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    Paterson
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    FaRem
    FaRem

    8 841 abonnés 9 664 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 mars 2017
    Une semaine dans la vie de Paterson, un homme qui vit dans une ville qui porte le même nom que lui qui est connue pour ses célèbres poètes. Cet homme a une vie totalement structurée, un peu comme tout le monde, j'ai envie de dire sauf que lui a vraiment une routine qui d'un point de vue extérieur parait ennuyeuse tellement les jours se ressemblent. Il se lève, écrit des poèmes, conduit son bus, rentre chez lui, découvre les nouvelles folies et expériences artistiques et culinaires de sa femme puis part promener son chien et rebelote. Jim Jarmusch nous fait vivre le quotidien de Paterson, ses petits bonheurs et problèmes à travers une chronique sans enjeux ni artifices qui est, par petites doses, à la fois poétique, amusante et touchante le tout sur une ambiance plutôt mélancolique. Un film un petit peu long et répétitif, mais un joli petit film quand même qui est simple, sobre, agréable et porté par non pas un bon duo, mais un trio, car il ne faut pas oublier le chien.
    Caine78
    Caine78

    6 828 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 août 2020
    Plus ou moins manqué à sa sortie, sa diffusion télévisuelle était une belle occasion de voir l'un des Jim Jarmusch les plus appréciés de ces dernières années. À raison, car c'était vraiment pas mal. Bon, évidemment, on reste chez le dandy aux éternels cheveux blancs, donc ne pas s'attendre à un rythme trépidant, mais en définitive, cela s'inscrit pleinement dans la logique du film : le quotidien sur une semaine d'un chauffeur de bus poète à ses heures perdues (ou gagnées, d'ailleurs!), où il ne se passe rien de vraiment extraordinaire, mais où les différentes rencontres, les échanges, notamment ceux avec son épouse, forment une harmonie touchante, séduisante, renforcée par ces balades en bus à travers la ville où l'on prend plaisir à écouter les conversations des uns et des autres pendant quelques minutes. Le trait n'est ainsi jamais lourd ou caricatural, prenant constamment en affection ses personnages (parmi lesquels le chien Marvin trouve pleinement sa place, la lucidité de ses « interventions » lorsque les discussions de ses maîtres deviennent trop ennuyeuses étant à saluer) rarement épargnés par les galères diverses, tous joliment interprétés : à ce titre, il fallait bien la beauté, le charme et le talent de Golshifteh Farahani pour rendre aussi séduisante cette héroïne légèrement perchée (euphémisme) et aux goûts pour le moins étranges dans tous les domaines. Quant à Adam Driver, il se montre toujours aussi « expressif dans son inexpressivité », composant un protagoniste résolument attachant et d'une grande délicatesse. On sent, quand même, le poids des minutes dans le dernier quart, notamment à travers cette (trop) longue spoiler: conversation avec le poète japonais
    , si bien que j'avais une certaine tendance à décrocher sur la fin. Mais bon, excepté ce léger ennui final, il serait dommage de passer à côté de cet élégant portrait, donnant l'étrange impression que Jarmusch aurait pu raconter presque n'importe quelle semaine de la vie de ce couple que cela n'aurait pas changé grand-chose au récit, ce qui, dans la logique de l'œuvre, s'avère bien plus une force qu'une faiblesse. L'un des meilleurs films de son auteur.
    traversay1
    traversay1

    3 669 abonnés 4 886 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 décembre 2016
    Le dénommé Paterson habite dans la ville de Paterson dans le New Jersey et son livre de poèmes préféré a pour titre Paterson. Comme le film de Jim Jarmusch, bien entendu, qui grappille les petits bonheurs des journées que d'aucuns trouveraient insipides : des rencontres, une conversation dans un bar, des coïncidences troublantes, des mots pour un poème, le regard de son chien. Bref, des petits riens qui sont pour beaucoup dans la fantaisie et le joli sens de l'absurde que cultivent cet orfèvre de Jarmusch. Le très lunaire Adam Driver et la délicieuse Golshifteh Farahani nous guident, l'un au volant de son bus dans les rues de Paterson, l'autre à la maison, dans un univers drolatique mais cohérent, où la répétition d'une certaine routine ne s'avère jamais fastidieuse, loin de là. Car il suffit de peu de choses pour changer la perspective et découvrir de nouveaux détails. La mise en scène de Jarmusch est d'ailleurs formidable sans pour autant être voyante, restant modeste mais oh combien imaginative, filmant souvent les mêmes actions mais jamais de la même façon. Il se dégage de l'ensemble une sérénité et une douceur fantastiques au point que l'on aimerait que le film dure 5 heures, tellement on est bien dans cette petite ville de Paterson avec Adam, Golshifteh, leur bouledogue, les piliers de bar et tous ces inconnus croisés au hasard des situations.
    cylon86
    cylon86

