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NewBoorn
60 abonnés
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3,5
Publiée le 6 mars 2015
Grand prix du dernier festival de Cannes, "Les merveilles" est avant tout un grand film humain. D'une tristesse implacable également, avec cette famille reculée du monde et dirigée par un père... excentrique dirons-nous. Chaque personnage de la famille est différent et non moins intéressant. A commencer par l’aînée, Gelsomina, à la recherche d'évasion de cet environnement rendu irrespirable par son père, de loin la personnalité la plus intéressante du film. Venons-en aux événements "clés" du film, à savoir l'arrivée de Martin et le tournage du concours. Car c'est là que la détresse est la plus pesante, que cela soit avant ou pendant ce fameux tournage, leur quotidien va s'en trouver bouleversé et l'image de l'Italie du Sud va aussi en prendre un coup, nous en dévoilant ses plus bas-fond. Ces enfants, obligés de se raccrocher à cette ridicule "télé-réalité" pour s'offrir un peu de joie et de divertissement dans leur vie, l'apiculture étant un métier difficile pour un si jeune âge... Et donc la présence du jeune garçon, qui vient enfin compenser la déception du père de n'avoir que des filles... On ressort de la salle pas complètement indemne, avec cette impression d'avoir vu une oeuvre certes parfois un peu longue mais importante.
Il y avait tout à craindre à regarder ce film. Grand prix du festival de Cannes qui n'est pas forcément synonyme de regardable par le plus grand nombre et souvent intello repoussant, les nombreuses critiques sur l'ennui mortel à essayer de regarder ce film, les remarques sur une qualité d'image désastreuse, le scénario incompréhensible et inintéressant fait de bric et de broc et se résumant à un pseudo documentaire sur l'apiculture. Et puis somme toute agréable surprise. Un film visionné sans ennui, sans enthousiasme délirant non plus mais avec comme fil rouge, comme point d'ancrage, la remarquable interprétation de la jeune ado de la famille, la jeune Gelsomina, le personnage fort de ce film, présente de bout en bout et portant à elle seule le destin de cette famille atypique, coupée du monde, travaillant dur, avec des méthodes traditionnelles d'apiculture au fond de la Toscane rurale. L'élément et événement totalement décalé d'un jeu télévisé kitch au possible apporte de la couleur,de l'espoir et du rêve à ce paysage pauvre et tristement dramatique avec en déesse antique virginale de pacotille, présentatrice et actrice de ce jeu concours télévisé de bas de gamme, Monica Bellucci, qui n'hesite pas à se moquer de son image et accentue le décalage de ces 2 mondes étrangers. Cette tranche de vie de cette famille attendrissante et attachante se laisse voir sans déplaisir avec une sorte de poésie omniprésente et sans doute des sens symboliques qui m'ont échappé et qui ont plu à ceux qui intellectualisent le moindre détail d'un film. Sans faire partie de cette tribu, regardant le film au premier degré, avec une vision tout public, je ne partage pas le point de vue du naufrage décrit par de nombreuses critiques et je ne m'extasie pas non plus sur le côté chef d'oeuvre de ce film. Un film moyen mais regardable et surtout remarquable par l'interprétation de la jeune adolescente Alexandra Lungu.
L'abeille est un être qui agit sur la défensive. Comme la Gelsomina de l'histoire, elle possède sur son abdomen un dard qui lui permettra de se protéger des attaques les moins dangereuses. Après, elle mourra. Alice Rohrwacher, en rajoutant du surréalisme dense à l'aventure d'une famille qui s'aime, se déchire puis se réconcilie pour vivre une épopée étrange sous forme de télé-réalité, avec en tête le souhait de devenir riche pour s'épanouir de plus belle dans leur travail, offre un film de qualité, avec, à la clé, de multiples symboliques dans les gestes et comportements des personnages. Créant ainsi une expertise viscérale de la mentalité de l’un, puisant pour cela sur la psychologie de l’autre. On pourrait lui en vouloir de ne pas nous rapprocher assez de ces apiculteurs qui vivent durement, n’ayant pour plaisir que quelques jouets et bouts de terrain, mais peu importe : l’apparence bourru du père et la mentalité d’acier de la mère, en passant par les cinq enfants (tous d’âges différents) et par l’employée révoltée représentent les outils qui ouvriront la porte de la liberté, de ce désir si pressant d’aller toujours plus loin dans ses objectifs. « Les Merveilles » serait une fleur fanée à laquelle on aurait redonné vie, dont le si précieux jus, couleur miel, serait recueilli par des abeilles travailleuses, soucieuses du bien-être de chacun et de chacune. Ou le niveau supérieur en ce qui concerne le cinéma contemplatif, un pur moment d’amour, d’énervement et de sauvagerie sublimé par des acteurs qui se complètent dans le grand système du 7ème art.
