Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
137 abonnés
543 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 1 juin 2014
Pour un documentaire, Caricaturistes, fantassins de la liberté réunit tous les bons points : bien rythmé, la plupart du temps passionnant et... incessamment dans l'injustice qu'est la politique. C'est que ça en devient lourd : à force d'être attendues, les critiques du système provoquent des répétitions dès la moitié de ce long, prouvant que le sujet est épuisé. Et à quoi bon ne choisir que douze caricaturistes, et non pas plus? Choix de la réalisatrice? Ou simple obligation pour cause de budget réduit? Ainsi, Plantu récupère la plus grande partie du temps (25 à 30 minutes), et les onze autres doivent se résoudre à parler de leurs styles en 5-10 minutes chrono. On rajoute à cela des illustrations balancées à la va-vite, parfois même pas en rapport avec le sujet, tout pour se dire, au final : "quel gâchis".
La liberté d'expression est une des plus précieuses qui soient. Les dessinateurs de presse politique devraient en être d'excellents interprètes. Sur le principe donc, un documentaire sur ces "Caricaturistes, Fantassins de la démocratie" paraît séduisant, voire nécessaire. Mais l'échantillonnage de ces hérauts du franc-dessiner, pour Stéphanie Valloato (?) est tendancieux : surreprésentation du monde arabe (2 Algériens, 1 Tunisienne, 1 Palestinien) ; l'Europe représentée par les seules France et Russie (plus 15 secondes obligées sur le dessinateur danois des "caricatures de Mahomet") ; l'Asie réduite à la seule Chine ; l'Amérique survolée (entre les E-U et le Mexique au Nord et le Venezuela au Sud) ; l'Afrique noire curieusement mise en avant avec la Côte d'Ivoire et le Burkina-Faso (représenté lui par un Blanc - même si marié semble-t-il à une Burkinabé) ; "équilibre" irénique, au Proche-Orient, pour compléter le "casting", avec un Israélien (à double nationalité - belge). Le (publi)reportage (promotion de la bien-pensante "Cartooning for Peace") est très ronronnant, et très convenu dans sa présentation. Bien formaté pour séduire la boboïtude, avec le dessinateur du "Monde", Plantu, pour relayer les différentes interventions, convergeant avec "pédagogie" vers un "message" unique : le Bien est à gauche, et le Mal partout ailleurs (et tant pis pour les approximations "naïvement" militantes - comme Bachar el-Assad est un monstre et les "rebelles" en Syrie des petits saints, etc.). C'est enfin ennuyeux à l'extrême dans la forme, linéaire.