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Un visiteur
3,0
Publiée le 5 mars 2015
C'est noir, c'est brut, c'est dur...mais on sent le moisi des ruelles des quartiers pauvres de Londres et l'engagement de ceux qui veulent s'en sortir. Tout est question de choix et de bonne décision.
Un film d'homme, sur la pègre, sur le trafic de drogue et sur petits boulots qui nous rappelle un peu l'univers esthétique d'un certain N.W. Refn.
Polar urbain et social, Snow in Paradise s'inspire très librement de la vie du co-scénariste Martin Askew dont l'oncle était célèbre dans la pègre de l’East End de Londres. Le film suit le parcours de ce chien fou qu'est Dave que l'assassinat de son meilleur ami Tariq - alors que Dave est le seul responsable de ce qui leur a été reproché mais Tariq, anglais et musulman, ne fait pas partie de la communauté de gangsters anglais et chrétiens - va faire tourner en rond comme un lion en cage jusqu'à ce qu'il se tourne peu à peu vers la religion... musulmane de son ami défunt.
En ces temps troublés, cette conversion du personnage n'est bien sûr pas anodine. Les deux scénaristes Andrew Hulme et Martin Askew - ce dernier s'est vraiment converti à cette religion - désirent montrer que comme n'importe quelle religion, la religion musulmane peut permettre à des jeunes de s'en sortir, de manière positive.
La vraie particularité de ce film est de montrer pour la première fois un personnage qui n'avait aucun rapport avec l'Islam avant - ni par sa culture ni par son éducation - et qui va malgré tout trouver refuge dans celle-ci.
À travers une étude de caractères placée dans l'univers très codifié du polar, Andrew Hulme et Martin Askew proposent avec Snow in Paradise un pont singulier mais tout à fait réaliste entre l'Europe et l'Islam.
En cette période d'interrogations, cette vision positive fait du bien.
Dave, accent anglais à couper au couteau, est un petit délinquant de l'East End de Londres. Vivant dans l'ombre de son oncle Jimmy, gangster glaçant et manipulateur, Dave effectue régulièrement des petits boulots pour Jimmy. Ce qui entraîne un jour la mort de Tariq, son meilleur ami. Entre la violence et la haine qui s'offrent à lui et la paix qu'il peut trouver en l'Islam, Dave se retrouve donc à la croisée des chemins. Inspiré du parcours de Martin Askew (co-scénariste du film et excellent dans le rôle de l'oncle Jimmy), "Snow in Paradise" est un film de gangsters sans grande originalité mais filmé avec une telle énergie qu'il ne peut laisser indifférent. Semblable à un coup de poing, la mise en scène d'Andrew Hulme nous prend à la gorge pour ne plus jamais nous lâcher. Dans le rôle de Dave, Frederick Schmidt fait des étincelles, s'imposant comme un acteur à suivre. Le bouillonnement intérieur dont il fait preuve en incarnant son personnage impressionne autant que la mise en scène de Hulme. Une petite claque donc, à découvrir sans hésiter.
(...) Le hasard du calendrier place idéalement SNOW IN PARADISE comme une réponse aux tragiques événements terroristes survenus à Paris récemment, en nous montrant un Islam pacifiste, qui va rediriger Dave, notre apprenti gangster, sur le droit chemin. Si le film n’a évidemment pas été construit autour de l’idée de dissocier une bonne fois pour toutes les musulmans des terroristes se revendiquant au nom de cette religion, il apparait important aujourd’hui aux yeux de ceux qui craignent le fameux amalgame et nécessaire pour ceux qui le nourrissent. De ce fait, cette question brûlante ne sera qu’effleurée dans le film, faisant office néanmoins d’une jolie piqûre de rappel. Mais l’histoire de ce jeune homme paumé qui se voit offrir la rédemption à travers une religion, n’est-elle pas aussi un brin rebattue et moralisatrice ? (...) Il y a, dans SNOW IN PARADISE, un concept assez curieux que l’on pourrait qualifier de “mise en scène pudique”. Tout comme le récit tente de véhiculer un message de paix (on nous rappelle qu’il s’agit de la traduction littérale de “Islam”), Andrew Hulme a eu l’ambition d’en faire de même quant aux choix visuels. Ainsi, on joue énormément avec le hors champ, il y a cette volonté de ne pas ou peu nous montrer et on procède à de larges plans lorsque la violence devient inévitable, lors d’une exécution par exemple. Le spectateur épouse constamment le point de vue de Dave, par conséquent il n’a pas d’omniscience. Et là encore, certains décrocheront, notamment à cause de ce choix, pas aidés par la lenteur générale de l’ensemble qui risque d’amener inexorablement l’ennui (...
L'intégralité de notre avis sur SNOW IN PARADISE, sur Le Blog du Cinéma