Fatima avait un mari - elle en a divorcé. Ce dernier a refait sa vie, pas elle. Elle, elle élève ses deux filles, Souad, 15 ans, qui se la joue "rebelle", avec parler racaille (en glandant en 3e), et Nesrine, 18 ans, s'essayant à une 1ère année de fac de médecine, appliquée et conformiste. La dame est "technicienne de surface" pour une société de nettoyage de bureaux et autres locaux collectifs (plus quelques heures de ménage, majoritairement payées "au noir", pour une bourgeoise largement imbuvable, évidemment - alias Isabelle Candelier). Des signes de la constance de son implication ? Elle apporte des petits plats à Nesrine, qui a pris une chambre en ville, et l'aide pour son loyer en engageant ses bijoux au Crédit Municipal. En quoi cette vie honnête et laborieuse diffère-t-elle de celle de Mme Martin (autochtone) ou de celle de Mme Dos Santos (immigrée européenne), ses voisines à même existence terne et obérée - à supposer qu'il y ait encore quelques Mmes Martin ou Dos Santos dans la cité de Fatima, ces espèces-là s'y raréfiant en accéléré ?... Quelle mère digne de ce nom ne fait pas tout pour le bonheur et l'avenir (espéré radieux) de sa progéniture ? Où que ce soit, dans le monde entier ?.... Avec un "pitch" aussi peu engageant, on attend au moins quelque traitement original, ou au moins attachant/empathisant (etc. du même tonneau). Mais on n'aura donc ni scénario, ni effort pour faire montre d'un style cinématographique intéressant, et des "actrices" vivant simplement à l'écran ce qui ressemble à leur propre quotidien. Hum... voilà qui ressemble à un de ces reportages-"tranches de vie", dont la propagande télévisuelle nous régale fort libéralement.... Seule "complication" : Fatima, qui vit pourtant depuis plus de 15 ans en France, mais s'habille comme au bled et vit en vase clos, ne lit pas notre langue, ne l'écrit a fortiori pas, la parle très mal, et même ne la comprend pas toujours – bonjour les efforts d'intégration.... Deuxième (et dernière..) "complication" : Fatima s'essaie à truander la sécu, après une chute malencontreuse dans l'escalier de son immeuble (lors de ses activités de ménagère - donc, ni accident du travail, ni accident au moins de "trajet"), dont son médecin traitant ne voit, même avec beaucoup de bienveillance, plus aucune séquelle, au bout de 5 mois de repos pris en charge. Je laisse à ceux qui se risqueraient à visionner l'opus, l'"émerveillement" de la découverte finale : un "épilogue" d'une grande fraîcheur. On se pince.... ce pauvre prêchi-prêcha lourdement xénophile, qui ne nous apprend rien (ce qu'aurait pu, éventuellement, faire un vrai documentaire), qui ne nous émeut jamais (ce qu'une prétendue fiction si "édifiante" devrait savoir faire !), réalisée de la façon la plus plate qui soit, interprétée par des amateurs au "jeu" mécanique et répétitif (Fatima a UNE expression à disposition) est le "meilleur film français" de l'année 2015 (César 2016). Et remporte 2 autres statuettes ce 26/02/16 (après d'ailleurs le Prix Louis-Delluc, fin 2015).... La boboïsation du cinéma hexagonal dans toute sa "splendeur" a encore sévi ! Le palmarès des Césars est corseté dans une thématique annuelle bien-pensante, sans l'ombre d'un doute, depuis pas mal de temps. Après 2014 et le triomphe de l'idéologie LGBT (en écho à la loi du 17/05/13, et à l'introduction du "genre" à l'école) - "Les Garçons et Guillaume, à table", 2015 et l'exotisme de "Timbuktu" (l'islam en Afrique noire), voici en 2016, année d'expansion de l'immigration africaine de masse en Europe, un très convenu "Fatima".... Une surprise ? Pas vraiment - quand on remarque que le film, sorti début octobre dernier, est toujours à l'affiche 5 mois plus tard, en dépit d'une audience globale plutôt étriquée (environ 161.000 entrées). Même pas besoin de le ressortir, son sacre était dans les tuyaux dès le départ... Ne reste plus qu'à y envoyer les scolaires, pour en gonfler les chiffres de fréquentation. Le nom du réalisateur (Philippe Faucon) ne me disait rien. Faisant quelques rapides recherches, je vois que la thématique de sa filmo est singulièrement orientée autour de l'immigration maghrébine - très monocolore donc. Et me souviens d'un film visionné en 2007, "Dans la vie". Je notais alors : "... il y a plus à entendre (texte ânonné par des "comédiens" fort peu convaincants) qu'à voir, dans ce film dépourvu de scénario, de cadre et de montage. Au mieux, c'est une sorte de documentaire, très partisan d'ailleurs .." Ce Faucon-là n'a rien d'un phénix, décidément.... Mais il est dans le sens du vent - et cela suffit pour faire son beurre dans la France du cinéma subventionné...