AlloCiné
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Cette plongée dans le service Politique du Monde m'excitait beaucoup. J'allais enfin découvrir les secrets de fabrication des articles que je lisais chaque jour. Malheureusement (et malgré un regard complaisant de la caméra) je ne suis pas sûr que Le Monde sorte grandit après dispersion de l'aura de mystère qui l'enveloppait. Ce qui frappe c'est le particularisme incroyable du Business Model : dans quelle société se permet on tant de réunions rassemblant 40 personnes ? Si certaines réflexions des intervenants se dégagent et apportent une réelle valeur ajoutée aux nombreux débats animant la rédaction, je m'attendais à plus impressionnant. Quand on sait que le journaliste a conservé le meilleur on peut s'inquiéter du niveau global "café du coin" des échanges du plus grand quotidien de France. D'autant que certains personnages se distinguent par leur vanité. La suffisance de certains journalistes est même effrayante ("l'interview" du moustachu : "ha ben oui je twitte"). On a aussi l'impression d'un manque de méthode et d'efficacité de ces débats. Personne ne prend de notes / ne synthétise les arguments avancés et aucune décision / point de vue ne les conclue. Ainsi le débat sur le soutien de Hollande semble largement en faveur d'une prise de position puis que l'on apprend que l'édito est finalement resté assez neutre. En bref, on débat pour le plaisir d'échanger mais pas grand chose ne s'en dégage. Au-delà de l'aspect intellectuel les pratiques ont un coté vieillot inquiétant : on les voit sur Windows XP, lutter pour taper au clavier, bosser sur des bureaux dégueulasses, trouver ingérable de ne pas faire de pause 2 jours par semaine et le recadrement du directeur adjoint ferait honte à mes managers. Quand je compare avec le documentaire sur le NYT on en est à des années lumières. Mais ce documentaire livre également des réflexions intéressantes et notamment celle sur l'accélération à laquelle sont soumis les politiques : on leur demande de réagir à n'importe quel moment, en déplacement, en visite, en conf de presse à un événement dont la réponse / prise de point de vue peut avoir des conséquences nationales. Pire ils sont forcés d'intervenir car un politique qui ne réagit pas, n'est pas cité et celui qui ne fait pas de bruit n'existe pas. C'est cette prise de risque accrue (symbolisée par Twitter) qui entraîne l'explosion de ces "phrases médiocres", écume assourdissante et buzzante d'une mer d'idées et de propositions de société devenue inaudible.
Il y a deux ans Nicolas Philibert avait regardé vivre « la Maison de la Radio », immense maison de verre sur laquelle le soleil de l’info ne se couche jamais. Son documentaire était aussi une ballade poétique. Avec « Les Gens du Monde », c’est à une autre « voix de la France » auquel s’attaque Yves Jeuland. Il a plongé sa caméra au cœur du service politique pendant les mois qui ont précédé la campagne présidentielle de 2012. L’angle étant plus restreint, cela donne une vision plus intimiste du quotidien vespéral.
Dans un journal qui bouge dans ses structures, la première chose qui frappe c’est la persistance des valeurs. Le Monde reste un lieu où les journalistes ont une haute idée de leur mission d’informer. Et la rigueur intellectuelle est toujours leur marque de fabrique. C’est particulièrement sensible en période électorale ou les engagements personnels se confrontent à la ligne éditoriale. Doit-on choisir Hollande? Officiellement non, mais ce soutien se fera en creux, tant la détestation du président sortant est forte…
Edition papier, édition en ligne, c’est un autre grand sujet de débat. Le web accélère la réactivité ; sms, tweets, blogs… L’immédiateté n’empêche pas la discussion. Et la collégialité du « news room » qui centralise toute l’info politique, permet de trouver des ripostes. Le travail en binômes en est une: David Revault d’Allonnes et Thomas Wieder chargés de suivre Hollande et bénéficiaires d’infos de première main ; Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin parfaites pour « mettre de la chair », entendez du vécu, dans leurs reportages.
