très bien formuler à ce moment du film. Et la fin est très mémorable, les leitmotivs qui reviennent (le lit, le dialogue de Donovan et d'Abel sur l’inquiétude, "l'Homme debout", le grillage). Ce qui est bien avec ça, c'est que Spielberg a mis ces éléments en place sans qu'on puisse imaginer que ça reviendra ensuite.


    Et à la fin aussi, la musique était très peu présente mais à la fin. On a droit au festival. Plus aucune scène sans musique. Et la musique est tellement bonne que ça marque.

    Bref, Le Pont des Espions est un autre Spielberg a mettre dans ses réussites. Il n'est peut-être probablement pas aussi mémorable que Il faut sauver le soldat Ryan ou La Liste de Schindler, mais il arrive à être excellent malgré tout. Et j'ai hâte de le voir à l'oeuvre de retour dans le divertissement.
    Stéphane D
    Stéphane D

    119 abonnés 2 118 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2015
    Un Spielberg tout en délicatesse (en dehors de 2 ou 3 excès hollywoodiens) dans l'exposition de cette histoire passionnante dans sa progression. La carte Tom Hanks est toujours gage de sérieux, mais on découvre aussi un formidable acteur qui interprète l'espion russe.
    Critik D
    Critik D

    152 abonnés 1 103 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 décembre 2015
    Je l'avoue chaque fois qu'un nouveau film de Spielberg doit sortir je me transforme en groupie prête à bondir sur le film à peine. Entre le thème de la guerre froide et Tom Hanks au casting, il n'en fallait vraiment pas plus pour me convaincre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçue. La beauté des films de Spielberg c'est d'avoir la chance de grandir en même temps. Petite, il m'a offert E.T., Jurassic Park ou encore Hook. Aujourd'hui il répond à mon besoin d'histoire avec Cheval de guerre, Lincoln et aujourd hui le Pont des Espions. Comme je le disais tout à l'heure, on plonge en plein cœur de la guerre froide, également sous nommé la guerre des espions. On suit maître Donovan, mandaté pour défendre un espion russe, jugé traître de la nation, et qui va entraîner son avocat dans sa chute, car Donovan et soucieux de son travail et de traiter chacun en égal. Cette histoire, va le conduire dans un Berlin en crise, où le mur est en pleine construction. Une grande part de l'histoire, qui suit la seconde guerre mondiale. La réalisation est du pur Spielberg, on y retrouve très vite sa marque, ses plans travaillé, le soucis de chaque détails... Tout est la et on passe deux heures magnifiques. Le scénario, écrit par les frères Cohen, notamment, et également soucieux de chaque détails, chaque dialogue, et nous expose une histoire fantastique. J'ai été bluffée par le jeu de Tom Hanks (oui il y arrive encore), sûrement parce que je voyais un de ses films pour la première fois en VO. Il a une élocution parfaite, bien la première fois que j'arrive à suivre sans beaucoup lire les sous titres, c'est vraiment un grand acteur. Pour résumer le film, il n'est pas loin de la perfection, en ayant tout pour plaire, un film à voir absolument.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 7 décembre 2015
    Une sorte d'Amistad plus moderne. Un Biopic passionnant sur cet avocat new-yorkais qui fût des miracles durant la guerre froide.
    Émouvant, malgré une longueur, juste une longueur durant les moments de négociation en Allemagne.
    C'est du vrai Spielberg car la mise en scène est très belle comme toujours, on y retrouve toute son oeuvre dans ce film.
    Sur Tom Hanks il n'y a plus rien à dire. Il y a longtemps qu'il a fait ses preuves. Avec Forrest Gump.

    Touchant et humain, allez voir LE PONT DES ESPIONS nom de Dieu!
    mielik
    mielik

