Ca commence fort, très fort, trop fort!
La première scène, filmée caméra à l'épaule, est ultra intense, speed, folle, brillante. Violente et viscérale, on est tout de suite happé par l'histoire et je n'ai pas choisi ce mot par hasard. Vraiment, le film s'attaque à notre palpitant avec cette première scène.
Cut.
Titre du film.
Seconde scène. Mel, en gros plan qui se met à parler. Comme dans "Riddick", l'idée est bonne. On fait parler le personnage interprété mais les propos peuvent tout aussi bien être ceux de Gibson. Il avait tout pour lui mais il a tout perdu. Femme, enfants, amis, par sa faute, il est devenu un paria en quête de rédemption.
Le regard de Gibson , cette voix française qui lui colle à la peau, ces rides qui en disent long, j'ai eu des frissons à le voir ainsi porté à l'écran.
Et c'est à peu près tout ce qu'il y a à retenir de ce film. Le reste, et c'est malheureux, est ultra convenu, ultra classique, ultra prévisible. Les méchants veulent la fille alors les gentils fuient et se cachent dans le sempiternel motel où ils se feront quand même débusquer alors ils vont dans le désert etc.. etc... jusqu'au dénouement auquel nous nous attendons tous.
Même la réalisation est classique.
Alors oui, il y a deux ou trois bonnes idées comme la poursuite en moto qui impressionne par sa conclusion ou la façon de communiquer en prison mais à part ça... et c'est dommage franchement parce que Gibson crève l'écran, parce que sa complicité avec Erin Moriarty est crédible, parce que le dernier quart d'heure est cool mais quand même, on est déçu. Voilà, le mot est lâché!
N'importe qui peut légitimement s'attendre à mieux de la réunion de Richetet de Mel Gibson. C'est tellement cousu de fil blanc que le fil scénaristique est une corde. Dommage sincèrement car ce film aurait pu être 100 fois mieux.
Pour autant et en conclusion, je ne peux pas me résoudre à bâcher ce film. Il a de bonnes intentions, un bon début et une fin sympathique. Maintenant, c'est vrai que dans le même genre - père qui sauve la fille - "Taken" c'est mieux. (J'ai les doigts qui saignent à écrire ça).
Pour le retour de Gibson, on attendra "Tu ne tueras point".