Jonathan Demme à la réalisation, Diablo Cody à l'écriture, Meryl Streep en rock star... Voilà un trio qui, a priori, laissait entrevoir de beaux espoirs ! Hélas, la dure réalité de l'époque se rappelle rapidement à notre bon souvenir : « Le Silence des agneaux » a maintenant 24 ans, Cody est une scénariste talentueuse mais inégale et Streep nettement moins exigeante dans ses choix de carrière depuis longtemps... Pourtant, il serait injuste de ne pas voir les réelles qualités du film : ce n'est pas trop caricatural (enfin, un peu quand même), Demme parvient souvent à trouver le ton juste, on nous évite certaines scènes qu'on croyait « obligatoire » dans ce genre de production, et la morale n'est pas trop appuyée, rendant le déroulement du scénario relativement crédible. Reste que cela manque de chair, de profondeur, de personnalité : sans être désagréable, on a trop souvent l'impression que n'importe quel réalisateur un tant soit peu habile aurait pu faire aussi bien, et il est peu dire que la belle Diablo s'avère nettement moins inspirée que pour « United States of Tara »... J'ai souri à plusieurs reprises, mais de façon presque forcée, loin de ce que j'aurais pu imaginer face à une telle équipe. Heureusement, les scènes de concert restent sympathiques, tout comme le (très) large répertoire musical abordé ici
(des Rolling Stones à U2 en passant par Neil Young et même Lady Gaga, entre autres!)
, Meryl Streep ayant appris pour l'occasion à (fort bien) chanter et même à jouer de la guitare (coaché ni plus ni moins par l'auteur de « Heart of Gold », encore lui!), ce qui donne à l'œuvre un petit côté « authentique ». Regardable, sans plus.