L’équipe rédactionnelle est considérablement rajeunie ; les journalistes n’écoutent plus leurs chefs debout pendant les conférences de rédaction ; ils ont tombé la cravate et le jean a fait une entrée en force. L’aristocratie d’antan a fait place à un modernisme de bon ton. Au Monde plus qu’ailleurs, le changement s’est effectué dans la continuité. Et l’évolution sans reniement. Même s’ils le lisent de moins en moins, les français peuvent toujours être fiers du « navire amiral » de leur presse. Le documentaire d’Yves Jeuland, le rappelle opportunément.
Dans un journal qui bouge dans ses structures, la première chose qui frappe c’est la persistance des valeurs. Le Monde reste un lieu où les journalistes ont une haute idée de leur mission d’informer. Et la rigueur intellectuelle est toujours leur marque de fabrique. C’est particulièrement sensible en période électorale ou les engagements personnels se confrontent à la ligne éditoriale. Doit-on choisir Hollande? Officiellement non, mais ce soutien se fera en creux, tant la détestation du président sortant est forte…
Edition papier, édition en ligne, c’est un autre grand sujet de débat. Le web accélère la réactivité ; sms, tweets, blogs… L’immédiateté n’empêche pas la discussion. Et la collégialité du « news room » qui centralise toute l’info politique, permet de trouver des ripostes. Le travail en binômes en est une: David Revault d’Allonnes et Thomas Wieder chargés de suivre Hollande et bénéficiaires d’infos de première main ; Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin parfaites pour « mettre de la chair », entendez du vécu, dans leurs reportages.
L’équipe rédactionnelle est considérablement rajeunie ; les journalistes n’écoutent plus leurs chefs debout pendant les conférences de rédaction ; ils ont tombé la cravate et le jean a fait une entrée en force. L’aristocratie d’antan a fait place à un modernisme de bon ton. Au Monde plus qu’ailleurs, le changement s’est effectué dans la continuité. Et l’évolution sans reniement. Même s’ils le lisent de moins en moins, les français peuvent toujours être fiers du « navire amiral » de leur presse. Le documentaire d’Yves Jeuland, le rappelle opportunément.
defleppard
C'est bien, on apprend que la stérilité est présente dans les couloirs du monde. J'entends par là, que les meilleurs rushs nous sont présentés, et ben dis donc, quelle pauvreté de résultat ! Beaucoup de conversations en salle de rédaction qui s'avèrent "STERILES" et ne mènent à rien.......Le reste est du même acabit.....2 étoiles et demie
J'ai assisté hier à l'avant-première du film hier et je dois dire que j'ai été emballé. C'est extrêmement bien filmé, la caméra est toujours au bon endroit. Le propos est clair, pertinent avec cette pointe d'humour bien dosée. Les personnages sont attachants et l'articulation du film autour de la campagne de Hollande en 2012 résonne aujourd'hui singulièrement.
Un film ou l'on se rend bien compte que la préoccupation n°1 de ce journal est l'image qu'il dégage plutôt que l'information qu'il nous apporte. Son obsession est de n'être ni le Figaro ni Libération, finalement il sera un film plat et sans intérêt d'autopromotion
Excellent documentaire qui interroge sur le métier de journaliste d'aujourd'hui dans un grand quotidien dont il est passionnant de découvrir les règles de fonctionnement. Une entreprise pas comme les autres "où le soleil ne se couche jamais"; d'ailleurs les rayons de lumière qui se posent sur les silhouettes de ces artisans de l'information nous le rappellent. Un questionnement sur le journalisme de notre temps, en pleine transformation, entre deux générations, deux médias, emprunt d'humanité : l'Humanité du Monde.
Sujet intéressant mais traité un peu mollement à mon goût !
Très bon documentaire, il donne les clés pour une reflexion du milieu de la presse sans imposer d'idée. L'absence de voix off et la qualité de la réalisation en font aussi un film divertissant.
