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Audrey L
634 abonnés
2 580 critiques
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3,5
Publiée le 5 juillet 2021
Un chant d'amour au train-train quotidien, à la succession des jours qui se ressemblent en un "boulot-métro-dodo" mais diffèrent par de tout petits détails (le chien a renversé la boîte aux lettres ou a mangé mon carnet, la conjointe a appris un petit air à la guitare ou a peint une nouvelle toile...). Adam Driver et Golshifteh Faharani forment un couple absolument charmant, qui sentent à plein nez la longue relation amoureuse qui accepte l'autre tel qu'il est (il faut dire que la femme est assez particulière, mais l'amour sans limites de son époux nous font nous aussi oublier tous ses passe-temps décalés) et se contente d'une routine devenue familière et appréciée. Pour bien déguster Paterson, il faut donc savoir qu'il n'y a aucune intrigue, on se laisse porter de jour en jour sur une semaine d'un couple de classe sociale moyenne, qui se laissent eux-même porter par leur routine de vie. Le film peut paraître long, sans intrigue linéaire, car aucun élément perturbateur ne vient apporter un coup de peps à la succession des jours. On retient surtout quelques scènes sympathiques : le chien dévastateur, la rencontre avec l'homme asiatique qui discute poésie avec Paterson, les petits récits de vie des passagers du bus (une mise en abyme de nous-même en train d'écouter la semaine typique de Paterson au travers du film)... Malgré l'indolence volontaire du rythme et un scénario purement contemplatif, Paterson rend touchante la routine de nos vies et la met en images avec un couple charmant.
Les petits riens du quotidien, portés par un Adam Driver attachant, suggèrent la vie comme un instant unique à développer. Et Jarmusch laisse ce récit prendre vie comme s'il dépendait de tout ce qui se trouvait dans le cadre, comme s'il s'écrivait pour nous. Tout y est léger, agréable et sans ficelle.
Deux heures, une semaine et l’éternité. L'histoire d'un type qui conduit des bus et écrit des poèmes. Non, il ne se passe pas grand-chose de plus. Disons-le d'emblée, voici un film qui ne plaira pas à tous. Car pour entrer dans l'univers de Jarmusch, il faut accepter de ralentir, de regarder, de contempler, d'écouter et de se laisser porter. Il s'agit ici d'un film sur la poésie ou peut-être sur le processus créatif (ce n'est pas le cahier de poèmes qui compte mais la manière dont il a été complété ou l’œuvre n'est pas dans le résultat mais dans la démarche). Tout est dans cette ambiance à la fois banale et étrange et dans le regard bienveillant que porte Jarmusch sur ses contemporains. Dans son monde, les opposés se rencontrent, acceptent de faire un pas vers l'autre et échangent dans la simplicité du quotidien. Dans son monde, il y a aussi le temps qui passe et que l'on prend le temps de regarder passer. Only Lovers Left Alive questionnait l'éternité. Ghost Dog ralentissait le tempo du combat. Dead Man vivait au rythme des poèmes de William Blake. Night on Earth au contraire s'enfiévrait en une nuit sous le déluge verbal de Roberto Benigni. Les jours s’égrènent ici dans l'attente d'un événement et plus le quotidien est routinier plus le micro-événement prend de l'importance … en clair, plus on zoom, plus les choses grossissent et plus on ralentit le temps, plus l’événement se fait majeur. Et bien sûr, on retrouve tout le talent de Jarmusch pour la composition de plans d'une précision exemplaire. Un film qui ne plaira donc pas à tous, moins percutant que le précédent de Jarmusch mais qui fait un bien fou !
Je suis très franchement partagé entre deux émotions : d'un côté l'impression d'avoir regardé un film lent dans lequel il ne se passe rien, sans élément perturbateur (un seul mais qui arrive à la fin et presque sans conséquence) et des personnages qui n'évoluent pas. D'un autre côté, l'impression d'avoir vu la personnification de la poésie avec un film calme sur la vie de tous les jours et comment on peut utiliser la poésie et l'art pour s'en sortir. Oui, il ne se passe rien. Une panne de bus se révèle être la plus grande folie scénaristique du film et pourtant j'avais envie que cela continue, j'avais envie d'en voir plus car ce genre de films est bien trop rare. Un film simplement poétique dans une vie parfaitement normale où la routine s'installe, les jours sont les mêmes, on a des rêves parfois trop grands mais on s'y attache et on se plonge dans l'art. Une réelle petite pépite d'un cinéma loin de ce qui se fait un peu trop souvent, des thrillers polars surexcités avec des rebondissements toutes les 2 minutes.
Jim Jarmusch met au profit d'un quotidien des plus lambdas son regard de metteur en scène. Comme si la vie de tous les jours était un terrain propice à la fiction. On ne l'a pas attendu pour s'en rendre compte, mais cette volonté de filmer ce presque rien rend le film riche de possibilités. Ce qui est frappant, c'est la douceur avec laquelle on amarre dans ce duo d'artiste, coquin et paresseux. On est comme en intrusion chez ce couple aimant, autant fantaisiste que créatif. À la sortie, une légère mélancolie transperce l'esprit, comme pour signifier que ce tendre moment a eu son effet.
Dans la ville de Paterson au New Jersey, un chauffeur de bus prénommé Paterson écrit poèmes dans un carnet secret que sa conjointe encourage à publier. Ce film a été une bonne surprise. Il ne s'y passe presque rien, l'histoire décrivant simplement la semaine de Paterson jour après jour du lundi au dimanche, le présentant à chaque fois dans son quotidien avec sa conjointe, dans ses rapports réguliers avec les personnes se trouvant au bar qu'il fréquente chaque soir, ou encore à travers ses brèves rencontres ou les bribes de conversations qu'il entend. Malgré ce manque d’événements, le plus dramatique étant spoiler: le moment où son carnet de poèmes est détruit par son chien le samedi soir , j'ai pris plaisir à regarder ce long-métrage qui a un effet apaisant, peut-être en partie grâce à la personnalité calme et bienveillante de son protagoniste.
