Derniers Avis : Les Anarchistes - Page 5

L'interprétation fiévreuse et les dialogues ciselés rattrapent un scénario qui ne tient pas toujours sa promesse de rendre compte de ce mouvement – les anarchistes – trop souvent caricaturé. On regrette que l'histoire d'amour prenne trop le pas sur le mécanisme passionnant qui fait passer un groupe de jeunes idéalistes à une violence qui finit par les aveugler. Elie Wajeman signe toutefois un film sortant plutôt des sentiers battus et ce n'est déjà pas si mal.

LA SUITE :

"Les anarchistes" est certes une très belle réalisation de Élie Wajeman, bien filmée avec un Tahar Rahim toujours aussi intéressant dans son interprétation, très bien vu et parfait pour ce rôle...
Mais par contre, c'est un peu juste pour s'emballer car encore une fois, la petite histoire de quelques-uns est noyée dans la grande Histoire de l'Homme, en nous privant cruellement du contexte de l'époque qui est totalement éclipsé ici !
C'est un peu la tendance actuelle, on privilégie un personnage ou un groupe pour l'étudier de près, en espérant créer de l'émotion, une tragédie, mais en oubliant tout ce qui est autour...! Impardonnable à mon sens !
L'un ne va pas sans l'autre, et la crédibilité d'un film repose sur cette équation, en situant les faits historiques, ici le pourquoi des motivations et revendications réelles de ce groupe d'anarchistes qui n'a aucune vraie pensée politique, aucune analyse ou aucun discours véritablement construit !
De plus observer toute cette bande bien vivre dans de beaux décors, tous habillés en bourgeois, ne fait que de rendre ce mouvement incompréhensible alors qu'il y avait tant à dire et à apprendre...
Sinon, la photographie très soignée est belle, le jeu des acteurs n'est pas mal du tout, la musique décalée donne presqu'une note rock à un cambriolage tourné façon clip vidéo !
Curieux pour un film dont le titre annonce tout le contraire.
Si bien que l'on se trouve paradoxalement plus dans une ambiance, plutôt que dans un film captivant et instructif sur ce mouvement pourtant trop peu expliqué et montré au cinéma, dont on aurait espéré et voulu un développement complet, ou au moins voir intégré un minimum à cette histoire.
Était-ce si compliqué à mettre en place ou au moins à évoquer ?
Le "septième art" a un rôle pédagogique à jouer qu'il oublie trop souvent...
C'est pourtant un excellent vecteur d'information, et au fond, joindre l'utile à l'agréable serait un bon début dans ce domaine !
La forme certes, mais privée de fond, ça flotte un peu...

Très beau film sur une jeunesse idéaliste, révoltée, perdue qui nous rappelle quelque chose. Les acteurs sont tous bons et le film l'emporte peu à peu... A voir.

Film élégant - une très belle image bleutée - mais sans corps et sans saveur. On a du mal à vibrer aux péripéties d'une bande de minables anarchistes infiltrés par un flic sans charisme dans le Paris de la fin du 19 ème siècle. Les costumes de carnaval et les moustaches postiches de ces déguisés peinent à nous faire oublier un scénario sans épaisseur et une direction d'acteurs à la ramasse. On est loin des Infiltrés de Scorcese...

L'idée était intéressante, malheureusement le film ne décolle jamais. La faute à un scénario languissant où les personnages pérorent la plupart du temps dans un appartement haussmannien, au deux acteurs principaux, lui encore plus mauvais et peu crédible que d'habitude (c'est dire); elle, qui pensait visiblement tourner un film sur la banlieue aujourd'hui (elle confirme malheureusement que comme bcp de comédiennes météores d'aujourd'hui, elle ne sera jamais capable de jouer un autre rôle que le sien).
Enfin, un insupportable cabotinage visuel de la part du réalisateur qui film c'est "fresque" quasiment intégralement en plan rapproché en infligeant aux yeux du spectateur un sur-étalonnage bleu qui donne à chaque image une laideur effarante.
Un naufrage.