SebLefr3nch
Une campagne électorale, des journalistes, le plus gros quotidien français, la bulle Twitter et le net : un bon cocktail pour faire un documentaire. Et ça marche. Pendant 1h20, on est embarqué dans les aventures du journal, de ce qu'il faut faire et ne pas faire, des esprits qui s'échauffent, les news de dernière minutes, de Twitter dont il faut considérer l'ampleur et l'impact, de la nécessité du site internet pour être le premier à divulguer l'info, de l'importance de l'édito aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur des bureaux, de la prise de position politique (faut-il, faut-il pas), de la vision des journalistes sur leur propre métier, sur le profil du métier qui se "normalise", ... Bref un quotidien palpitant, sans langues de bois en interne.
Ciné2909
Les lecteurs assidus du quotidien ont là l’occasion de se plonger en plein cœur de la rédaction. Les gens du Monde nous invite ainsi à accompagner différents journalistes et reporters durant la période électorale 2012. Découvrir le fonctionnement d’une telle institution ne manque pas d’intérêt que ce soit dans le choix rédactionnel ou par les nombreux débats qui s’accompagnent. C’est ainsi par exemple l’occasion de soulever l’éternelle question de la neutralité de la presse dans un contexte politique extrêmement sensible. Il ne faut pas perdre de vue que ce documentaire certes instructif reste une tribune ouverte au Monde et se montre donc assez complaisant.
Un film instructif qui permet de prendre du recul sur ce qu'est concrètement et pragmatiquement un journal. En effet, derrière le prestige du Monde, on se rend compte à quel point le journalisme est artisanal dans la mesure ou chaque jour, les membres de la rédaction débattent de la ligne et du contenu du journal. Loin d'être homogène, la rédaction d'un journal ressemble à une famille avec à la fois une grande complicité entre les membres mais aussi des désaccords permanents. En tant que lecteur régulier du Monde, je réalise désormais quel travail est nécessaire pour chaque édition quotidienne. Petit bémol : si les relations entre journalistes et l'atmosphère générale du journal sont bien retranscrites, on a peu d'informations sur le processus concret autour de l'élaboration des articles: leur contenu, leur relecture ou encore leur mise en page. A voir quand même pour tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin aux coulisses médiatiques et politiques (on aperçoit la proximité qui peut exister à force que journalistes et politiques se côtoient).
Ce documentaire se laisse regarder. On se sent comme dans le documentaire de Nicolas Philibert sur "la maison de la radio", c'est-à-dire en bonne compagnie avec ces journalistes sérieux, intelligents, ayant globalement plutôt une conscience de gauche. Le triptyque sera complet avec un reportage sur Télérama. Un regard critique est parfois soulevé par tel journaliste sur la possible complicité, collusion entre cette meute de journalistes, qui accompagnent le candidat Hollande dans une banlieue et la réalité de l'événement. C'est plus la présence massive des caméras, perches et journalistes, qui fait qu'il se passe quelque chose, car les riverains, sont eux peu nombreux. Cet essaim journalistique qui accompagne le déplacement du candidat entouré également de gardes du corps, eh bien si l'on retirait tous ces protagonistes, il resterait un échantillon réduit d'habitants. Ce qui est sympathique, c'est qu'ils peuvent rire entre eux, se questionner. Un accident de santé d'un personnage public conduit à anticiper sa possible nécrologie. C'est ça aussi les contraintes de la presse écrite. Il y a aussi durant la réflexion portant sur l'engagement éventuel du journal en faveur du candidat de gauche, l'observation que Sarkosy permet plus que n'importe quel autre candidat de faire vendre du papier (ce que beaucoup d'humoristes ont également souligné).
"Les Gens du Monde" soulève avec intelligence de vraies questions sur le journalisme d'aujourd'hui. C'est un bon documentaire, un vrai regard sur... le Monde.
Un documentaire passionnant et instructif qui en dit long sur la manière dont se fabrique l'info : avec des bouts de ficelle et à coups d'opinions personnelles !
Sympathique documentaire qui nous laisse entrevoir l'arrière cour de la politique, ces journalistes qui suivent une campagne présidentielle. Rien ne nous est épargné ici, les off comme les préparatifs de la nécro de Rocard, bref, même si on a l'impression par moment de survoler un peu tout ça, c'est distrayant!
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