ROOM... Réalisé par Lenny Abrahams, réalisateur de l'étonnant FRANK en 2014 avec Michael Fassbender, Maggie Gyllenhall et Domnhall Gleeson. Avec Brie Larson (State of Grace, Don Jon, la série TV United States of Tara,...) et le jeune Jacob Tremblay (Les Schtroumpfs 2) en têtes d'affiche. Adapté du roman de Emma Donoghue, lui même librement inspiré de l'histoire vrai du petit Félix, âgé de 5 ans dans l'affaire Fritzl (l'histoire tragique d'une jeune femme autrichienne ayant été séquestrée et violée par son père pendant près 24 ans). Le long métrage nous raconte l'histoire de Jack, vivant seul avec sa mère, qu'il appelle affectueusement "Ma". Celle ci, l'élève dans une bulle dans laquelle l'enfant est autant épanouie qu'il peut l'être, chéri par l'amour de sa mère. Mais il ignore que lui et Ma sont les captifs de "Vilain Nick", l'homme qui a enlevé Ma depuis bientôt 7 ans. Il la séquestre et abuse d'elle depuis lors, tous les jours, dans la cabane installée derrière sa maison. Jusqu'au jour où Ma élabore un plan impliquant son fils pour les libérer du joug de Vilain Nick.
J'ai découvert la bande annonce de ROOM en fin d'année dernière. Son pitch m'as tout de suite intrigué. Brie Larson est une actrice qui se construit une carrière assez intéressante. Je l'avais découverte dans l'excellente série TV United States of Tara produite par Steven Spielberg. Puis l'ai vu dans divers seconds rôles, dans de petites productions, avant de la retrouver en tête d'affiche dans le très bon "States of Grace" de Destin Cretton. J'étais donc curieux de la revoir au premier plan d'un autre long métrage. Je fût surpris par sa nomination aux oscars 2016 pour le meilleur rôle féminin et d'autant plus par sa victoire ensuite pour son rôle dans ROOM. J'étais donc plus que disposé à découvrir ce film, malgré mes quelques appréhensions quand à son sujet et son ton. Force est de constater que non seulement je me suis trompé sur le ton du film, mais également sur la vrai star du film, car bien que Brie Larson ait amplement mérité ses récompenses pour son interprétation, la véritable révélation du long métrage n'est autre que Jacob Tremblay.
La réalisation est d'une sobriété et d'une inventivité surprenante. Certains plans sont particulièrement beau malgré leur apparente simplicité et restent en mémoire bien après qu'on ai vu le film.
Le scénario est très intéressant. Il prend pour point de vue celui du jeune Jack, ce qui est déjà une originalité notable. Il aurait pu en effet adopter le point de vue la mère, ce qui aurait irrémédiablement tiré le ton du film vers le larmoyant et/ou le dérangeant. Or avec ce choix, on est toujours plus emmené à sourire tant celui ci transpire l'innocence et la naïveté. Un tour de force en soit. Ainsi ce ne sont ni la captivité, ni le retour à la vie normale, qui sont au centre du film, mais plutôt la sortie de l'enfance et l'adaptation à une nouvelle réalité. Ce qui donne au final un ton beaucoup plus optimiste au long métrage. Et c'est une réussite.
La bande son est très sommaire et mélancolique (à base de mélodies au piano), mais elle s'accorde parfaitement à chacun des moments à l'écran. Bien souvent elle sait se faire oublier, et c'est simplement parfait. Accentuant le côté intime et réaliste de nombre de scènes.
Les acteurs sont tous très bons. Particulièrement le duo formé par Brie Larson et Jacob Tremblay. Brie Larson qui a définitivement mérité ses golden Globe et oscar de meilleure actrice. Sa prestation est d'une sincérité et authenticité rare. Elle brille tout autant que son jeune partenaire Jacob Tremblay, qui lui explose littéralement à l'écran. Le jeune garçon âgé d'à peine... , fait preuve d'une innocence, d'une honnêteté et d'une maturité troublantes. Définitivement un acteur à surveiller de près à l'avenir. Le reste du casting est tout aussi efficace. Joan Allen est touchante en la mère de Ma, et William H. Macy est tout aussi bluffant dans son rôle de père de la jeune rescapée.
Bref, ROOM est vraiment une bonne surprise. Un très bon film qui saura vous toucher, tant dans le jeu de ses acteurs, que par sa réalisation et ses thèmes. Une réussite qui vaut définitivement d'être vue.