Les Anarchistes est assez plat, ne décolle jamais et en est presque illusoire. La matière dramaturgique qu'on attendait n'est pas au rendez-vous.

Critique dans son intégralité dans le lien !

A un titre ou à un autre il paraît qu'il était intéressant pour les actrices et acteurs de faire ce film. Ils remplissent leur contrat, tant mieux pour eux. En revanche aucun intérêt pour le spectateur de les regarder. Mise en scène catastrophique, gros plans étouffants injustifiés ou alors tellement convenus qu'on en grince des dents. Tous les costumes sont passés dans la fameuse machine à vieillir un peu (même machine recyclée de tous les téléfilms d'époque des années 70). Usage intensif d'un filtre bleu pour faire esthétique. Des bavardages sans fin dont on ne retient rien sinon qu'ils sont médiocrement écrits et souvent passablement ridicules. En ce qui concerne l'anarchie, il vaut mieux réécouter « Anarchy in the UK » (3mn27 gratos sur le net) qui au moins pourra prêter à discussions.
« L'histoire d'amour » est réduite au canevas standard à pleurer : 1. Le 1er échange (vif) 2. Le baiser (passionné) 3. La consommation (soupirs et halètements) 4. Le sacrifice (on comprendra plus tard) 5. La lettre de rupture (qui se conclut par « Vive l'anarchie » ! si, si !).

Un pur chef d'oeuvre. On est captivé par le personnage de Jean Albertini, d'une intelligence redoutable, et par sa relation avec ce petit groupe d’anarchistes, plus ou moins radicaux, plus ou moins pacifistes. Ce film traite également d'un contexte historique et politique peu représenté jusque là au cinéma ( je pense notamment à " La bande à Bonnot " de Philippe Fourastié qui n'a malheureusement pas très bien vieilli à mon humble avis ).
Les acteurs nous livrent là une prestation ahurissante, tantôt joyeux et heureux de vivre, tantôt triste et soucieux de ce qu'il pourrait leur arriver demain. On ne démord pas de l'intrigue, redoutant le moment où la véritable identité de Jean sera découverte par ses " camarades ".
Adèle Exarchopoulos est magnifique dans son rôle de jeune intellectuelle, et participe grandement à la beauté du film, notamment à celle de la dernière scène, touchante et cruelle.
Le réalisateur Elie Wajeman réussit ici à nous faire découvrir une magnifique histoire d'amour et de trahison, soutenue par des acteurs formidables , dont le jeu nous émerveillent durant 1h41.

Très belle mise en scène d'un réalisateur excellent, des acteurs magnifiques, et une histoire bien huilée. À voir absolument!

Vu en avant-première à Paris, les acteurs sont incroyables, tous au même niveau. Une photo et une ambiance 19ème très travaillées et réussies.
Un beau film d'amour à voir !!

Dans ce Paris de 1899 le confort de vie est l'apanage de ceux qui détiennent le pouvoir, et l'ascension sociale n'existe pas.
Des jeunes réfractaires à toute forme d'asservissement décident de voler les riches pour financer leur communauté de révolution.
Le rejet de l'ordre établi et la haine des patrons les poussent à commettre des actes qui vont faire d'eux des hors la loi.
Malheureusement le réalisateur se perd un peu entre l'infiltration policière, la relation amoureuse cachée et la répression d'un possible conflit social.
Son indécision ne permet pas à l'ensemble de basculer vers une situation plus définitive, plus jusqu'au-boutiste que les faits semblent réclamer.
Plusieurs fois on sent que sa direction d'acteurs cherche à provoquer une révolte des situations, notamment lorsque les anarchistes s'emportent pour défendre des idéaux difficilement défendables.
Mais à chaque fois l'action s'interrompt comme la traduction d'un triste retour à la réalité, à un quotidien qui ne fait pas rêver.
Peut-être a-t-il voulu montrer ainsi la veine quête d'un idéal impossible.
La dominance de teintes grisâtres, les scènes nombreuses en intérieur et le port de costumes sombres donnent d'ailleurs à l'ensemble un air triste. Certains jeunes acteurs parviennent cependant à convaincre.