    2 556 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 décembre 2016
    Paterson est chauffeur de bus dans la ville de Paterson, New Jersey. Poète à ses heures perdues, il écrit ses compositions dans un carnet secret et partage sa vie avec Laura, enthousiaste et avide de nouvelles expériences et Marvin, un bouledogue anglais irrésistible de roublardise. Son quotidien est rythmé par ses journées de travail et ses promenades du soir pour sortir Marvin et traîner dans un bar. Après "Only Lovers Left Alive", on se demandait ce que Jim Jarmusch allait bien pouvoir trouver pour nous charmer de nouveau. La réussite de "Paterson" tient dans le fait que le film se contente d'aligner les moments d'une vie étalés sur une semaine sans jamais faire décoller son intrigue. C'est dans la tranquillité du quotidien que le film trouve son rythme de croisière, ne se parant jamais d'éléments scénaristiques artificiels. Au contraire, Jarmusch fait entièrement confiance à sa succession de scènes pleines de vie, de poésie et de tendresse, filmant la vie telle qu'elle est, avec ses coïncidences, ses moments de beauté et ses petits rien qui la rendent si merveilleuses. Car en dépouillant son film de tout artifice, Jarmusch vient célébrer la vie en nous montrant tous ces petits bonheurs auxquels on assiste tous les jours et dont on devrait profiter plus souvent. Répétées chaque jour, les séquences s'emboîtent parfaitement et viennent créer une zone de confort dans laquelle on se sent bien et l'on se prend à se rêver poète. C'est donc avec une œuvre formidable que Jarmusch vient clore l'année 2016, un petit bijou poétique porté par la flegme touchante d'Adam Driver et le charme fou de Golshifteh Farahani.
    Yves G.
    Yves G.

    1 505 abonnés 3 526 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 décembre 2016
    Paterson est conducteur de bus à Paterson dans le New Jersey. Chaque matin, il se réveille auprès de sa femme, Laura, aimée et aimante. À ses heures perdues, Paterson écrit des vers libres inspiré de « Paterson », l’oeuvre maîtresse du grand poète William Carlos Williams.

    On ne présente plus Jim Jarmusch, éternel jeune homme au dandysme étudié. Par les thèmes qu’ils traitent (le quotidien d’Américains décalés), par la forme qu’ils empruntent (un noir et blanc stylisé, une BOF très travaillée), ses films ont inspiré toute une génération de cinéastes indépendants américains.

    Sa dernière réalisation est plus apaisée, mais pas moins originale que ses précédentes. De quoi y est-il question ? De rien. De presque rien. D’un homme heureux tout simplement.

    Les gens heureux n’ont pas d’histoire. Fort de cette conviction, Tolstoï avait la sagesse d’ignorer Levin après son heureux mariage avec Kitty pour s’intéresser aux déboires d’Anna Karenine et en faire l’héroïne de son livre. Jarmusch fait le pari inverse : raconter l’histoire du bonheur. Il fait le portrait d’un homme simple, qui ne se pose pas de question. Sa vie est une lente succession de bonheurs banals et quotidiens. Il se lève, va travailler, écrit quelques vers, puis s’en retourne dîner chez lui avec sa femme avant de sortir promener son chien.

    Au point qu’on se demande, l’espace d’un instant, si tout cela n’est qu’une mascarade. Si, excédé par les chatteries de Laura et ses élans artistique ridicules, par son bouledogue horripilant et par son quotidien écrasant, Paterson ne va pas se réveiller de ce cauchemar, éclater la guitare de Laura contre un mur et tuer son bouledogue à coups de santiags. Mais Jarmusch s’est assagi hélas et louche aujourd’hui plutôt vers la zénitude que vers la rébellion.

