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felix-cobb
18 abonnés
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4,5
Publiée le 21 décembre 2016
Adam Driver est Paterson, Marvin est Paterson, le barman est Paterson, les passants sont Paterson, Jarmusch est Paterson : véritable film-poème fait de dédoublements, de répétitions, de mêmes et de nuances, Jarmusch saisit merveilleusement les déambulations mécaniques d'une âme poétique.
Subtilement mesuré, Paterson s'avère être, comme dans les plus grands films de Jarmusch, une substance chimique qui ne prouve sa valeur que dans le retardement de ses effets.
Un film super tendre, doux et lent. Un grand moment de poésie qui enchante. Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Une bouffée d'air frais. Ouf. Merci.
Présenté en compétition au Festival de Cannes 2016, ce nouveau film de Jim Jarmush n'est pas totalement reparti bredouille : la chienne Nelly, qui interprète le rôle du bulldog anglais Marvin, s'est vue attribuée la Palm Dog 2016 du Festival. On ne peut s'empêcher de penser que, dans un cru 2016 plutôt faible, "Paterson" méritait davantage ! Ce film est avant tout centré sur un couple, lui, Paterson, chauffeur de bus et poète à ses heures, elle, Laura, reine des cupcakes qui rêve de devenir une star de la musique Country. Un couple banal dans une ville banale du New Jersey, Paterson. Une ville banale, mais qui s’enorgueillit d'avoir vu naître dans un village voisin le poète William Carlos Williams. "Paterson" dépeint ces banalités avec beaucoup de finesse et d'humour, avec tact, sans jamais forcer le trait. Le rôle de Paterson est interprété par Adam Driver, un nom prédestiné pour jouer un chauffeur de bus, et celui de Laura par la comédienne franco-iranienne Golshifteh Farahani.
Autour de ce titre (une ville, un patronyme, une œuvre de William Carlos William), Jim Jarmusch s’emploie à multiplier l’hommage à cette cité proche de New-York, qui compte plusieurs poètes célèbres et un poète moins connu, mais tout aussi respectable : Paterson, chauffeur de bus. Son quotidien se noie dans la répétition de journées réglées comme du papier à musique. Seule entorse à la léthargie, les mots qu’il écrit et que sa compagne encourage avec une tendresse déroutante. Des vers simples qui racontent ce qu’il voit, ce qu’il vit, un rituel tout aussi mécanique que la démarche habituelle pour se rendre au travail, ou promener le soir le bouledogue de sa compagne. Une jolie femme, assez particulière et attachante elle aussi. A l’image de cette réalisation, naturelle, simple, portée sur la beauté des personnages qui défilent avec une belle constance dans la galerie du cinéaste et du bar que tient Doc, un vieux solitaire qui joue tout aussi seul aux échecs. L’une des clés de ce film qui en propose bien d’autres, selon l’humeur et le ressenti du spectateur. Pour un film d’une beauté et d’une puissance élégiaque que Cannes n’a pas voulu reconnaître. Tant pis pour la Croisette.
Film très émouvant et drôle, et ne traine pas du tout en longueur. L'idée d'avoir associer ces deux acteurs là est très originale, et ça marche très bien. Ce film poétique permet finalement peut-être de réfléchir sur sa propre vie, tout simplement. Une très bonne surprise.
Il est si rare que le cinéma s'attache à la poésie qu'on ne peut que saluer ce dernier film de Jim Jarmusch. Tant d'amour, d'empathie et de divagation poétique dans une même oeuvre donne le vertige, surtout si on la compare à la violence qui sourd dans la grande majorité des productions américaines actuelles. Ici tout est délicatesse, attention, habitudes acceptées et vécues dans la joie d'être aimé. La niaiserie supposée que certain-e-s pourraient ressentir est habilement contrebalancé par une auto dérision bienvenue. Comme toujours chez Jarmusch, la photographie est soignée sans être démonstrative et les personnages sont beaux et attachants à souhait. A déguster lentement, plusiseurs fois même à mon sens, pour en goûter la substantifique moelle...
Jim Jarmusch nous livre une oeuvre autant poétique que son personnage principal. Le fait est très artistique mais de façon simple. Adam Driver offre une belle performance comme chaque acteur de Paterson d'ailleurs. Un film qui aurait peut être mérité plus d'engouement à Cannes. Je vous conseil Paterson si vous êtes sensible aux films de Jarmusch et au cinema en général.