    13 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    Le film est bien lissé, avec des plans bien convenus. Le scénario ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer vraiment (malgré quelques longueurs et répétitions) cependant, les clichés sont un peu trop présents
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 février 2016
    LE PONT DES ESPIONS apparait à la fois comme le double négatif de MUNICH et la continuation logique de ce que LINCOLN apportait au cinéma de Spielberg. Là où les espions menés par Avner (Eric Bana) choisissaient de s’adresser aux terroristes palestiniens par le biais de pistolets et de bombes, pour un résultat tragique, Donovan (Tom Hanks) entreprend de marcher dans les pas de Lincoln en privilégiant le dialogue et la main tendue vers l’autre. Il pourrait sembler surprenant qu’un réalisateur aussi visuel que Spielberg, dont les précédents films se sont avant tout démarqués par leur capacité à enjoliver une série ininterrompue d’actions, se soit peu à peu dirigé vers le genre du film juridico-politique au sein duquel les personnages passent le plus clair de leur temps à pérorer. Et cependant sa mise en scène rend parfaitement logique cette évolution en filmant ces discours et ces répliques cinglantes comme autant de passes d’armes et de pirouettes, chaque nouvelle séquence de conversation s’apparentant ainsi à un affrontement dont le héros doit sortir vainqueur s'il souhaite parvenir au but qu’il s’est fixé. Cela n’a pas été sans conséquence. Le rythme narratif qu’adopte à présent le réalisateur est moins rapide et laisse plus de place au silence qu’à l’accoutumée. Le montage sert aussi impeccablement un découpage plus noble et plus posé. Sachant qu’il n’a plus rien à prouver et qu’il est capable de transposer n’importe quelle notion ou conflit en une image concrète ayant un indéniable pouvoir évocateur sur le spectateur, Spielberg a abordé LE PONT DES ESPIONS avec la sagesse et la retenue d’un artiste qui accepte que son génie et son ego s’effacent derrière son sujet afin de mieux valoriser son propos. Là où LA GUERRE DES MONDES, MINORITY REPORT et MUNICH étaient des tours de force techniques dont la somme de tous leurs époustouflants coups d’éclat visuels dégageait une énergie cinétique agressive, LINCOLN et LE PONT DES ESPIONS privilégient une force tranquille, inamovible. Tom Hanks est le choix parfait pour incarner ce nouvel idéal de Spielberg, c’est parce que ses précédents personnages contenaient déjà en germes les principes moraux que Donovan met en exergue : il fut ce bloc monolithique fédérateur dans IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN ; il fut ce mur inamovible et infranchissable auquel se heurtait le personnage fuyant incarné par DiCaprio dans ARRETE-MOI SI TU PEUX ; et il fut ce malheureux étranger enfermé dans l’aéroport de New York, l’obligeant à s'en sortir autrement que par la course rectiligne choisie par les précédents héros spielbergiens. S’imposant instinctivement comme l’héritier de James Stewart, Tom Hanks renvoie de plus en plus chez Spielberg à cet héroïsme impassible, résolu et pondéré que des génies comme Franck Capra et John Ford n’ont cessé de creuser et de magnifier. Il est l’Américain moyen dans tout ce qu’il peut avoir d'ordinaire et d’extraordinaire, imposant sa stature débonnaire comme le dernier rempart d’un pays sur le point de s’effondrer. Cependant, ce serait faire erreur que de croire que le héros spielbergien a complètement changé. Moins bondissant, moins sportif, il doit toujours jongler entre une famille quelque peu dysfonctionnelle et des rêves idéalistes qui contrastent avec la réalité du terrain. Cela garantit ainsi l’objectivité des derniers longs métrages de Spielberg là où ses premiers essais dramatiques apparaissaient plus ouvertement dichotomiques. LE PONT DES ESPIONS, bien que conscient que les méthodes de l’URSS aient souvent été plus inhumaines que celles employées par l’Etat américain, refuse de représenter les U.S.A. comme la société parfaite qu’elle se vendait à l’époque. Si les deux camps ne se valaient pas en termes de mensonges, de violence et de compromission, Spielberg montre qu’il ne suffisait alors que d’un pas pour que les Etats-Unis se retrouvent au niveau du bloc communiste. Et sa conclusion délicatement ironique en guise d’avertissement amène à penser que cette étape pourrait bien avoir été franchie aujourd’hui. En nous avisant d’humaniser les partis adverses qui s’opposent à nous, Spielberg souhaite nous ouvrir les yeux quant à nos propres limites et à notre tendance paradoxale à dériver vers ce que l’on combat. Même s’il refuse de capitaliser sur l’émotion facile pour parvenir à ses fins - « would it help ? » (« cela aiderait-il ? ») comme le répète à plusieurs reprises l’espion soviétique joué par Mark Rylance – le cinéaste livre pourtant l’un de ses longs métrages les plus justes et humains. Le genre de film nécessaire qui prend à la gorge avec d’autant plus d’efficacité qu’il met en exergue par le biais de son héros magnifique tout ce que l’humain peut avoir de plus beau, de plus fort et de plus droit afin de nous inciter à faire de même. Cela peut sonner comme une évidence, et ça l’est d'une certaine manière. Le cinéma de Spielberg est « évident », c’est même pour cela qu'il a souvent été moqué alors que ce trait de caractère constitue l’une de ses plus grandes forces. C’est donc peu de dire que la démarche « évidente », réfléchie et inspiratrice de Spielberg est fondamentale puisqu’elle lui/nous permet de se/nous tenir debout face à un cinéma/une société qui tend actuellement à valoriser, parfois involontairement, de dangereux schémas idéologiques et moraux.
    Guillaume T.
    Guillaume T.

    8 abonnés 291 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2016
    Une scénario captivant inspiré d'un passage de la guerre froide, et une solide interprétation de la part des acteurs font de ce film une véritable réussite. Steven Spielberg aime raconter des passages de l'histoire, et ça se voit.
    Benito G
    Benito G

    665 abonnés 3 161 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 janvier 2016
    Steven Spielberg est vraiment un génie! Et pourtant je ne suis pas fan des films d'espionnage^^Deux films (voir 3 selon les points de vue) en un et un réalisateur qui montre à nouveau son penchant pour l'histoire. Je vous avouerai avoir largement préféré la première partie, celle se déroulant aux USA. Historiquement parlant ce procès équitable, le jugement d'un espion au temps de la Guerre Froide par un avocat intègre se débattant dans un pays près à bafouer sa constitution pour se battre contre ses ennemis, résonne encore fortement aujourd'hui (comme si l'époque s'allié à la vie d'aujourd'hui peu à peu). C'est l'histoire de cette Histoire qui se répète à travers l'état d'urgence français. Et si le film est soigné à l'extrême du début jusqu'à la fin, le travail de Steven remarquable de bout en bout, T. Hanks aussi à l'aise qu'en famille et comptant toujours parmi les grands (rôle tout en finesse et tout en détails), le changement de ton du film est fort peu louable à mon sens. Les apartés sur le pilote et l'étudiant ne s'intégraient déjà pas forcément bien dans le récit mais la dernière heure, voir un peu plus, s'assoupit, se tortille inutilement. Le film perd de sa portée et va chercher tout autre chose, pas si important que cela d'ailleurs (à l'époque, oui, mais aujourd'hui, avec le recul ?). Il se transforme en un simple témoignage historique et nous laisse orphelin de toute leçon à en tirer. Un film réussit mais un peu bancal notamment dans sa deuxième partie ou parfois des moments se veulent p plus ou moins "inutile". Mais ne peuvent que nous rappeler que l'on ait toujours plus ou moins dans l'actualité même après tout ce temps sur certains points.
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