Il s’agit quand même d’un drôle de film que Les merveilles notamment parce qu’on a parfois du mal à suivre son scénario. L’histoire s’amorce avec cette émission de télévision à laquelle cette famille va participer et puis débarque le personnage de Martin qui vient un peu tout chambouler sans que le spectateur ne comprenne vraiment pourquoi. S’en suit alors de longues minutes où l’on assiste sans enthousiasme à l’émancipation de la jeune Gelsomina face à un père protecteur à l’extrême. C’est réellement dommage car il y avait une envie d’apprécier ce film animé par des personnages attachants (plus particulièrement le quatuor de filles) et c’est plutôt la déception qui prend le dessus au final.
Un film qui parle de ce que peut être ou non la liberté, de la famille comme une tribu, de l'amour pudique entre un père et sa petite fille qui devient une femme. Beaucoup de moments de poésie: se cacher pour faire boire un rayon de lumière à sa petite soeur, faire sortir les abeilles de la bouche de Gelsomina sur le sifflement magnétique de l enfant oiseaux. Dommage que la qualité de l'image ne soit pas toujours au rendez vous et le son parfois moyen...
Immédiatement l'on pense au beau film de Sandrine Veysset "Y aura t-il de la neige à Noel". Cadre identique: Une exploitation agricole modeste, un couple en tension et des enfants dont l'existence est directement indexée au mode de vie marginal des parents. Belle observation ici du décalage entre les convictions séparatistes des parents et les aspirations normatives de leurs 2 plus grandes filles à mesure que leur enfance s'éloigne. le film ne tranche pas. comme chez Renoir , chacun a ses raisons.
Dans la pénombre, une lumière perce l’objectif de façon disparate, mais bien visible. Elle annonce une menace : l’arrivée des chasseurs, symbole du changement et de l’envahissement. Apiculteur, le père d’une famille italienne de quatre enfants ne peut le supporter. Sentiment que la réalisatrice Rohrwacher va décrire tout au long des Merveilles, Grand Prix du Festival de Cannes 2014.
Ce récit initiatique d’une jeune fille passant de l’enfance à l’adolescence (âge charnière entre désirs et responsabilité) manque de relief malgré son intérêt. En effet, amour et fratrie se mélangent dans une narration lente et intimiste. Seule cette famille compte dans le scénario de la cinéaste, qui peine à faire progresser ces personnages parfois prisonniers de son cadre.
L’amour entre le père et sa fille aînée est aussi fort que sa rivalité. Ne sachant pas s’exprimer, ces derniers passent alors leur temps les mains dans le miel des abeilles, insecte à la fois dangereux et fascinant. Le parallèle entre ces hyménoptères et la vie de famille est évident, mais peut-être trop surligné. Tout est hiérarchisé et les taches doivent être accomplies avec rigueur. Toute la communauté participe alors aux travaux ménagers sous l’autorité suprême de la reine (ici le paternel). Malgré leurs vacances, ses quatre filles n’ont d’autres choix que d’obéir. Quitte à avoir des œillères au visage, quitte à passer à côté de son enfance.
C'est ce sort de film qui te laisse perplexe par le contenu et par la forme, dense et inégal, étrange sur tout par sa mise en scène. Un particulier approche conceptuel de la nature au sein d'une famille, toute aussi particulière où les non dits sont aussi puisants que les parlés. Une chose est sûre, il faut aller voir ce film bien reposé et avoir tous les sens en éveille, autrement pourrait-on tomber dans un état soporifique, sinon serai une pure merveille d'originalité dérangeante et déroutante.
(...) Les merveilles, est un film assez délicat (...) Délicat, mais pas complaisant. On sent une réelle nostalgie dans la manière qu’Alice Rohrwacher a de filmer sa Toscane natale, cette ferme délabrée et peu confortable, mais nichée dans des joyaux naturel, voire naturalistes, le bleu de l’eau, le blond des champs, le doré du soleil qui ne disparaît que la nuit venue (...) on reste captivé par l’ambiance du film (...) Le jury du festival ne s’y est donc pas trompé en attribuant à ce film singulier, inclassable et très personnel le grand prix pour la session de 2014.
