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Un visiteur
2,0
Publiée le 15 avril 2015
Un film différent mais peu original. Laisse penser à les fraises sauvages de Bergman mais surprise. Le choix de format 1:1.33 n'est pas convainquant lors qu'on s'attend la confrontation entre les personnages et les paysages magnifiques. Le film se veut métaphorique, mais toutefois les détails d'interprétations et de mise en scène nous en font sortir par manque de précision.
Un jour, peut-être, verra-t-on un film du réalisateur argentin Lisandro Alonso franchir la porte prestigieuse de la compétition officielle du Festival de Cannes, celle qui permet de rêver à la Palme d’or. En tout cas, le quadragénaire Lisandro Alonso peut d’ores et déjà être considéré comme un abonné du plus grand Festival du monde, ses 5 longs métrages ayant tous été retenus dans l’une ou l’autre des sélections parallèles. En 2014, son dernier film, "Jauja", était présenté dans le cadre de la sélection Un Certain Regard. Comme toujours avec Lisandro Alonso, ce film va partager les spectateurs en 2 camps très tranchés : d’un côté, celles et ceux qui se seront ennuyés ; de l’autre, celles et ceux qui se seront laissés gagner par la beauté des images et par l’histoire que raconte le film, une histoire très simple en surface tout en étant d’une grande complexité si l’on cherche un peu à creuser en profondeur.
Visuellement, le film semble issu d’un autre temps. Signée Timo Salminen, la photographie cite les débuts du cinéma, notamment par le format de l’image 1:33, presque carré et aux bords arrondis, qui est celui du temps du muet, mais s’en détache au niveau des couleurs, très vives et très nettes : le film a une beauté picturale éblouissante et fascinante. La photographie renvoie donc le film dans un ailleurs situé au-delà du passé : dans l’espace du mythe, ou du rêve. Le film avance sans qu’on ne puisse jamais le prévoir, alors même qu’il suit pourtant une ligne très claire et très simple, une intrigue de western classique : un capitaine part à la recherche de sa fille, enfuie en territoire ennemi. Avec la photographie, ce mélange indécis de connu et d’inconnu, faussement familier, trompeusement conventionnel, achève de déplacer « Jauja » hors du temps, vers un territoire onirique… où malheureusement il est très facile de s’endormir.