« Snow in Paradise » conte l’histoire de Dave, jeune tête brûlée complètement perdu, qui habite dans un quartier difficile de l’East London et vit de petits trafics au service de son oncle, un mafieux local craint. Lorsqu’il ne deale pas, il passe son temps à fumer du crack avec sa compagne, maman d’un petit garçon, qui se prostitue. Sur le papier rien de bien original, mais c’est sans compter sur les talents d’Andrew Hulme pour immerger le spectateur dans une ambiance rugueuse, et de l’acteur principal que l’on ne quitte jamais, Frederick Schmidt, véritable découverte.
Le milieu de la mafia est très codifié, et le personnage de Dave ne semble pas saisir ses codes, il s’en moque. Il dépasse la limite et le paie chère. Affligé de la disparition par sa faute de son seul ami Tariq, Dave va sombrer dans une errance, ne discernant plus grand chose. Vivant entre fantasmes et réalité, il va entamer un difficile parcours initiatique qui le dirigera vers l’islam. La caméra ne lâche jamais cette surprenante silhouette dégingandée inédite jusqu’alors, et à laquelle on a bien failli échapper. Quelques mots sur l’interprète de Dave, Frederick Schmidt qui s’est fait remarquer dans la rue lors d’une pause à son travail suite à une dispute avec son patron et admet qu’il n’avait jamais pensé se diriger vers l’actorat. Il cite comme modèles d’acteurs, entre autres, Tom Hardy, Michael Fassbender, James McAvoy.
C’est après ce pivot scénaristique que le film dérive de son postulat initial de banal film de gangster et va prendre un tout autre aspect. On va traverser auprès du personnage une riche palette d’émotions. On adopte son point de vue, la caméra filmant ce qu’il voit, ses émotions nous sont parfaitement retranscrites. Et ce dernier bien que perdu, va grandement évoluer au fur et à mesure du récit. Par ailleurs l’histoire est tirée de la vie de Martin Askew qui interprète ici l’oncle Jimmy et co-signe le scénario, et sa découverte de l’islam, religion en laquelle il a trouvé refuge. Car dans ce calvaire psychologique, la mosquée a été le seul endroit où les gens ont pris le temps de l’écouter et qu’il a pu trouver dans les valeurs de paix et de tolérance, une porte de sortie à son chemin de croix. Ou c’est tout du moins ce que Dave semble croire.
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