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Il va être très difficile de faire une critique sans trop en dire. Clairement, le film se découpe en deux parties, chacune importante. Le point de vue adopté est celui de Jack, c’est lui qui parle en voix off, c’est sur lui que la caméra se focalise le plus. Et mon dieu que c’est bien pensé! Jacob Tremblay est tout simplement époustouflant pour un petit bonhomme de 9 ans (qui joue un garçon de 5, je le rappelle). Tantôt en colère, tantôt terrifié, il happe le spectateur dans ce tourbillon d’émotions et nous entraîne avec lui dans sa course à la survie. Imaginez-vous dans la salle, angoissé par le plan, voyant ce gamin se débattre pour réussir, vous vous surprenez à vouloir vous lever et lui donner la main, l’aider de quelque façon que ce soit. C’est bien ce qui m’est arrivé: je trépignais, je râlais, j’avais envie de hurler. Jacob, je te dis bravo.
De son côté, Brie Larson n’est pas mal non plus! N’oublions pas qu’elle a eu l’Oscar de la meilleure actrice cette année pour ce film!! Et moi qui disais « Brie Larson, c’est qui celle-là?! » et bien me voilà fixée. Pour moi, elle était surtout connue pour son rôle d’adolescente blasée de la série United States of Tara, elle m’a donc bluffée également. Ma, privée de liberté depuis 7 ans est résignée à vivre ou tout du moins à annihiler tout sentiment de révolte et de colère. Tout ce qui la tient c’est Jack. Quand elle élabore son plan, elle en devient obsédée (voyez donc son regard) et on oscille entre le « mais purée arrête, c’est complètement fou » et le « mon dieu, c’est son seul espoir ». Je ne peux en dire plus, vraiment, sur tout le reste du film car je ne veux vraiment pas en dire trop. En un mot, Brie Larson, est bouleversante.
La force de ce film réside dans le choix de tourner autour de Jack mais pas seulement. Le but n’est aucunement de chercher justice, de savoir comment a fait et va finir Méchant Nick. Filmé au plus près des acteurs (en même temps dans 10 mètres carrés tu peux pas non plus les filmer de loin), il nous immerge complètement dans leur univers et dans cette oppression du manque d’espace. Cette façon particulière d’avoir mené le scénario est très importante car ça n’a pas été filmé comme une histoire à la Tekken ou un film américain classique avec des plans classiques.
Ici le but est clairement de faire comprendre aux spectateurs ce que c’est de vivre dans cette situation, autant pour Ma que pour Jack. Et de fait, cela soulève des questions purement pratico-pratiques auxquelles on ne penserait pas: Jack ayant grandi dans si peu d’espace ne sait pas courir, il n’a pas adapté sa vision à la vue de loin [...], il ne sait pas comment est fait le monde, etc. Et au delà ce ça: comment vous, en tant qu’adulte privé de liberté pendant 7 ans vous réagiriez pour vous sauver, sauver votre fils et faire face au monde?
Ce que je déplore cependant ce sont quelques longueurs dans chaque partie du film. Elles sont vite oubliées grâce aux scènes d’angoisse totale mais pour moi, ces moments de monotonie ont un peu gâché le film. Rien de bien grave pour autant car le but n’est pas non plus de montrer que dans 10 mètres carrés, en vivant les mêmes foutues journées tout le temps, c’est l’éclate totale.
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Bref, que dire de plus sinon « allez le voir »?
Note: 15/20