C'est gentiment irréaliste, entre le conte moral (on doit réparer ses torts) et la "romance" - revisitée (ce faisant, on remplit sa vie : professionnelle, amicale et bien sûr amoureuse). Le tout avec humour. Un premier film (par la Rennaise Marie Belhomme, qui a tourné dans sa région natale) pas toujours bien ficelé (intrigue, comme mise en scène), mais sympathique, assurément - et avec une vraie attention aux détails et figures secondaires (étonnante "Lucie", alias Carmen Maura, en particulier). Porté par l'interprète idéale, celle des "Emotifs anonymes", Isabelle Carré (qui, à bientôt 45 ans, et 3 fois mère de famille, a toujours une allure de post-ado). Cette grande intravertie qu'est "Perrine" s'ouvre, de séquence en séquence, à son destin de femme, qui passe par une dramaturgie des plus inhabituelles, et trouve, par petites touches, de décalages en recentrages, sa place définitive, ayant saisi le bon rythme des "Chaises musicales" - IC nuance à merveille en la matière. Un coup de fraîcheur dans l'écriture cinématographique, au féminin poétique, et prometteur.