En équilibre : les secrets du tournage

En équilibre est l'adaptation libre du roman Sur mes quatre jambes de Bernard Sachsé. L'auteur a d'ailleurs été conseiller technique et artistique "chevaux" du film. Si Denis Dercourt a beaucoup discuté avec lui en début de tournage, il a cependant rapidement mis une distance entre eux, afin d'adapter librement son histoire.

En équilibre marque les retrouvailles entre Albert Dupontel et Cécile de France. Les deux acteurs avaient déjà joué ensemble dans Fauteuils d'orchestre huit ans auparavant.

La musique tient souvent une place importante dans le cinéma de Denis Dercourt, qui est musicien de formation. Ainsi, dans Mes enfants ne sont pas comme les autres, Jean Debart exigeait de ses enfants un apprentissage forcené de la musique, tandis que Mélanie avait un don pour le piano dans La Tourneuse de pages. Dans En équilibre, Cécile de France possède quant à elle un don pour le piano, mais, suite à un échec, a abandonné l'idée de devenir professionnelle.

Denis Dercourt dirige à nouveau l'actrice allemande Marie Bäumer, après Pour ton anniversaire. Ce n'est "que" la deuxième fois que la comédienne tourne en français.

C'est la première fois que Denis Dercourt adapte un roman. Le cinéaste s'est lancé dans cette aventure après avoir été extrêmement touché par cette histoire, comme il le précise : "La peur de l’accident, qui empêcherait d’exercer l’activité à laquelle vous vous consacrez depuis votre plus jeune âge, est une constante chez les musiciens. Plus profondément, ce thème d’un homme qui se reconstruit avait une forte résonance en moi."

Dans le film, Marc, paralysé, n'est en réalité pas le personnage le plus blessé du film. En effet, si lui ne peut plus marcher mais se bat pour garder sa passion et sa force de vivre, Florence, envoyée par l'assurance, a perdu toute envie de poursuivre son rêve : être musicienne professionnelle. Au contact de Marc, celle-ci guérira ses blessures.

Ayant failli rester paralysé à 25 ans suite à une maladie, Albert Dupontel a su mesurer toute la portée du rôle de Marc.

Albert Dupontel a réalisé lui-même toutes les cascades du film, notamment les scènes de voltige sur la plage. Compte tenu du danger que ces scènes représentaient, Denis Dercourt dut les tourner en dernier.

Après avoir fréquenté Bernard Sachsé durant cinq mois, Albert Dupontel a adopté le port de tête d'un cavalier ! De même pour Cécile de France qui a appris le piano pour les besoins du film et a ainsi intégré la posture d'une musicienne, très droite.

Cécile de France a énormément travaillé pour interpréter elle-même tous les morceaux de piano du film. Très impressionné par ses performances, Denis Dercourt décida de rajouter une nouvelle audition au concours à la fin du film.

Même après le début du tournage, Denis Dercourt continue de faire évoluer et modifier son scénario. Il explique : "J’ai presque toujours procédé ainsi. Je n’aime pas que le scénario reste figé. Le dernier tiers de La tourneuse de pages ne correspond absolument pas, par exemple, à ce qui était indiqué dans le scénario. Je me souviens d’une master-class auprès d’étudiants de la Fémis. Je leur avais donné à lire le scénario avant de voir le film. Je les entends encore protester : « Vous ne nous avez pas donné le bon script, ça n’a rien à voir avec votre film ! »"

Le tournage d'En équilibre s'est déroulé dans l'Ouest de la France, notamment autour de Saint-Malo, région que connaît bien Denis Dercourt. Le réalisateur évita ainsi les repérages trop longs.

Denis Dercourt s'est inspiré du film anglais Brève rencontre de David Lean pour réaliser En équilibre. Le cinéaste demanda également à son équipe de regarder Coming Home d'Hal Ashby.

Dans le film, Florence monte à cheval pour la première fois, forcée par Marc. Cécile de France n'avait, elle non plus, jamais pratiqué l'équitation avant de tourner : le petit air de panique lorsque le cheval fait une embardée est vraiment celui de l'actrice !

Denis Dercourt a apporté un soin très particulier à la manière dont il a filmé les chevaux dans le film. Il explique : "Nous voulions filmer les chevaux comme nous allions filmer les acteurs, caméra à l’épaule, au plus proche des corps. Et puis il y a le fait que les scènes équestres, dans ce film, sont presque toujours des scènes de travail équestre. (...) Je les ai filmées dans le même esprit avec lequel j’ai toujours filmé les scènes de musique dans mes films précédents. Il est connu que l’art de la musique et l’art équestre offrent de nombreux parallèles, jusque dans les termes utilisés."