Il aura fallu attendre cette toute fin d’année pour voir probablement le film le plus poétique de 2016. Jim Jarmusch nous offre donc ce petit bijou cinématographique et à défaut de plaire aux plus nombreux saura séduire les plus patients. Soyons honnête le film est lent, mais il ne pourrait en être autrement, comment peindre différemment cette histoire en conjuguant le fond et la forme, mêler le récit et son exposition. C’est dans la banalité et la répétition de ses journées, ses « mouvements », que « Paterson » prend tout son relief. La poésie se dessine à travers une caméra au regard bienveillant, apaisant et qui tente de prendre la forme même du récit qu’elle nous narre. Le pari d’exposer une semaine de vie où chaque journée semble se répéter, créer au final un sentiment d’apaisement bienvenu et qui correspond à l’état du personnage principal. Ici, Adam Driver, encore une fois excellent, joue de son charisme et sa nonchalance naturelle pour donner vie et astreindre le rythme de ce récit, quand Golshifteh Farahani s’impose parfaitement pour former un couple totalement ancré à cette histoire. Il faut donc probablement s’armer de patience et prendre le temps de découvrir cette vie(lle) de Paterson qui se regarde comme un poème et s’écoute (superbe musique de Sqürl, Logan et Jarmusch) de manière lyrique. C’est peut-être pompeux vu/lu comme ça mais c’est dans sa simplicité, sa beauté graphique, le temps qu’il prend, que « Paterson » s’affiche sobrement comme un des films les plus original et marquant de cette année.
Paterson suit Paterson, un chauffeur de bus de la ligne 23 de Paterson l'espace d'une semaine. Et avec lui nous sommes transportés. Il se dégage de cette vie ordinaire une grâce et une beauté assez folle. La caméra du réalisateur parvient à saisir la poésie d'instants, de petits riens capturés au détour d'un virage, d'une coïncidence, d'un réveil enlacé ou d'une rencontre au comptoir. Rarement un film ne nous aura rappelé d'être attentif à cette poésie que recèle la vie. Et s'il ne se passe rien dans la ville de Paterson et que l'intrigue de Paterson est tout aussi vide, lorsque arrive la fin on se surprend à en vouloir davantage.
"Water Falls. Water falls from the bright air, it falls like hair, falling across a young girl’s shoulders. Water falls, making pools in the asphalt, dirty mirrors with clouds and buildings inside. It falls on the roof of my house, it falls on my mother and on my hair. Most people call it rain"
Un nouveau poème du plus grand de tous dans ce domaine, je veux nommer: Jim Jarmusch. On suit tout simplement la vie de Paterson, simple chauffeur de bus, qui porte le même nom que sa ville et va faire de multiples rencontres autour du thème de la poésie. C'est magnifiquement tourné dans tous les sens du terme. On se laisse totalement bercé en découvrant le quotidien assez répétitif de ce brave homme qui encourage au mieux sa femme quelque peu excentrique et s'occupe de son chien qui va s'avérer être un des acteurs principaux du film. Difficile d'en dire plus, c'est à ne pas manquer...
Jim Jarmusch filme avec une touchante délicatesse le quotidien banlieusard, la douceur d'un amour banal et surtout les rêves inaccessibles qui aident à vivre, notamment l'art ou l'artisanat - dans quelque domaine que ce soit, puisque, outre la mise en abyme sur laquelle se fonde l'intrigue, tant le personnage d'Adam Driver que celui de Golshifteh Farahani embellissent leur vie routinière à travers leur créativité ou leur imaginaire, permettant à chaque jour de se démarquer légèrement mais suffisamment du précédent, ainsi que le souligne la mise en scène puisque les cadrages et les détails varient de même. Un très joli film onirique sur la nuance.
