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ffred
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4,0
Publiée le 20 décembre 2014
On avait plus revu Zhang Yimou et sa muse (et ex-compagne) Gong Li ensembles sur les écrans depuis le magnifique La Cité Interdite en 2007. Ils nous reviennent aujourd'hui dans un drame intimiste sur fond de fin de révolution culturelle dans la Chine des années 70. Ni l'un ni l'autre n'ont perdu de leur superbe. La mise en scène du réalisateur chinois est toujours aussi puissante, même si forcément plus discrète et plus simple pour ce genre d'histoire. Si l'ensemble peut sembler répétitive et lent (deux trois longueurs tout de même), il n'en est rien. Cela colle au contraire parfaitement au quotidien de cette femme ayant perdu la mémoire et qui attend le retour de son mari déjà à ses côtés, revivant chaque moi la même attente inutile. Une émotion forte sans aucun pathos. Gong Li est comme toujours formidable. Tout le reste du casting est aussi à la hauteur. La reconstitution historique est magnifique et les images sont superbes. Un presque sans faute donc pour le couple mythique du cinéma chinois qui nous offre là une des plus belles et des plus déchirantes histoire d'amour de cette année cinématographique. Sensible, poignant et somptueux.
S’éloignant radicalement des films d’action qui l’ont fait connaitre en Occident, Zhang Yimou renoue avec le genre mélodramatique qu’il maitrise tout aussi bien en adaptant le roman The Criminal Lu Yanshi. Vouloir mêler une dénonciation larmoyante de l’autoritarisme maoïste à une histoire d’amour poignante pouvait sembler être, de la part du réalisateur chinois, une intention louable, que l’on regrettera donc de ne pas voir être idéalement exploitée. L’idée de rendre impossible l’émotion des retrouvailles entre ce mari tout juste libéré de prison et sa femme par le syndrome l’Alzheimer naissant chez cette dernière aurait pu être une idée géniale s’elle avait débouché à autre chose qu’à cette répétition de scènes de rencontres entre les deux personnages. Malgré les interprétations des deux acteurs, cette redondance, mêlée à un académisme très austère et un rythme monocorde, écrase complètement la portée politique du récit et rend Coming home véritablement ennuyeux.
Film magnifique, subtil et sensible que je recommande, malgré une première partie peu fluide.
C’est un film prisme à aborder selon divers angles et thèmes.
L’histoire d’une famille éclatée par le destin qui se retrouve et revit unie sans obéir à aucun modèle existant.
L’histoire des démarches d’un homme que sa femme ne reconnaît pas. Il cherche des chemins pour accéder à sa conscience et sa mémoire et créer un lien avec elle, en passant par des images, de la musique, la lecture de lettres, des actes d’amitié, créant ou réveillant de l’émotion.
L’histoire de la Chine dans les années 60/80, avec son régime dictatorial, lequel amenait les individus à se trahir eux-mêmes ou leur famille. Il séparait les gens pour des années, écrasait littéralement les individualités-les protagonistes restent touchant d’humilité. Le choix politique du cinéaste s’attache à ces quelques points.
Toute la finesse du film réside dans le fait que le système ne soit pas explicitement exposé par la mise en scène. La tristesse que se dégage de ces destins individuels brisés fait naître une sourde révolte contre le système politique et c’est bien plus fort qu’un exposé de type journalistique.
Notons également des erreurs chronologiques... Il aurait fallu un scénario avec une césure moins importante et plus dans un 50/50 entre les deux parties. La seconde partie est touchante mais tourne un peu en rond d'où une certaine longueur au 3/4. Une tragédie familiale dans les méandres de l'histoire qui tient aussi beaucoup aux interprètes dont Gong Li, une fois de plus éblouissante qui arrive à exprimer des sentiments alors même que son personnage n'en est (normalement pas) conscient. Un beau film bien qu'on aurait aimé un ancrage historique plus fort.
