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Patricemarie
41 abonnés
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4,0
Publiée le 20 janvier 2015
Un film atypique et hors des standards habituels, à voir, à la limite du documentaire avec des personnages pittoresques et attachants, le scénario est une plongée dans l'intimité de ces frontaliers alsaciens.
Il s’agit là de chroniques familiales assez particulières puisque l’histoire se base sur l’expérience réelle vécue par la comédienne non-professionnelle Angélique Litzenburger. Entourée par les véritables membres de sa famille, inutile de vous dire que l’authenticité prédomine dans Party Girl et c’est ce qui fait sa force. Le portrait d’Angélique est touchant ; on ne peut pas rester insensible face à cette femme malgré les chances qui lui sont offertes semblent se refuser au bonheur. Projet mené à trois mains ; Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis signent avec leur premier long-métrage un magnifique portrait qui décroche le Coup de cœur Ciné2909.
Portrait de femme tendre et émouvant, ce film qui se déroule en Moselle, à la frontière franco-allemande – les accents et l'utilisation du "platt", le patois du cru, l'attestent – est aussi une intéressante expérience de cinéma vérité. En effet l'actrice principale est bien la mère des quatre enfants du film, dont du co-réalisateur Samuel Theis, à l'origine du projet, et qui joue donc ici son propre rôle entouré des membres de sa famille pour le moins iconoclaste. Totalement hors norme et extravagante, Angélique, personnage central du long-métrage, est une femme de la nuit qui est entraîneuse dans un cabaret, jusqu'au jour où elle décide de se ranger, d'épouser un homme et de renouer le contact avec la plus jeune de ses filles, placée en famille d'accueil depuis ses 6 ans. Mais vouloir aller à l'encontre de sa nature profonde n'est pas toujours aussi facile qu'il n'y paraît... Inspirée de l'histoire vraie des Litzenburger-Theis, plusieurs séquences de réconciliation familiale sont particulièrement touchantes. Très belle musique de fin signée Michelle Gurevich alias Chinawoman. Caméra d'or méritée au Festival de Cannes.
Une démarche des plus intéressantes mais osées: mettre en scène sa propre famille. Les premières minutes sont un peu trop longues à mon goût, on ne sait pas trop où les réalisateurs veulent nous emmener. On pense au début à un portrait de famille mais il est bien plus question du portait d'une femme, Angélique. Au moment de l'annonce du mariage, on plonge alors dans le docufiction. C'est l'histoire d'une vie, d'un parcours, d'une femme. Pour ma part, je trouve très compliqué et dangereux de commenter ce film, si ce n'est de l'aspect plus technique (ce que je ne maitrise pas). On aime ou on aime pas!
Pourquoi suis-je sorti de cette projection avec un sentiment de malaise...ai-je eu le sentiment d'être simplement un voyeur, sachant que cette histoire était à peine scénarisée Angélique jouant son propre rôle dans la vie..c'est un film hyper réaliste, glauque dans la représentation de ces cabarets minables où des entraîneuses un peu défraichies font boire des hommes seuls contemplant des go-go girls plutôt peu inspirées...c'est un film quasi naturaliste dans son approche des milieux populaires de ce bassin lorrain sinistré...intérieurs kitchs à souhait, majorettes...fêtes populaires ..percings et tatouages..beuveries et tabagies ...ceci dit Angélique joue comme elle respire, à cent à l'heure et à coté Joseph Bour campe un Michel époustouflant et bouleversant quand de plus on sait qu'il a été casté par hasard dans un café...le reste de la famille est mis à contribution mais Samuel Theis se réserve quand même le beau rôle...quelques incongruités ...le mariage à l'église sonne faux... Angélique a roulé sa bosse, et quatre enfants de père parfois inconnu , ne lui redonne pas une virginité...c'est quand même un film fort, prenant mais dérangeant...et je l'ai été !!!