    Que penser de tant de félicité ? On peut y trouver une immense paix, saluer la délicatesse avec laquelle Jarmusch réussit à peindre le processus poétique, ce processus par lequel le poète fait naître de la beauté dans les vies les plus minuscules. Ou bien on peut trouver le temps bien long (le film dure près de deux heures) et lui préférer, puisque les gens heureux n’ont décidément pas d’histoire, l’histoire de gens plus malheureux.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 395 abonnés 4 246 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 décembre 2016
    Si Paterson n’était pas un film aussi bouleversant, on pourrait le qualifier de simple chronique. Nous voici à Paterson, petite contrée à l’ouest de New-York. Laura y vit avec Paterson, conducteur de bus qui est passionné de poésie, notamment le recueil de Willian Carlos Williams intitulé Paterson. Jim Jarmusch avait donc toutes les raisons de nommer son film ainsi. Quant à l’intrigue, elle parle de la vie en toute simplicité. Ne vous attendez pas à de gros enjeux scénaristiques ou de chutes trépidantes. Paterson tire sa force dans le quotidien de ce couple qui s’aime et aime à vivre dans sa routine. Si la perte d’un carnet pourrait être ô combien douloureuse pour notre protagoniste, Paterson est surtout une histoire de bonheur et de confort. Et c’est cette sincérité de l’inaction qui fait de Paterson un film véritablement touchant, voir enrichissant.
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    velocio
    velocio

    1 322 abonnés 3 159 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2016
    Présenté en compétition au Festival de Cannes 2016, ce nouveau film de Jim Jarmush n'est pas totalement reparti bredouille : la chienne Nelly, qui interprète le rôle du bulldog anglais Marvin, s'est vue attribuée la Palm Dog 2016 du Festival. On ne peut s'empêcher de penser que, dans un cru 2016 plutôt faible, "Paterson" méritait davantage ! Ce film est avant tout centré sur un couple, lui, Paterson, chauffeur de bus et poète à ses heures, elle, Laura, reine des cupcakes qui rêve de devenir une star de la musique Country. Un couple banal dans une ville banale du New Jersey, Paterson. Une ville banale, mais qui s’enorgueillit d'avoir vu naître dans un village voisin le poète William Carlos Williams. "Paterson" dépeint ces banalités avec beaucoup de finesse et d'humour, avec tact, sans jamais forcer le trait. Le rôle de Paterson est interprété par Adam Driver, un nom prédestiné pour jouer un chauffeur de bus, et celui de Laura par la comédienne franco-iranienne Golshifteh Farahani.
    dominique P.
    dominique P.

    846 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 décembre 2016
    Les films de Jim Jarmusch ont une ambiance particulière, reposante, agréable, délicate.
    "Paterson" confirme cette ambiance.
    Nous suivons un monsieur trentenaire qui vit à Paterson, s'appelle Paterson, il habite une petite maison avec sa copine et ils ont un chien, un bouledogue anglais qui s'appelle Marvin.
    Tous les trois sont heureux, tranquilles et sereins dans leur quotidien.
    Lui est conducteur de bus mais surtout il écrit chaque jour des poèmes dans un carnet.
    On va suivre ces personnes sur une durée précise de 8 jours.
    Chaque jour passe et les mêmes choses ont lieu : Paterson se lève le matin, va à son travail et conduit son bus, il rentre le soir et va promener le chien et s'arrête boire un coup dans un bar.
    Chaque jour c'est un peu différent quand même : on assiste aux conversations des passagers du bus, on assiste aux conversations entre Paterson et sa copine chez eux ou dehors, et on assiste aux conversations des clients du bar le soir.
    Ce film montre tout simplement une tranche de vie d'un monsieur dans son quotidien pendant une semaine.
    C'est une tranche de vie, tranquille, heureuse, calme, sereine avec malgré tout de temps en temps des petits incidents mineurs.
    Tout le sel de ce film c'est le côté heureux et tranquille de ce monsieur dans son quotidien.
    Il est toujours impassible, de bonne humeur, et il profite de la vie de tous les jours.
    Son travail, sa copine et son chien le satisfont pleinement, il ne cherche pas à changer de vie, c'est un homme qui aime la tranquillité, la stabilité d'un quotidien bien réglé.
    Pour moi ce fut un plaisir de regarder cette tranche de vie.
    Aussi le chien Marvin est mignon, sympa et marrant.
    Bref voici un film qui représente une bulle reposante et bienfaisante que j'ai dégustée !
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    705 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2016
    Calme et lancinant, Paterson s'apparente parfois au cinéma de Woody Allen. Des personnages au relationnel complexe, dirigé par l'amour et des vies qu'ils ne parviennent pas a prendre en mains. De part les dialogues, le ton, le montage, l'humour discret, Jarmush semble se rapprocher du cinéma de son compère Allen. La photographie et la prestation de Adam Driver, associés à un beau portrait du temps qui passe et de la monotonie professionnelle d'un individu enfermé dans une classification dégradante, font de Paterson une brillante étude de la conscience humaine ancrée dans une société qui le dépasse et l'empêche de se développer et de s'épanouir.