Paterson, New Jersey, est la ville des poètes. Paterson, c’est aussi le nom du chauffeur de bus de la ligne 23. Tous les matins à 6h15 il quitte difficilement les bras de sa tendre Laura, pour aller prendre son service, avec sa « lunch box ». Quand il a terminé sa journée il promène son bouledogue anglais en faisant toujours le même crochet par le même bar. Et puis retour maison, doux moments de partage avec sa belle et on recommence ainsi chaque jour de la semaine. Dès qu’il a une seconde à lui, Paterson noircit son petit carnet de poésie. Lisse comme du papier vélin, la vie de Paterson est d’une désespérante routine, mais ça lui va. L’originalité de sa femme lui suffit. Laura est fan des zébrures noires et blanches, passionnée de music country et championne des « cupcakes » ces gâteaux du tea-time. La rimaille de Paterson n’est pas toujours riche, mais c’est son antidote à l’uniformité. Et peu importe sa poésie de quatre sous, fabriquée autour d’allumettes et de confiture de prunes. Elle porte tout le dépôt apaisé du monde bruyant et matérialiste qui l’entoure. La poésie est un subterfuge pour atteindre la félicité. Mais c’est bien un éloge de la simplicité que signe Jim Jarmusch. Paterson est zen, mais il laisse une empreinte légère et délicate autour d’un rêve minimaliste. Le film ne manque pas de charme, ni d’humour. Mais comme il ne se passe vraiment pas grand-chose, l’ennui guette. Les deux acteurs sont excellents, la délicieuse Golshifteh Farahani et le fataliste Adam Driver, dont le nom signifie chauffeur. Ca ne s’invente pas.
La lenteur de Paterson et la vie contemplative de son personnage principal rebuteront certains. Mais en nous conviant dans une certaine monotonie, Jim Jarmush nous offre un bel objet de réflexion et de méditation créative.
Un hommage ouaté au charme des petits détails du quotidien et à la recherche de la beauté de son apparente routine. Le cinéaste met en abîme sa poésie contemplative et berce le spectateur dans l'univers rêveur de son personnage. Le film est lent, calme, malicieux, à l'esthétique particulièrement travaillée (son comme photo), l'ambiance est en place pour un instant de paix et de poésie !
Je trouve les réveils des deux tourtereaux particulièrement émouvants. D'en faire l'affiche est d'ailleurs significatif d'un aspect important du film. Ma somnolence dans la première partie m'a sans doute privé d'une cohérence d'ensemble. Mais, ce que le regard poétique porté sur le monde apporte, c'est une possibilité de transcender le quotidien, de pulvériser la violence pour faire surgir de l'inattendu, de l'inouï. Ce chauffeur de bus a beau être dans une routine absolue, puisque se levant à tout coup au même horaire, effectuant les mêmes trajets. Pourtant son regard et son écoute portés sur le monde produisent un univers créatif. Il faut dire que sa muse (Golshifteh Farahani) est toujours aussi ravissante ! Finalement, le seul mouvement véritablement agressif du film sera orchestré par le chien... En fait, ce sont les metteurs en scène des JT, qui devraient en prendre de la graine : au lieu d'abreuver leurs téléspectateurs de drames ou de choses insipides, ils pourraient traiter l'actualité avec poésie...
Paterson est un film original. On pourrait dire que c'est poétique mais vu que cela raconte l'histoire d'un chauffeur de bus, poète à ses heures, c'est un peu facile. Le chauffeur ou conducteur s'appelle Paterson, vit et est né à Paterson, ville ouvrière du New Jersey. Il a une vie bien rythmé dans le sens où il a une routine, donc il n'y a pas grand chose pour faire saliver un spectateur à première vue. Pourtant le réalisateur arrive à nous plonger dans cette atmosphère, cette vie simple. En couple avec une fille aimante, et au sens artistique développé, Paterson contraste un peu, lui qui est aussi artiste avec ses poèmes mais c'est de l'intérieur que tout vient, au contraire de sa copine, qui affiche tous les jours de nouvelles créations. Elle est obnubilée par un type de motif noir et blanc qui revient partout. Les petits poèmes qui rythment le film sont le fil rouge de celui-ci, le réalisateur rendant hommage à ses poètes favoris.
A travers la poésie au quotidien de son principal protagoniste, Paterson révèle la poésie du quotidien. Dans ce film-poème paisible et anti-spectaculaire, Jim Jarmusch interroge les fragiles vecteurs de la création. L’exercice de style pratiqué met au diapason ambiance visuelle et prose littéraire au rythme et au fil d’une narration à la fois linéaire et circulaire. Plus de détails sur notre blog ciné :
Un bon Jim Jarmusch mais pour autant, rien d'Extraordinaire comme annoncé par les Journalistes Spécialisés.... Un Bon moment ou l'on sourit vraiment et qui donne du plaisir, ce qui n'est déjà pas si mal ;-)
Quelle poèsie ce film, il est vrai que l'on est pas habitué a ce genre de film contemplatif... Très beau playdoyer sur la vie de couple et sa magie... la mise en scène est parfaite et les acteurs trop naturels dans leur vie toute simple... On attend un évènement, quelque chose de particulier qui n'arrive pas et pourtant on est envouté...