On peut difficilement douter de la sincérité des trois réalisateurs qui ont œuvré sur "Party Girl" : le film est clairement un bel hommage de la part d'un fils pour sa génitrice. Angélique Litzenburger est ainsi filmée avec amour sans que soient occultés les éléments troubles de sa personnalité, de même que ceux des autres personnages. On peut aussi louer la façon dont les difficultés sont abordées, les disputes étant frontales et réalistes, de façon à ce que toute tension soit perçue avec limpidité. Et pourtant, quelque chose de très gênant se dégage de "Party Girl", l'impression d'être un intrus au milieu d'une histoire de famille un peu encombrante. Cela est dû en grande partie au style naturaliste du métrage. En effet, le trio est loin d'atteindre le talent d'Abdellatif Kechiche : alors que ce dernier parvient à instiller avec brio beaucoup de lyrisme derrière des histoires terre-à-terre, l'atmosphère générale demeure ici écrasante. Il faut dire que les cinéastes usent de beaucoup d'effets maladroits (zooms sur les mains pour montrer le stress éprouvé, caméra à l'épaule qui change de point de vue afin de souligner l'émotion que le spectateur est censé ressentir, etc.) qui ne rendent pas du tout service à leur propos. Le film devient donc d'une certaine façon misérabiliste, comme si des Parisiens nantis avaient voulu se confronter au « vrai monde » en menant une « excursion en province »… Cette désagréable impression se renforce lorsqu'apparaît Samuel, le fils qui « a réussi » à Paris et qui vient donner des cours d'orthographe et des leçons de bonne conduite dans sa ville natale. Le malaise est d'autant plus éprouvant que le personnage est l'un des réalisateurs jouant son propre rôle et qu'il a tout de la caricature de l'adulescent parisien tête à claques... "Party Girl" n'est pourtant pas si mal, il dispose d'une bonne histoire et les réalisateurs ont tout de même du talent, mais il aurait pourtant été si facile d'éviter l'écueil d'un naturalisme si oppressant ou d'adopter un regard moins méprisant – même si je suis certain que ce mépris de la part des auteurs est inconscient : leur bonne volonté est manifeste, mais le choix d'un humanisme dégoulinant et d'un filmage proche de celui d'un reportage limitent fortement l'empathie éprouvée. On regrettera aussi la faiblesse de la fin : spoiler: Angélique s'en va tout simplement vers son destin, du sous-Velvet Underground en fond sonore . Choix paresseux qui semble bien plus inspiré par la mode que par une impulsion cinématographique...
Party Girl est un film qui ne ressemble à aucun autre et c’est ce qui fait son charme. Presque documentaire par moments, il nous offre une plongée dans un univers un peu barré mais aussi empreint d’une vraie émotion. C’est en tout cas l’un des plus beaux portraits de femme vu au cinéma depuis longtemps.
L'histoire au départ ne m'intéressait pas bien et j'ai été voir ce film par curiosité car il a eu un prix à Cannes. Ni j'ai aimé, ni j'ai détesté. Je me situe entre deux. Ce film m'a beaucoup fait penser aux reportages de l'émission "Striptease" que j'aime beaucoup. J'ai trouvé ce film bien triste et je me suis prise d'empathie envers le personnage du Monsieur qui est très amoureux. Malheureusement pour lui Angélique n'est pas amoureuse mais elle accepte quand même le mariage. Quand elle lui avouera après la cérémonie qu'elle ne l'aime pas, c'est terrible. En fait j'ai apprécié ce film pour son côté émouvant et touchant mais ce que je n'ai pas bien aimé c'est le caractère et la personnalité d'Angélique.
Un film plutôt émouvant, sur une femme libre. Libre de sa vie, de son parcours, de ses choix. Mais en prenant de l'âge Angélique se rend compte que la vie n'est plus aussi facile, que l'opportunité de se marier lui offrirait la sécurité, le confort et une vie dont elle aura besoin. Seulement chassé le naturel et il revient au galop ! Angélique est touchante (autant le personnage que l'actrice), sensible et humaine. Elle paraît hors du temps et sûre d'elle, alors qu'il n'en est finalement. Une belle histoire de famille, avec ses hauts et ses bas, j'aurais aimé en apprendre davantage, mais s'est mon côté analytique qui parle. Finalement je trouve que sa m'est davantage l'accent sur la réalité le fait de voir au casting les vraies personnes, un fait assez originale et touchant. On vit un peu le film comme une thérapie familiale, comme si pouvoir traiter de ses faits enlevaient un poids. En tout cas, cela a été mon sentiment. Un très beau film que je recommande, pour briser les tabous, les normes et pour le côté humain de cette famille et de cette mère/femme libre.
