Coproduction anglophone indépendante ( Canada, Irlande, USA), "Room" est un film qui traîne avec lui un caddie pour empiler les récompenses et si possible des Golden Globes et des Oscars. . Je ne sais s'il a été conçu pour cela ( on peut espérer que non ) mais, le fait est que, la récolte fut bonne.
Tous les ingrédients y sont : Une histoire inspirée de faits divers qui ont passionné les foules et les médias, une actrice jouant les contre-emplois, avec boutons et cheveux gras ( hummm; c'est bon ça coco ! ), un enfant craquant, une valeur ajoutée par son côté indé un peu fauché qui ajoute en crédibilité et un parcours exemplaire en festival transformant le petit film modeste en rouleau à compresseur émotionnel et oscarisable.
Le film est sans conteste efficace, très prenant dans sa première partie, assez bien fichue, jonglant avec l'angoisse et le suspens, arrivant même à instiller un peu de poésie dans un univers qui en manque sérieusement. Par contre, la deuxième partie peine un peu plus à convaincre, enfilant les situations supposées signifiantes aussi subtilement que dans un soap opéra pour retraités monégasques. Cependant, Lenny Abrahamson, en prenant le point de vue de l'enfant, arrive à éviter la chute dans le tire-larme complet. C'est vrai qu'un regard de bambin adoucit un peu les spectateurs durs à cuire comme moi. A ce propos, Jacob Tremblay, qui joue le petit garçon, aurait largement mérité l'oscar du meilleur acteur ! La coupe de cheveux est la même que celle de Léonardo dans " The revenant" et il en endure autant même sur un autre registre. Mais, question jeu et dialogues, y'a pas photo ! Il est excellent et plus craquant ! Mais la loi des Oscars est ainsi, le prix va aux cheveux gras et là, on s'incline, Léo et Brie Larson ont à eux deux écoulé la moitié de la production d'huile d'amandes (bio) californienne et l'on comprend dès lors que leurs efforts d'enlaidissement soient récompensés.
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