    https://m.facebook.com/La-7eme-critique-393816544123997/
     Kurosawa
    Kurosawa

    592 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 février 2018
    On avait quitté Jim Jarmusch dans la nuit de Tanger avec des vampires désespérés et assoiffés, dans une ambiance de fin du monde; on le retrouve dans la ville de Paterson avec ses gens modestes, chacun étant artiste - poète - à sa façon. Après la mélancolie vient donc la douceur d'un présent simple où les jours se ressemblent logiquement tout en étant distingués par d'infimes variations, qui seraient plutôt de l'ordre de l'écriture que de la mise en scène. Autant cette dernière s'en tient à une rigueur extrême dans sa répétition de plans (le travelling sur Paterson quand il longe le bar, la plongée sur le couple au réveil, etc.), autant l'écriture se permet quelques écarts (la panne du bus entre autres) qui ne se soucie toutefois jamais de faire avancer l'intrigue pour l'unique raison que d'intrigue, il n'y en a pas. Le film ne fait que tracer sept jours ordinaires d'un couple qui s'aime et qui essaye d'exister à travers la création, que ce soit la poésie ou la peinture, et les rencontres que fait Paterson, qu'elles soient réglées ou imprévues. Aucun grand bouleversement scénaristique, juste un éloge tranquille de la poésie qui passe à la fois par les personnages et par la mise en scène (les fondus enchaînés qui mêlent le visage de son protagoniste aux éléments de la ville) dans un film d'un calme olympien propre au cinéaste. Dans "Only lovers left alive", la poésie était partagée par deux vampires condamnés à survivre dans un monde en ruine; dans "Paterson", elle circule partout, se partage et permet une communion totale, qui va bien au-delà de cette ville du New Jersey, comme en témoigne le dialogue entre Paterson et un touriste japonais, lui aussi admirateur de William Carlos Williams. En somme, Jarmusch signe un très beau film, apaisant et esthétiquement accompli.
    Acidus
    Acidus

    738 abonnés 3 724 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2016
    Si "Only Lovers Left Alive" m'avait totalement emballé, ce "Paterson" me laisse une impression plus mitigée. Rien à redire sur l'excellence de la réalisation et sur les prestations des acteurs. En revanche, le sujet du film comme l'intrigue qui en découle prêtent à discussion. A travers ce long métrage, Jim Jarmusch s'attaque à décrire le quotidien banal et répétitif d'un poète en herbe. Malheureusement,cette routine se développe à l'écran de manière redondante, lente et pas toujours intéressante. Ce n'est pas faute du cinéaste de multiplier les effets de mise en scène allant en ce sens: obsession du noir et blanc de Laura, nombre impressionnant de jumeaux, rues mornes et tristes,... Il laisse cependant le spectateur dans l'expectative, dans l'attente d'un basculement, d'un évênement qui viendra secouer ce quotidien si banal. Pourtant, je ne peux pas dire que je me sois ennuyé. "Paterson" possède un effet hypnotisant pas désagréable. Le problème est que, de ce long métrage, il ne nous en reste pas grand chose une fois la projection terminée.
    Alain D.
    Alain D.