Par son approche théâtrale du récit avec son intrigue improbable composée de personnages manichéens et la prépondérance de la musique pour intensifier émotionnellement chaque scène, Zhang Yimou renoue avec la grande tradition du mélodrame. Il ne faudrait cependant pas lire dans cette remarque un quelconque dénigrement, car l’ensemble est très bien réalisé, tout au plus une critique sur le peu de portée sociale et politique de l’ensemble. Le film commence aux premières heures de la révolution culturelle, omniprésente à l’écran visuellement, passablement édulcorée dans les faits (Lu Yanshi le père est l’ennemi du peuple mais jamais il n’est fait mention des crimes dont on l’accuse, toutes les scènes d’exaction sont occultées…). On ressent très fortement la frilosité de Yimou à provoquer toute polémique. Mais, et c’est le plus gros reproche que l’on pourrait faire à « Coming home », son intention n’est pas de réaliser un film sur fond de politique, juste s’en tenir à l’histoire singulière de cette femme qui épuisera ses forces et sa raison dans l’attente. Attente du retour du mari, attente d’une vie retrouvée. Sur ce point là le film est particulièrement réussi, admirablement incarnée par une Gong Li ahurissante de maîtrise, on s’émeut du sort de cette femme et de saison en saison on se désole pour elle. Chen Daoming, dans le rôle du père et surtout Zhang Huiwen dans le rôle de la fille donnent le change. Le trio d’acteur donne au drame toute l’intensité nécessaire et le crédibilise. On le comprendra, « Coming home », n’est pas de son temps, il est juste une très belle approche sentimentale et littéraire de la fidélité et l’amour d’un couple hors du commun. Ces deux belles valeurs méritent bien un film et quand il est impeccablement construit, on ne peut que s’en réjouir.
Un film très touchant à voir autant pour la fabuleuse interprétation de Gong Li que pour les quelques scènes très émouvantes qui touche ce triptyque familiale.
Comment faire pour renouer les fils du passé quand on a la mémoire qui flanche ? Malgré tous ses efforts pour lui rappeler des souvenirs communs, Lu Yanshi, a bien du mal à reconquérir le cœur de Feng Wanuy. Il faut dire que tous deux sortent déglingués de la révolution culturelle chinoise, à la fin des années 60. Lui, ancien professeur, a été interné dix ans dans un camp de redressement avant de s’en échapper… Puis d’être réhabilité. Elle a perdu la boule à la suite des violences physiques de gardes rouges.
La pauvre Feng Wanuy est donc devenue « amnésique psychogène ». Totalement incapable de reconnaitre son ancien amoureux dans le revenant… Par l’intermédiaire de leur fille, qu’il n’a quasiment pas connu, Lu Yanshi multiplie les travaux d’approche. En faisant semblant d’arriver en gare tous les 5 du mois parce qu’elle l’y attend ; en se transformant en accordeur de piano pour jouer un petit air déjà entendu ; ou en lecteur de ses propres missives enfin arrivées !
L’idée d’un amour perdu et à reconquérir, est séduisante. Et le contexte des années révolutionnaires intéressant. Les images sont également soignées. Mais alors quel pur mélo ! Mines contrites et effets larmoyants garantis. Surtout de la part de l’héroïne qui a d’autant plus de mal à faire passer l’émotion qu’elle doit feindre de ne pas en avoir. Ce jeu très appuyé des acteurs et la répétition des motifs donnent à l’ensemble une emphase trop académique. Et l’amour dans tout ça ? On l’oublie nous aussi.
Zhang Yimou, l'un des tout meilleurs réalisateurs chinois nous offre un film d'une grande sensibilité (trop ?) où un homme qui revient dans son foyer n'est pas reconnu....spoiler: Il va user de biens des stratagèmes pour se faire reconnaitre...... ...... Le pitch.....C'est un peu je trouve les limites du film, qui ne risque pas beaucoup de point de vue sur la société chinoise, la perche était pourtant tendue par le background des deux protagonistes, par l'histoire de leur fille danseuse (peu étoffée hélas)......Pourtant le film trouve son rythme qui est celui de l'émotion, avec des dialogues réfléchis et un scénario bien aiguillé...Les extérieurs de rues sont magnifiques et très pertinents sur cette chine que j'ai placé à priori dans les années 60 ou 70......la musique est très émouvante (trop ?) et les violons sont subtils.....il en est de même de la photographie, et le jeu d'acteurs est superbe......C'est un drame très réaliste, j'ai juste regretter qu'il ne soit presque qu'un huit clos entre deux personnages, il y avait beaucoup d'ouvertures possibles.....A voir .....
Ce film est on ne peut plus touchant, le jeu des acteurs étant d'une finesse extrême. L'une des meilleures réalisations sur les pertes de mémoire et ce qu'on peut faire par amour. Prévoir des mouchoirs pour ce mélo prenant.
