Parti très fort avec le remarquable "Orphelin d'Anyang", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2001 et sorti en 2002, on a l'impression que le réalisateur chinois Wang Chao fait, depuis, des progrès à reculons ! Je n'ai jamais vu "Jour et nuit", sorti en 2005, mais "Voiture de luxe", Prix Un Certain Regard 2006, marquait déjà un très léger recul et "Memory of Love", sorti en 2009, un très, très gros recul. Le suivant, "Tian guó", n'a jamais atteint nos salles. Le dernier film de Wang Chao, "Fantasia", était de nouveau à Cannes, dans la sélection Un Certain Regard 2014. Dans ce film, après "Memory of Love" et son passage dans les milieux aisés d'une grand ville chinoise, Wang Chao revient vers le peuple chinois, ce qui est a priori alléchant. Il nous raconte l'histoire d'une famille : la mère, ancienne danseuse dans une troupe de danses traditionnelles, remariée avec un ouvrier d'une usine ayant des difficultés économiques et souffrant d'une leucémie. D'un premier mariage, elle a eu une fille et, de ce second mariage, un fils, Xiao Lin. Le traitement que doit subir son mari est très cher et la société qui l'emploie ne veut plus en payer que la moitié. Pour subvenir au besoin de la famille, cette mère de famille est obligée de cumuler 2 boulots, dont celui de vendeuse de journaux. Parfait, tout ça, se dit-on : on va apprendre plein de choses sur la Chine, sur le système de santé, etc. C'est vrai, la partie documentaire du film n'est pas inintéressante. Il règne aussi un parfum de nostalgie lorsqu'on voit 4 jeunes filles se trémousser sur une scène aux rythmes d'une musique pop occidentale : manifestement, le réalisateur regrette que les troupes de danses traditionnelles disparaissent pour laisser la place à des spectacles aussi minables. Mais question cinéma, c'est un peu le désert : le sujet est traité de façon maladroite et il y a beaucoup trop de remplissage pour pouvoir arriver à passionner le spectateur.