"Adaline" reprend le thème déjà bien exploité de l'immortalité, ou comment vivre et aimer quand on ne peut plus vieillir. Malgré une idée de base qui manque peut-être d'originalité, ayant déjà été exploitée dans de nombreux films, on trouve ici des éléments nouveaux qui rendent le film attachant. D'abord, la relation entre Adaline et sa fille âgée désormais de 80 ans, qui tente tant bien que mal de convaincre sa "jeune" mère de cesser de fuir et de se laisser aimer, fut-ce pour quelques années seulement. Cette relation maternelle était complexe à rendre crédible, Blake Lively ayant 50 ans de moins que Ellen Burstyn, censée jouer sa fille. Les deux actrices sont pourtant attachantes et rendent croyable cette relation particulière, que je n'ai pas souvenir d'avoir vu autant exploité dans d'autres oeuvres sur le même thème. Il est rafraîchissant de voir une intrigue focalisée sur la relation mère/fille, là où généralement la romance principale prend toute la place. Autre trait original : contrairement à ce que la première partie du film pourrait laisser penser, Ellis n'est pas réellement le Grand Amour d'Adaline dans ce film, puisqu'on découvre que la jeune femme avait également connu une belle (et vraisemblablement passionnée) romance avec le père d'Ellis, joué par un Harrison Ford touchant dans son rôle de père déboussolé, ramené malgré lui vers un amour de jeunesse qu'il n'a jamais vraiment oublié. Leur ancienne romance m'était presque plus attachante que celle partagée par Ellis et Adaline. Autre trait exploité et c'est appréciable : le risque réel que courrait une personne s'étant soudainement mise à ne pas vieillir dans une société où un tel spécimen serait examiné et médiatisé sous toutes les coutures. Cela multiplie les contraintes pour Adaline qui doit changer d'identité tous les 10 ans, et permet à Blake d'exploiter la peur réelle de son personnage qui finit par se méfier d'absolument tout ce qui l'entoure et à fuir tout ce qui risquerait de l'attacher à quelqu'un d'autre. Dans l'ensemble, les acteurs principaux sont convaincants, à l'exception pour moi de Michiel Huisman, qui fait trop "bellâtre" à mon goût. Blake Lively me rend son personnage très attachant, mais je reste hermétique à celui de Huisman (mais c'est purement personnel, j'accroche déjà moyen bof à son rôle de mercenaire bouclé dans Game of Thrones). Autre grosse faiblesse du film : la fin est trop attendue.
Adaline redevient mortelle, comme par hasard dans un accident de voiture, comme par hasard au moment où elle rencontre Ellis, comme par hasard quand sa fille lui dit "quand même fais un effort, c'est relou au bout d'un moment la solitude".
Bref, dommage d'avoir absolument couru après le Happy Ending, quitte à tomber dans le cliché et de rendre les 30 dernières minutes beaucoup trop prévisible. A l'exception donc de la fin (appréciable mais trop prévisible), "Adaline" est un joli film à voir porté aussi, avouons-le, par la beauté de Blake Lively, sublime quelle que soient les époques.