La puissance du film réside dans la singularité de la formulation du propos. En effet, hormis le sujet en lui même pugnace et efficace, c’est l'immersion quasi totale dans une famille peu banale qui fait de cette oeuvre une création originale. Une veste ou deux dans le visage, c’est le film punk de la sélection cannoise cru 2014.
Tout le monde attendait Deux Jours, Une Nuit, Sils Maria ou Saint Laurent au palmarès des films français de Cannes. Contre-toute attente, de ces films oubliés du jury, il ne restait que Party Girl pour redorer le blason français (et l’inclassable Adieu au Langage de Jean-Luc Godard). Un film « sauvage, généreux et mal élevé » selon les mots de Nicole Garcia qui a honoré le film du prix de la Caméra d’Or, la récompense des meilleurs premiers films à Cannes. En soi, l’annonce de l’ouverture de la sélection Un Certain Regard par Party Girl avait déjà été une audace et une surprise certaine quand on sait qu’habituellement, ce sont des cinéastes bien confirmés comme Sofia Coppola, Gus Van Sant ou Steve McQueen qui ouvrent les festivités. Issus tous les trois de la prestigieuse école de la FEMIS à Paris, Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis incarnent pourtant dès leurs premiers faits d’arme l’espoir et l’avenir du cinéma français.
Avant de se lancer dans la réalisation de ce premier long métrage, Marie Amachoukeli et Claire Burger réalisèrent d’abord trois courts métrages dont deux furent salués par la profession : Forbach, interprété par Samuel Theis, récompensé à Cannes par le Prix d’Ensemble de la Cinéfondation en 2008 et le Grand Prix du Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand ; C’est Gratuit pour les Filles est lui honoré du César du meilleur court-métrage en 2009, et les deux filles réalisèrent également Demolition Party en 2013, avant de se lancer dans la production de Party Girl inspiré de la vie d’Angélique Litzenburger, la mère de Samuel Theis.
Un portrait de femme authentique qui vaut surtout pour sa mise en scène naturaliste qui rappelle à la fois les Dardenne et Bruno Dumont, et ses acteurs pour la plupart amateurs qui débordent de naturel. Dommage que l'actrice principale ne soit pas cinegenique et ne suscite guère d'empathie.
Une histoire vraie qui fait froid dans le dos. Le réalisateur filme sans complaisance un épisode de la vie de sa mère jouée par cette dernière. Le film est bon et digne d'un des meilleurs "strip tease", mais l'impossibilité pour le spectateur de s'attacher à cette femme égoïste laisse un gout amère.
Quand on fait quasiment métier de son corps, la soixantaine peut-être rude. C’est l’expérience d’Angélique qui a travaillé pendant des années dans un cabaret à la frontière allemande. Elle était « bouchonneuse », payée à la bouteille de champagne. Et pour les exercices de « pole danse » qui émoustillaient le client. Entre le bar et la barre, elle s’est usée jusqu’au bout de nuits sans fin. Avec l’âge, l’alcool et le tabac, le corps est devenu lourd et les cernes ont creusé les traits. Le maquillage ne suffit plus, la sexa n’est plus sexy. Donc Angélique raccroche. La décision paraît sage, d’autant qu’un de ses anciens clients lui propose de l’épouser. Mais c’est pas si simple de changer de vie ! Délaisser ses copines de patachon, retrouver quatre enfants dont elle ne s’est guère occupée, et maintenant s’engager avec un type, un ex de la mine de Forbach, à la pesanteur certes rassurante, mais quand même aux manies de vieux gars. « Je flippe un peu », avoue-t-elle. N’est-ce pas un renoncement qui lui est demandé à elle, fille de la liberté ? Angélique n’est pas un ange… C’est moins le scénario que son contexte qui rend l’histoire touchante. Ici on est dans une vraie vie, avec de vrais gens. Modestes et frappés par la crise. Pleins de tatouages et de piercings. De mots écorchés et de mots qui manquent pour exprimer les émotions. L’un des trois réalisateurs connait bien ces gens-là : Angélique est sa mère et ses filles dans le film sont ses sœurs ! Dans Party Girl, on ne joue pas, on est ! C’est d’abord cette plongée dans l’authenticité d’un milieu qui saisit. Mais ce docu-vérité est aussi un vrai bon film.