Voilà un film qui reste en tête des poètes, des ämes sensibles malgré son caractère faussement anodin, et son air de ne pas y toucher. Alors on s'y recolle pour savourer ces petites douceurs sans prétention, le réveil bien réglé du couple filmé de haut, la boite aux lettres malmenée par le chien, le collègue dépressif et l'amoureux éconduit. Ou le japonais décide que "traduire un poème , c'est comme prendre une douche en imperméable" voilà, tout est dit. Paterson écoute ses passagers lui raconter le monde, et alimenter son imagination pour remplir le carnet secret que personne ne verra. On est bien, on en redemande, particulièrement les soirs de lassitude! TV2 - juin 20 Voilà un nom bien courant, celui d’une ville, et aussi le nom de famille d’un homme simple, chauffeur de bus, amoureux et poète. Jarmusch est aux antipodes des blockbusters américains. Il n’y a pas d’intrigue ni de scénario alambiqué, seulement une vie quotidienne, rythmée banalement par les heures du travail, la sortie du chien et la bière au café local. L’esprit des (véridiques) poètes locaux traine dans l’air à Paterson entre les murs de briques défraichis. Un banc fait face à une cascade dans un jardin public. Un bouledogue anglais ronchonne au bout de sa laisse. Une belle midinette, merveilleuse Goldshitfed Farahani, s’éveille langoureusement et prépare des cupcakes noirs et blancs. Je pense à Agnès Varda, la musique originale et planante entraine vers David Lynch, d’autant qu’à Paterson il y a beaucoup de jumeaux – référence voulue à Twin peaks ? Le chauffeur taciturne et réfractaire au portable est joué par Adam Driver – une telle coïncidence de nom suffit pour commencer à gamberger et avoir envie d’écrire quelques vers sur un carnet secret. Impossible de le recommander, tant le propos parait futile et pourtant c’est une jolie douceur de Noel, sans surprises mais aussi touchante d’attention et remplie de rêves accessibles à tous. Hun, hun dit le Japonais de passage à Paterson, symbole que lui n’est pas « Lost in translation » dans cette ville anodine et que son humeur poétique est universelle et facile à partager ciné décembre 16
Plus de trente ans après avoir vu Stranger than paradise, je suis toujours étonné par ce cinéaste sans être totalement conquis... Les acteurs (G. Farahani my love for ever!!!) sont excellents et la réalisation très maîtrisée. Jolie fable sans prétention mais très humainement positive. Un peu de joliesse dans ce monde désespéré ne peut être totalement mauvais. Recommandé pour tous publics.
Plus qu’un film, le dernier Jim Jarmush est une ode à la poésie. Sur une semaine, du lundi au lundi, il nous propose de suivre Paterson, Laura et leur chien Marvin dans un quotidien bien réglé. Chaque nouvelle journée démarre en contre plongée sur les deux amoureux endormis, un plan qu’affectionne Jarmush. Le cadrage est identique sur le petit matin et à d’autres moments de leurs journées, mais les possibilités sont infinies. Les plans fixes très composés, succession de vignettes impressionnistes, laissent le temps à l’action de s’installer et de faire de rituels des bonheurs simples. Paterson est chauffeur de bus à Paterson et accessoirement (à moins que ce soit l’inverse !) écrit de petits poèmes dont seule l’oreille de sa femme profite… A son désespoir tellement elle le trouve talentueux, à juste titre. Il est le ying, elle est le yang. A lui l’emploi au contact du public, la pudeur autour de son art, il est introverti ; à elle l’extravertie, une vie de femme d’intérieur passionnée et à l’affut d’expériences artistiques variées. Leur vie de couple ronronne agréablement sur un rythme lancinant et envoutant. Ils pourraient faire démodés (pas de réseaux sociaux, pas de smartphones), mais ils sont les représentants romantiques d’un art de vivre. Jarmush donne à voir ce que peut être une vie simple et réussie sans déballer tout un catalogue de conseils. Il se contente de magnifier les petites choses du quotidien d’un couple. De fait, il ne se passe pas grand-chose ce qui peut désarçonner ; mais derrière ce « pas grand-chose » se dégage l’essentiel. L’infiniment grand se cache parfois dans les détails et c’est ce que nous laisse percevoir la succession de ces 7 jours ressemblant fortement à un seul jour sans fin. Leur vie de couple est un véritable poème. J’ai lu çà : « une poésie de petits riens » dans une ambiance bluesy. Et pour faire encore plus fable voire conte de fées ; Jarmush décide de situer à Paterson Ohio, l’histoire de Paterson. Mais Paterson le discret poète est Paterson la ville ; un mimétisme incroyable entre cet homme et son lieu de vie. Il est la personnification de Paterson. Chauffeur de bus comme il se qualifie (pourquoi se qualifier par son emploi ??? Quelle idiotie humaine répandue !!!), il nous conduit dans sa ville qu’il nous apprend à aimer dans sa banalité. Jarmush est un cinéaste hors pair pour filmer les milieux urbains. Donc : ne passer pas devant un film hyper poétique (même moi j’avais envie d’écrire des haikus en sortant de la salle !!!) sur un petit sujet… Une ode au bonheur ordinaire.