Il y a 4 ans, Alice Rohrwacher avait réalisé "Corpo Celeste", un premier film très prometteur tourné dans le sud de l'Italie et présenté à la Quinzaine des Réalisateurs. Son deuxième film, "Les merveilles", elle l'a tourné en Toscane et il s'est retrouvé en compétition à Cannes 2014. A la surprise quasi générale des cinéphiles, il s'est vu attribuer le Grand Prix du Jury, c'est-à-dire la récompense qui vient juste après la Palme d'Or. Quand on pense que des films comme "Sils Maria", "Timbuktu" ou "Les Nouveaux sauvages" sont repartis bredouilles et que, honnêtement, "Les merveilles" se situe un cran en dessous de "Corpo Celeste", il y a franchement de quoi être surpris. Non pas que "Les merveilles" soit un mauvais film, loin de là. Il aurait peut-être même eu sa place au palmarès de l'édition 2013 du Festival, mais pas en 2014, le meilleur cru de ces 10 dernières années. Nous voici donc au sein d'une famille d'apiculteurs qui vit près de Grosseto. Ils parlent l'italien et l'allemand, et, en plus, les parents se parlent entre eux en français lorsqu'ils souhaitent que leurs 4 enfants ne comprennent pas. Il est question d'un jeu de téléréalité qui pourrait permettre à la famille de gagner l'argent qui permettrait de mettre l'installation de fabrique de miel aux normes. La fille ainée est pour qu'ils s'inscrivent à ce jeu, le père est contre. Il est question d'un jeune allemand délinquant placé chez eux pour se réhabiliter. On sent dans ce film l'intérêt de la réalisatrice pour la cause écologique et le besoin qu'elle a de se pencher avec nostalgie sur une Italie qui, petit à petit, perd ses valeurs paysannes pour se transformer en parc pour touristes. On regrette que les scènes documentaires sur la confection du miel soient un peu longues. Si on retrouve à l'affiche Monica Bellucci (tout petit rôle) et Alba Rohrwacher, la sœur de la réalisatrice, les rôles principaux sont ceux de Gelsomina, la fille aînée, jouée par Maria Alexandra Lungu et dont c'est le premier rôle, et de son père, interprété par le comédien belge Sam Louwyck.