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Un visiteur
4,5
Publiée le 28 août 2016
Une perle magnifiquement conçue et mise en valeur par des acteurs d'une grande finesse. Du grand cinéma mêlant ironie et émotion dramatique avec justesse qui maintient le spectateur dans une tension empathique tout au long du film.
Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines 37 ans, femme d'affaire travaillant dans une grande société Allemande basée à Bucarest, pour l'aider à retrouver le sens de l'humour qu'elle a perdu. Un film racontant essentiellement la relation qu'entretien un papa avec sa fille. Je dois dire que les 2h42 sont nécessaires pour comprendre et apercevoir l'évolution de ces deux personnages.
C'est le troisième film de Maren Ade et sans conteste le meilleur et le plus abouti. Malgré une première partie où il manque un peu de rythme à la narration, la fin du film est d'une belle complexité où on reste vigilant à chaque trouvaille et parole de Winfried, clown burlesque au grand cœur...
Quel homme, quel acteur incroyable, à se demander s'il n'est pas en total improvisation dans son jeu, une telle fraicheur qu'il éclabousse le film de son talent, en un simple regard, il nous dit tout. Comme la scène où il perd son chien, une émotion simple qui transperce tout cœur endurci. Il n'y a pas à dire, Peter Simonischek est se que l'on appelle ni plus ni moins un acteur en état de grâce. Un physique une gueule qui en impose et fait de lui un prétendant bien placé pour le prix d'interprétation masculin. A coté, Sandra Huller parfaite et toute en retenue.
Un film sur deux personnes à la recherche d'une complicité et d'un amour égarer. Et qui sait, peut être l'ont-ils retrouvé ..
Etonnant et détonnant, ce film questionne sur quel sens donner à notre vie ? Doit-on s'assumer, être ou paraitre, qui privilégier la famille ou le boulot ? On est touché par l'amour d'un père loufoque qui tente de comprendre sa fille très, trop ? sérieuse. Malgré quelques menues longueurs, on ne s'ennuie jamais longtemps pendant les 2h40 que durent le film, d'autant plus qu'on rit de bon coeur devant les scènes décalées et désopilantes. Actrices et acteurs excellentissimes.
On peut hésiter avant d'aller voir ce film de plus de 2h, erreur, on ne s'ennuie pas une minute. C'est drôle, dramatique, intelligent, délirant, bien joué, bien filmé... Excellent.
Oeuvre originale et humaniste qui arrive à décrire le mal être de l'héroïne et des rapports père/fille délités sans être psychologisant : l'amour d'un père pour sa carriériste de fille fait dérailler son environnement très convenu. Des scènes du monde des affaires très bien vues, en particulier la description des rapports entre un cabinet de conseil en stratégie et son client PDG plus vraie que nature, avec en filigrane une mise en boite subtile des 1% ciblés par "occupy wall street" . De l'humour, parfois léger, parfois un peu plus "zim boum", mais jamais méchant. Pas de fin moraliste, ça fait du bien. Si on adhère, ça passe très vite.
« Toni Erdmann » est une fable intime porteuse des codes de la comédie comme du drame. Tout comme Toni Erdmann pousse sa fille à prendre le temps de vivre, la cinéaste Maren Ade nous incite à contempler les scènes, être à l’affût du moindre détail de l’intrigue et observer les talents impressionnants des acteurs.
Un film excellent plein de subtilité et d'humour J'ai adoré ce film tout en finesse et non dit qui est porté par le talent des acteurs qui jouent juste. Ce père truculent et clownesque, beaucoup plus profond que l'on croie à priori et sa fille apparement cadre sup' séché, triste, froide et coincée, mais finalement vivante et régénérée grâce à son père, sont des personnages attachants, subtils. On ne s'ennuie pas malgré les 2h20 Un grand moment de cinéma
Les dangers autant que la valeur de l’idéalisme sont au cœur des préoccupations de Maren Ade. Les villégiatures compromises par l’embarras devant des proches dont on préférerait ne pas avoir à répondre s’alignent chez elle sur ce questionnement. Certes, il n’est cette fois-ci plus question de vacances que pour l’un des personnages (par opposition au couple de voyage en Sardaigne d’Alle Anderen), sa visite in-annoncée mettant en péril la place professionnelle de l’autre. Ce qui se joue entre refus ou acceptation de l’excentricité d’un tiers (et de ce qu’elle renvoie sur soi-même) tient pourtant d’un enjeu existentiel parent : qu’avons-nous fait de notre folie douce ? Dans une Europe de la crise qu’elle semble, avec son ami Miguel Gomes, quasiment seule à oser aborder, celui-ci prend valeur de modeste projet politique.
