Nombre de comédies américaines se laissent tenter par de l'action dérisoire, par une nouvelle vision de l'espionnage. Seulement, le même nombre se vautre méchamment la gueule, et les réussites se comptent sur les doigts de la main. Malheureusement pour lui, Les Espions d'à côté ne fait pas partie des bons films du genre, partant plutôt dans le mauvais que dans le divertissant. Prévisible et convenu, il déçoit surtout par sa mise en scène banale et sans personnalité, nous gratifiant de ce même filtre d'image que t'as déjà vu dans x films sans grand intérêt. C'est un peu la marque de fabrique des produits peu intéressants, ce timbre d'image; dès que tu le vois, tu sais que le film sera décevant. Bien sûr, cela ne rate pas, dans le cas présent... Plombé par son humour douteux, Les Espions d'à côté rate le virage du bon goût, s'encastrant tête la première dans un rythme abâtardi par le manque de talent de son équipe technique. Mise en scène, photographie, écriture, tout est passablement foiré, au point qu'on en vient vite à lui chercher des qualités un peu partout, histoire de relativiser sur l'heure et demie qu'on va passer à le visionner. Poussif à l'extrême, il enchaîne clichés sur clichés, nous gratifiant d'un humour vaseux des plus déplorables. Jamais vraiment drôle, il nous arrache, à l'occasion, quelque sourire de pitié, futile expression à la pure visée compassionnelle. Triste rendu que celui-ci, on tombe des nues dès les premières minutes, sorte de désillusion totale face à l'écriture bordélique à souhait.
Débile et gras, stupide et lourd, l'humour se plante en plein sur ses situations comiques, les écrasant aussi violemment qu'un 38 tonnes. En résulte un film à l'humour de bulldozer, à l'humour de big mama. Si ce genre de comédies vous fait rire, celle ci ne devrait pas vous dégoûter. Juste vous déplaire. Parce qu'il ne faut pas oublier les scènes d'action banales et stéréotypées, la bande-son passe-partout que t'as précédemment entendue de partout, les acteurs à la prestation foncièrement commune et sans réelle conviction ( Gal Gadot passablement charismatique, et qui ne joue que sur son regard pour donnant un semblant de vie à son interprétation chaotique ). Il n'y là aucun entrain, comme si le film avait été réalisé dans un but purement mercantile, sans se soucier d'une quelconque qualité à fournir à la clientèle. A ce niveau là de la critique, je pense que l'on ferait mieux de le re-titrer Les Espions d'à côté de la plaque.