Avis sur Die Beichte der Josefine Mutzenbacher

Une fois n’est pas coutume, je m’attaque à un porno allemand, très peu connu, du moins par chez nous, et qui s’avère franchement hard !
Pour ma part j’ai une opinion mitigée sur ce métrage. D’un côté, c’est vrai, il a un luxe très appréciable. Si l’on omet quelques approximations historiques dans les costumes et si l’on omet le fait que l’action se passe toujours dans des intérieurs, néanmoins le film a de la classe. Les intérieurs sont richement décorés, les tenues sont très belles, surtout la lingerie fine, il y a un casting important, et la photographie est aussi raffinée. Et puis il y a une belle bande son, parfois utilisée de façon surprenante (ah, la scène de sexe sur une valse viennoise, un des moments mémorables du film). Reste, en revanche, que la mise en scène m’a déjà bien moins convaincu. Le réalisateur se répète souvent dans ses plans (il a une obsession très bizarre que vous découvrirez en voyant le film et qui m’a paru terriblement redondante), et en réalité il n’y a pas de variété. Pour le coup, si les scènes pornos ont un côté exotique, car il y a des choses assez rares dans le cinéma porno français de la même époque, le réalisateur malheureusement n’est qu’un artisan sans génie, et il filme tout avec une platitude décevante.
Sur le fond, l’histoire n’est pas dégrossie. Finalement, le film devient très rapidement un porno peu scénarisé, voire pas du tout, choisissant néanmoins un terrain plutôt bienvenu : le second degré. Il y a des passages porno réellement délirants dans ce film (sans trop en dévoiler il n’y a pas que la valse qui passe à la moulinette porno ici, la chantilly de même !), et du coup, on rigole parfois. Après faut vraiment adhérer au porno hard, voire crade, sinon c’est plutôt repoussant ! Pas d’intrigue donc, ou juste un petit prétexte au début, mais suffisamment de dérision pour ne pas ennuyer, d’autant que si les scènes X sont nombreuses, elles sont aussi assez rapides.
Côté casting, je ne connais pas les acteurs. Je ne les ai jamais vu, mais une chose est sûre, c’est très allemand ! Les femmes sont bien en chair, pour ne pas dire, pour certaines, bien rondes, et c’est donc un film qui évacue les complexes ! Surtout que les mecs ne sont pas, loin s’en faut, tous des Apollons eux-aussi ! C’est du porno teuton dans sa définition la plus clichée, et la choucroute et la bière semblent menacer d’apparaitre plus d’une fois tant les acteurs ont l’air de ne pas uniquement aimer le sexe ! C’est cocasse, et finalement il y a du charme du côté des actrices, et Jane Iwanoff est une rousse plutôt charmante ! Ils assurent leurs scènes, mais sans grand génie, et parfois avec un surjeu éhonté (il y a une séquence saphique qui vire à la transe délirante !).
Pour ma part, je crois que si ce film reçoit la moyenne, c’est parce qu’il y a de l’exotisme allemand qui fonctionne. On sent que c’est différent, il y a des propositions hard qui n’apparaitraient pas ou très peu dans le cinéma français de la même époque, et du coup cela donne une certaine originalité à ce film qui me fait augmenter un peu ma note. Reste que c’est tout de même imparfait, avec surtout une mise en scène décevante, pas à la hauteur. 2.5

Considéré par certains comme le meilleur porno de tous les temps, je ne suis pas loin de partager cet avis. Déjà le scénario est intéressant parce que sulfureux tout comme l'était le roman dont il est tiré, et puis Patricia Rhomberg y est rayonnante, non seulement elle est ravissante et bien faite, mais elle joue son rôle avec une décontraction sidérante et même avec une sorte de grâce. Le dosage du film est parfait, pas de scènes de sexe trop longues, pas non plus d'étalons surdimensionnés, les autres actrices féminines sont charmantes elles aussi, notamment la sémillante Birgit Zamulo. On ne s'ennuie pas une seconde pendant les 90 minutes du film et une fois terminé on reste sous le charme de Patricia Rhomberg.