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1,5
Publiée le 27 décembre 2020
Un aspect agaçant de ce Les Merveilles est qu'il est arrivé à quelques reprises que le décor saute de plusieurs heures d'intervalle sans être clair sur le changement. Par exemple après le jour où le garçon a été perdu sur l'île nous voyons soudain Gelsomina en action dans la ferme ce qui nous oblige à prendre un peu de temps pour remarquer que nous sommes maintenant à un autre moment et à un autre endroit et à ajuster notre attention en conséquence. Toutes les tâches fastidieuses et les dangers inhérents aux animaux et aux machines n'étaient pour moi que du déjà-vu rien d'extraordinaire. De même le ménage mixte et l'assortiment de personnes très différentes devant travailler ensemble est normal dans une ferme ou une procédure d'exploitation standard. Il se peut donc que le jury de Cannes ait admiré la représentation de la vie dans une ferme ce qui n'est pas un problème pour moi. Ainsi toutes les tâches fastidieuses et les dangers inhérents aux animaux et aux machines n'étaient pour moi que du déjà-vu et rien d'extraordinaire. De même le ménage mixte et l'assortiment de personnes très différentes devant travailler ensemble est normal dans une ferme et une procédure d'exploitation standard. Je suis enclin à oublier le jury et à laisser les défauts susmentionnés peser pour arriver à une conclusion négative sur cette histoire...
Les Merveilles est tout d'abord un fascinant regard sur le travail d'apiculteur artisanal de cette famille bien qu'ils ne respectent probablement aucune norme - hygiène, notamment - pour le concocter. La caméra prend plaisir à capter leurs gestes et offrent de belles scènes comme celle où ils récupèrent avec difficulté un nid couvert d'abeilles dans un arbre.
Ensuite, Les Merveilles s'inscrit dans l'espace restreint d'une famille dont les parents ont fui la ville pour préserver leurs enfants. Le film s'appuie sur une relation père/fille forte et avec un cadrage serré, au plus près des corps, la réalisatrice Alice Rohrwacher nous fait partager le ressenti de la jeune Gelsomina, son intériorité et ses premiers émois adolescents avec le petit délinquant mutique Martin.
Enfin, le film montre la lutte perdue d'avance du pot de terre de vie idéale que le père voulait pour ses enfants contre le pot de fer du monde extérieur et de son attrait. Ce constat pessimiste d'Alice Rohrwacher se conclura avec éloquence dans un dernier plan final, ample et circulaire.
Grâce à un regard documenté et un casting réussi, Les Merveilles nous offrent une passionnante initiation à l'apiculture dans une région italienne peu connue. Après l'avoir vu, vous ne regarderez plus votre pot de miel de la même manière ...
Le film fait le portrait d'une famille pauvre du sud de l'Italie, dans laquelle le père refuse que ses enfants s'ouvrent au monde extérieure car il a besoin d'eux pour faire marcher sa propriété qui produit du miel. La fille ainée, lycéenne, va essayer de les sortir de leur misère, en les inscrivant à un concours de téléréalité. Le film est une critique intéressante de la téléréalité, avec de belles images, mais l'ensemble manque de puissance, et peine à convaincre. En deuxième lecture, j'ai bien aimé le traitement du problème de la relation adolescent-adulte. Le film montre très bien que ceux qui comprennent le mieux les jeunes, ce sont les jeunes eux-même. La fille ainée est la seule à avoir compris ce que signifiaient réellement les recommandations des services sociaux concernant un jeune garçon rebelle qui a été placé dans cette famille.
Un film typique des prix de Cannes : long (1h50), ennuyeux et brouillon, sans vrai fil conducteur. J’ignore quel en est le sujet. La téléréalité ? L’insertion des jeunes délinquants ? En tout cas, c’est un bon documentaire sur le métier d’apiculteur. C’est l’histoire d’une famille avec 4 filles (dont l’ainée, Gelsomina, fait office de seconde mère), au père autoritaire (la mère est jouée par Alice Rohrwacher, sœur de la réalisatrice) et qui vit chichement dans une ferme délabrée en Ombrie (vraisemblablement près du lac Trasimène). Leur vie est perturbée par l’arrivée d’un jeune délinquant qu’ils hébergent et d’une émission de télé, « Le village des Merveilles », animée par Monica Belluci, déguisée en déesse étrusque (sic) et censée valoriser les gens simples de la campagne. N’est pas Visconti qui veut !.