Je ne savais pas vraiment quoi attendre de ce Paper Towns. John Green nous a tellement habitué à des films ultra cheesy et convenus - je ne critique pas, c'est totalement mon genre de film -, mais les premières images du film laissait présager autre chose.
Et en effet, ce cher John a essayé de faire quelque chose d'autre. Et bien lui en a pris. Parce que ce Paper Towns est une énorme réussite.
On pourrait donc croire que le film est une banale romance entre deux ados, la populaire et le timide, et pourtant, le film s'éloigne trés vite de ce genre de choses pour passer à une merveilleuse histoire d'amitié, à une réflexion sur la vie, et sur l'amour, pas toujours subtile certes, mais terriblement bien menée.
Autre point fort du film, les personnages : si certains sont clichés - Jase, et, dans une moindre mesure, Margo - , la plupart m'ont paru authentiques. Authentiques dans leur façon de se parler, dans leur façon d'être aussi. Et parce qu'ils sonnent vrais, ils sont toujours touchants. On vit cette histoire à leur côté, et on y croit vraiment. C'est la vraie force de Paper Towns : une énorme authenticité qui ne nous lâche presque jamais.
D'autres éléments me font dire que le film est sûrement un des plus grandes réussites d'adaptation de Roman pour ados :
la désacralisation du personnage de Margo, mise en place vers la fin du film, ou encore cette romance qui finalement n'a jamais eu lieu. Le simple fait que Margo na jamais voulu que Quentin la retrouve est brillant. Parce que tout s'est joué sur un malentendu, mais que dans le fond, on s'en fout pas mal, parce que le voyage a été plus enrichissant que la destination. Et cette proximité que l'on ressent, tout le long du film, ne nous quitte pas plus à la fin : ce sont justes des ados qui vont rentrer à l'Université et se séparer. Personne ne prétend aimer l'autre à la folie, personne ne fait de discours mélo sur leur volonté de rester ensemble, par tous les moyens. Et tout cela, encore une fois, sonne merveilleusement vrai.
La liste des acteurs de talent est longue, mais évidemment, Nat Wolff est un cran au-dessus. J'adore cet acteur depuis sa prestation brillante dans un Stuck In Love tout aussi brillant, et j'ai été vraiment enervé de voir qu'à la sortie du film, dans les médias, on ne parlait que de Delavingne. Elle a du talent, c'est indéniable, mais elle n'efface jamais Nat Wolff.
En quelques mots, si vous ne deviez voir qu'une seule adaptation de Greene, et de bouquins pour ados, c'est vers celle-ci qu'il faut se tourner. Paper Towns est une magnifique - et à laquelle on croit - leçon sur la vie et l'amitié. Et même si j'aime les romances du type The Fault in our Stars, je ne peux m'empêcher de ne pas être satisfait quand je compare les notes des deux films. Une dose d'authenticité que je n'avais plus ressentie depuis The First Time - même si Paper Towns en reste loin - . Et ça, c'est un sacré compliment.