(...) LE GRAND MUSÉE ausculte ainsi, tous les métiers mis-à-contribution pour faire fonctionner le musée. Du big-boss, au manutentionnaire, en passant par le directeur des ventes, les restaurateurs, etc.
Chacun est observé, pendant le temps nécessaire au spectateur pour comprenne quel est son rôle. Puis, on embraye immédiatement; Hormis un directeur de musée Anglais très enthousiaste, une gardienne affligée par le manque d’avenance de ses collègues, et un technicien découvrant un problème dans sa restauration, peu de personnages parviennent à gagner notre sympathie; seules la rigueur et l’application sont montrées par la caméra de Johannes Holzhausen.
Un schéma commence rapidement à apparaître: description d’un métier, interactions avec l’extérieur, bilan économique, et bis repetita… Ce qui peut légèrement diminuer l’intérêt pour le film, par delà la mise-en-scène chirurgicale auscultant les différents organes de ce musée personnifié.
Mais surtout, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce n’est pas l’art, le véritable sujet du film.
Le réalisateur ne montrera quasiment jamais sa propre passion pour les nombreuses et variées œuvres présentées.
Non. Ce qu’il met en valeur, c’est plutôt la précision nécessaire à la mise en valeur de ce trésor national.
LE GRAND MUSÉE reste de ce point de vue, assez fascinant. Déjà, par la méticulosité déployée par chacun. Puis, en filigrane, lorsqu’on voit se tisser une toile sociale dans la hiérarchie du musée… L’aspect économique est d’un autre coté, montré sans fard: l’art est également un business. De plus, la mise-en-scène de l’art EST un art, à part entière.
Ces aspect sont capitaux et nécessitent de chacun, un investissement total; la (sur)vie de l’établissement dépend de leur interaction.
Au final, en totale connexion avec l’affiche et l’introduction/conclusion du film, le musée de l’histoire de l’art de Vienne doit être vu comme Une Tour de Babel: en évolution constante, ou l’Esperanto serait l’art, et dont les fondations seraient la passion et la méticulosité. Passionnant !
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