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Loïck G.
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3,5
Publiée le 13 septembre 2022
Déjanté. Iconoclaste. Vintage. Actuel. Fuyant le festival de Cannes qui vient d’être interrompu ( Juin 1968 ) Godard débarque un peu par hasard dans un coin reculé du Québec , l’ Abitibi où il va engager une expérience télévisée qui donnera à Eric Morin l’idée de ce film bien particulier. Tandis que l’on aperçoit subrepticement le réalisateur français, des québécois galvanisés par sa présence imaginent une télévision différente, en donnant la parole au peuple. La jeunesse canadienne de mai 68 et la jeunesse tout court, les bûcherons, les femmes, les mineurs … Une réflexion allumée en forme de contre feu à tous les pouvoirs. Une sorte de Télé libre .Eric Morin la reprend à son compte dans ce film gigogne venu d’une autre planète. L’Abitibi, un Ovni ! AVIS BONUS Beaucoup de bonnes choses dont un documentaire sur la véritable histoire qui a inspiré le film. Un documentaire impertinent, stimulant et percutant qui parle du pouvoir de l’image, du besoin de prendre la parole et des limites de la liberté. Avec en prime un court métrage d’animation excellent … Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Chasse au Godard d’Abbittibbi n’est que la longue et périlleuse vénération d’un cinéaste dont l’ombre plane sur chacun des plans tel un spectre à la fois présent et absent, exhibé et manqué. Nous comprenons rapidement l’ambition revendiquée par le long métrage, à savoir appliquer la démarche artistique de Jean-Luc Godard en filmant des petites gens saisies dans leur petite vie. Le souci, c’est qu’Éric Morin fait le grand écart entre un dépouillement théorique et une sophistication formelle de chaque plan, rendant son postulat caduque. Comment concilier l’adoration religieuse par le cinéaste français, l’hommage rendu à sa visite à Rouyn-Noranda pour la réalisation de reportages et l’application in extenso de sa rigueur, ici décalquée à la peinture à l’eau avec second degré et images pop ? Une production chichiteuse, intrigante par instants, mais qui demeure des plus superficielles, tenue à l’écart de la radicalité et de la force brute d’un Godard.