    602 abonnés 3 301 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 juin 2018
    Une belle comédie romantique écrite et réalisée par Jim Jarmusch. Son scénario nous conte une histoire, non pas dramatique, mais triste. L'image est belle et le ton intimiste empli de sensibilité. Malheureusement, le rythme est désespérément lent et l'histoire on ne peut plus banale. Procédé scénaristique cher à Jim Jarmusch, en fait, il n'y a pas d'histoire mais une suite de rencontres.
    Heureusement, la présence de Marvin le Bouledogue Anglais, égaye quelque peu les nombreuses scènes à répétition.
    A l'affiche, on pourra savourer la présence de Barry Shabaka Henle dans le rôle de Doc le barman. Si Adam Driver assume bien le personnage principal, Golshifteh Farahani est charmante dans son rôle d'artiste rêveuse.
    Le pitch : Paterson est chauffeur de bus à Paterson, petite ville du New Jersey. Durant ses pauses, il écrit des poèmes, seuls moments d'évasion dans sa va vie peu passionnante et bien réglée. Du lundi au vendredi : réveil à 6H10, quelques mots à son patron dépressif, puis journée bus. Après le travail, quelques mots à sa femme, puis il sort le chien et va boire une bière au bar du quartier.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    708 abonnés 3 078 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mai 2020
    Au commencement il y a les mots. Ceux que l’on agence, ceux que l’on écrit, ceux que l’on raconte et répète à celle qui préférait l’ami à l’amant. Ces mots qui redoublent le réel, qui s’organisent sur la page blanche selon des exigences autres, rien qu’à eux, et que métaphorisent ces couples de jumeaux qui parcourent Paterson, film et ville, identité individuelle et collective qui s’allume sur les autobus ou s’efface sur les murs de brique. Tout est double, et le monde devient une somme de signes à déchiffrer, à interpréter. Les rideaux se remplissent de cercles noirs, le tissu noir se charge de points blancs, les cupcakes affichent fièrement les vaguelettes sucrées sur leur corps chocolaté. Paterson n’est pas une œuvre sur la poésie, sa naissance, sa finalité ; Paterson est poésie en mots, en images, en mouvements et en sons. Paterson n’illustre pas, non Paterson incarne. Et le visage d’Adam Driver, son corps tout entier, sont les réceptacles banaux d’une réalité extraordinaire : « une page vide présente plus de possibilité(s) », indique l’inconnu venu du Japon. La marche du personnage principal aimante des avatars, comme cette jeune fille aux cheveux longs qui écrit sur une chute d’eau. Water Falls, en deux mots. Comme ce Japonais qui demande à s’asseoir et partage la vue, la même chute d’eau que Paterson a, chez lui, encadrée. Tout est double. Deux William dans William Carlos Williams, le fameux poète de la ville. Deux époux : le chauffeur de bus et le chien jaloux. Le personnage de Laura est une touche-à-tout qui rêve de country music en cuisinant des gâteaux, qui ne cesse de couvrir la surface habitable de ses motifs peints en noir, comme le poète griffonne des mots dans son carnet secret avant de prendre la route. Jim Jarmusch signe avec Paterson une œuvre fluide et tranquille, dont le calme paraît constamment sur le point de disparaître – les voleurs de chien, la panne du bus, le pistolet, la destruction du carnet – mais comme retenu, sauvé in extremis par l’écriture, par l’expression d’une sensibilité sur un monde sinon insignifiant et inhabitable. Car qu’est-ce que la poésie, sinon la recherche, à chaque vers rejouée, à chaque page tournée, de l’essentiel dans le transitoire, de ce qui permettra à l’homme d’habiter le monde, un jour après l’autre ?
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    417 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 décembre 2016
    À la manière d’une musique, Jarmusch nous invite à méditer et joue sur les subtiles différences de ton et de situation. Toujours la même vie, mais elle ne se déroule jamais de la même manière.
    Enfin, les individus rencontrés dans un bar ou dans une laverie automatique sont marqués par l’amour du cinéaste pour chacun de ses personnages. Une empathie qu’il partage avec humour et tendresse au spectateur tout en décrivant une nouvelle facette de l’Amérique.
    7eme critique
    7eme critique

    542 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mai 2017
    Paterson habite à Paterson !
    Paterson est un poète pudique, chauffeur de bus, glissant une oreille dans les conversations de ses passagers, allant boire un coup au bar chaque soir lorsqu'il sort son chien, croisant fréquemment des jumeaux sur son passage, subissant la voix de crécelle de sa femme ainsi que ses goûts prononcés pour le noir et blanc ; Paterson laisse paraître un certain malaise, une sensation de solitude et une vie sans réel but, ou alors laissé à l'abandon. Une vie triste et monotone, accentué par les traits timides et renfermés de son personnage, bref le parfait cliché (mais pourtant pleinement crédible) du poète vivant dans son esprit et dont le corps n'est finalement qu'un moyen de locomotion pour celui-ci. Les journées sont les mêmes, c'est avant tout cette passion pour la poésie, celle qui anime et qui deviendra la raison de vivre de ce personnage, donnant un ton plus attractif et intervenant comme une parfaite contrepartie à son mode de vie. C'est une routine assez déprimante qui prend forme dans ce film qui le sera tout autant. Jim Jarmusch continue donc d'installer dans son cinéma, après "Only lovers left alive", cette lenteur errant sans objectif, si ce n'est celui de nous interpeller par son traitement au plus près de la vérité. Une vision intéressante mais quelque peu frustrante, l'envie de pimenter un tantinet la sauce nous ronge, à l'image de la femme de Paterson, personnage tout bonnement insupportable, où une bonne gifle bien claquante de la part de son mari serait purement libérateur pour le spectateur, et qui sait, aiderait sûrement le personnage principal à extérioriser...quand on peut faire d'une pierre deux coups. Une semaine dans la vie peu attractive de Paterson.
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