Ce film ovni de près de 3h – chouchou des critiques du Festival de Cannes 2016, mais cependant reparti bredouille – a quelque chose de salvateur. Cette histoire de relation compliquée entre un père et sa fille que le temps et la conception même de la vie ont séparé – lui, néo-soixante-huitard un peu paumé, elle, cadre ultra-ambitieuse et sous pression en poste à Bucarest pour une entreprise expliquant aux grands groupes comment améliorer leur compétitivité (principalement en licenciant à la chaîne) ne va cesser de prendre des tournures inattendues. Et ceci grâce au regard décalée de la réalisatrice Maren Ade, qui va littéralement faire basculer son long-métrage après la première heure et une scène de sexe glaciale. Ode au déguisement, à l'esprit enfantin, critique assumée de l'ultra-libéralisme et de l'esclavagisme moderne, évocation nostalgique du temps qui passe et qu'on ne rattrape pas, Toni Erdmann – le pseudo du père grimé en personnage irrésistiblement drôle, un de ses passe-temps favoris – nous embarque sur des chemins de traverse constamment surprenants, souvent drôlissimes, parfois plus dérangeants, mais toujours pertinents. Remarquable.
Perdue dans le monde du capital, une femme redonne du sens à sa vie grâce à l'absurde et à la dérision. Ce film déroutant, quoique classique dans sa mise en scène avec quelques longueurs, oscillant entre drame et euphorie, est profond, unique en son genre et surtout d'un rare optimisme.
Un film rare, drôle et touchant a la fois. Le film surprends par ses rebondissements inattendus. Le jeu des deux acteurs est exceptionnel...à voir absolument.
Ce n'est pas un film drôle. Il est moche, grotesque, sale, noir. Mais c'est un grand film. Parce qu'il bouscule forcément. Qui est le plus heureux ? Le père perdu dans ses rêves et ses clowneries ou bien la fille ivre de sa carrière ? Pas vraiment d'espoir : l'humanité est bien triste dans ce film porté par la transe de Toni Erdmann (le personnage). Pas de plaisir, pas d'émotion à la sortie de la salle mais un malaise d'avoir été ainsi emporté pendant 2h45 dans un monde où la tendresse a peu de place.
Surprenant, drôle et profond, le deuxième film de Maren Ade est un très grand moment d'émotion. C'est un petit miracle de traiter avec autant de justesse et d'humour un sujet si essentiel et si contemporain (dans nos sociétés occidentales). Une prouesse qui en fait un film culte !
Toni Erdmann ou l’irruption de l’enfance Malgré quelques longueurs et un humour que l’on pourrait parfois qualifier de « teuton », Toni Erdmann est une joyeuse invitation à retrouver son enfance ou plutôt à ne pas l’empêcher de réapparaitre de temps à autre. Un père proche de la retraite décide de reinvestir à grands coups de blague, pas nécessairement très élaborées ni très fines, la vie de sa fille Inès qu’il juge malheureuse. Travaillant dans un cabinet international de consultants, celle-ci vit à Bucarest et rêve de Shanghai comme prochaine affectation. Sa société, allemande, est utilisée par les Américains pour pressurer les Roumains. Inès stresse ses subordonnés et est stressée par ses chefs : la soirée qu’elle organise pour faire du « team building » est un petit chef d’œuvre de cocasserie. Tout est travail dans la vie d'Inès, les restaurants de luxe, les bars à strip tease et l’amant-collègue de bureau qui rajoute le sexe dans la collection des activités dépourvues de sens. Qui a vécu dans ces milieux conviendra aisément que le trait est à peine chargé. Les pitreries du père échouent à modifier les choix professionnels de sa fille ou à la ramener en Allemagne auprès de sa famille. Mais elles redonnent par instant à Inès les yeux rieurs de l’enfant qui toujours reste en nous.