Coming Home est le film des retours. Celui de Zhang Yimou tout d'abord, discrédité après sa cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin et dont les deux derniers longs-métrages, certes peu convaincants (A Woman, a Gun and a Noodle Shop (09), The Flowers of War (11)), n'ont pas été distribués en France. Celui de Gong Li, ensuite, la muse et l'ex-épouse de Zhang dans ses inoubliables premiers films (Le sorgho rouge, Vivre, ...). Dans Coming Home, vieillie et dépourvue de tout glamour, elle est bouleversante. S'il traite des ravages de la Révolution culturelle, le film se veut en premier lieu un mélodrame familial dont le traitement humble n'est pas synonyme d'absence de mise en scène, loin de là (les scènes de gare sont splendides). Oeuvre sur la mémoire, la rédemption et le poids du destin, Coming Home n'occulte qu'en apparence l'horreur de cette page d'histoire chinoise et renvoie à l'époque actuelle, pour peu qu'on veuille bien lire entre les lignes. C'est un film magnifique et poignant qui fera ricaner sans aucun doute certains parce qu'il joue franc jeu avec les sentiments, la délicatesse et la sensibilité des coeurs. Zhang prépare déjà sa prochaine production consacrée aux mystères de la construction de la Grande Muraille, sujet quasi tabou en Chine. Le cinéaste d'Epouses et concubines est vraiment de retour.
PS : Son nom est Zhang. En Chine, le patronyme précède le prénom. Petite précision à l'usage des commentateurs/critiques qui s'obstinent à l'appeler Yimou.
Que savons de la révolution culturelle ? Nous disposons de quelques souvenirs des leçons d’histoire de notre enfance, des étudiants en col Mao brandissant par milliers un petit livre rouge, des images d’Epinal des classes bourgeoises en camps de rééducation par le travail et puis ce nom tellement euphémistique pour désigner une des répressions les plus ravageuses de l’histoire de l’humanité. Des millions de personnes (des gens simples, professeurs, avocats, médecins, directeurs administratifs) ont été martyrisées pour le salut d’un seul homme, Mao, révolutionnaire controversé, presque déchu par ses pairs.
« Coming home » s’arrête sur le destin d’une de ces familles anonymes persécutées au nom du Parti Communiste Chinois. Depuis son arrestation jusqu’à son retour de disgrâce, nous partageons la douleur, le courage et les émotions d’un père, de sa femme et de sa fille dont la vie est brisée par l’implacable machine totalitaire. Face aux aberrations de la grande histoire qui les dépouillent de presque tout, seul l’amour qu’ils continuent à ressentir et exprimer les uns pour les autres leur permettra de survivre dans un monde dépourvu toute humanité.
Wang Li, belle et mystérieuse, porte ce film avec élégance et sincérité. La mise en scène intimiste privilégiant les regards et les expressions des visages, nous permet de prendre la mesure de l’impacte terrifiant de la révolution culturelle sur chaque individu, bien loin des simples clichés que nous avions jusqu’alors retenus.
Magnifique interprétation. le drame en Chine c'est toujours le non respect de droit de l'homme. Combien de drames familiales suite à des répression ???? Merci Madame Gongli pour votre interprétation si émouvant dans ce rôle. ( comme dans tous vos films d'ailleurs )
3 ans après son dernier film, The Flowers of War, le film le plus cher de l’Histoire du cinéma chinois, Zhang Yimou revient avec Coming Home, encore un film historique, présenté hors compétition à Cannes.
Le film conte l’histoire déchirante d’un homme échappé d’un camp de travail qui tente de retrouver sa femme, violée, violentée et devenue folle, après des années de séparation, à l’aide de sa fille, qui n’est pas si innocente que ça dans l’explosion de sa cellule familiale. Il y a beaucoup pour un seul film et pourtant, Zhang Yimou gère parfaitement ses deux heures avec son angle d’étude de la Révolution Culturelle Chinoise plutôt habile. Le trio d’acteurs principaux est absolument parfait, Chen Daoming, Gong Li et surtout la jeune Zhang Huiwen, la plus marquante des trois. Porté par une musique d’une douceur qui n’a d’égale que la mise en scène de Zhang Yimou, qui ne s’empêche pas d’orchestrer des séquences dantesques, un refus total du happy end et surtout une tristesse infinie et jamais feinte.
Coming Home n’est peut-être pas le meilleur film de Zhang Yimou, mais c’est probablement son plus désespérant, avec aucune image ne permettant d’entrevoir une quelconque issue heureuse pour les personnages. Très beau film.