Avis sur Le monstre de l'arche

Ah Ah, sacré Declan ! Premier film et c’est dans l’écurie Syfy, le pauvre. Bon, Le monstre de l’arche est d’une grande médiocrité, et autant j’avais trouvé Convoyeurs de l’espace (produit par la même boite avec collaboration Universal comme ici) autant celui-là est long, pénible, et mal foutu.
Ce n’est pas faute pourtant de s’appuyer sur un casting assez plaisant. Tim DeKay est peu concluant dans le rôle principal. Il peine à rendre crédible son personnage (faut dire qu’il y a du boulot), il joue assez mollement, et sans être catastrophique, il n’a pas assez d’enthousiasme (mais bon on le comprend). A ses cotés Renée O’Connor, habituée de ce genre de films depuis Xéna. Elle joue le rôle d’une grande linguiste, déchiffrant les manuscrits de Qumran en étant membre d’une confrérie secrète millénaire. O’Connor est bien sympathique, mais il faut reconnaitre que là elle s’attaque à un morceau trop gros, et dès sa première apparition c’est cocasse et pas crédible pour un sou. Elle est par ailleurs bien discrète dans ce film, semblant parfois même complètement éteinte. Heureusement le sergent Gentry, caricature du sergent grande gueule est interprété avec un évident plaisir par Tony Lester et Amanda Crew de son coté jouant une étudiante aux tenues affriolantes (style O’Connor dans Xéna).
Le scénario est bidon. L’histoire ne tient pas du tout. Les incohérences sont plus que nombreuses, avec des trucs totalement incroyables. Imaginez : le téléphone portable ne passe pas dans la zone où se trouve les héros (désert irakien), mais ils ont internet ! Ensuite O’Connor met trois semaines à décrypter la moitié du manuscrit, en une nuit elle déchiffre la seconde ! Enfin, troisième exemple, Gentry va chercher des renforts et abandonne de fait ses amis dans le désert. Il tombe sur le monstre, petit combat de derrière les fagots, et, semblant avoir oublié ses intentions, il revient au camp sans aucun renfort ! Bref, c’est du même acabit tout du long, sauf qu’il faut ajouter l’apparition de Dieu, le bâton de Noé, sa deuxième arche, un monstre ridicule, des « Noahistes »… Le rythme est de surcroit terriblement lent (le monstre apparait très tardivement). Pendant 30 minutes il faut se taper les disputes entre l’ex femme du héros et le héros. Enfin bonjour le plagiat sur les Aventuriers de l’arche perdue ! Là c’est plus un décalque, c’est du fac-simile ! 2 scènes surtout : celle avec la maquette, et celle avec les caisses à la fin. Incroyable tellement c’est ressemblant (enfin attention, c’est très en dessous ici).
Visuellement je n’ai rien de bien meilleur à dire. Declan O’Brien est bien gentil mais visiblement ici il se loupe. Attaques du monstre totalement ratées, décors terriblement mal exploités, montage catastrophique, le film n’a, coté mise en scène rien pour lui. Je suis de plus surpris, car le réalisateur m’avait semblé se faire plaisir dans Détour mortel avec les effets horrifiques, là c’est juste du n’importe quoi. La photographie n’est malheureusement pas meilleure, du niveau des décors qui sont ridicules. Les ruines en particulier. Il n’y a pas même un grain de sable ou de poussière, alors que ce n’est pas couteux quand même d’essayer de faire un minimum illusion. Enfin les effets spéciaux sont du même acabit. Très médiocre, même la créature n’a aucune allure, ne ressemblant vraiment à rien. Le film essaye de proposer des scènes ambitieuses (celle du début), à grand renfort d’images de synthèse bien moches. Dans ces cas là il vaut mieux faire profil bas. Pour terminer malgré le caractère épique de l’intrigue, vous n’aurait musicalement rien à vous mettre sous la dent. Je n’ai déjà plus aucun souvenir de la bande son (je viens de le voir il y a une trente minutes à peine).
En clair Le monstre de l’arche est très indigeste. En général les films de monstre Syfy sont un cran au dessus des films catastrophes, mais là c’est foireux à tous les étages. Hormis quelques seconds rôles très caricaturaux mais pas trop mal joué, il n’y a rien. C’est de surcroit lent, mou du genou, redondant. Plus que dispensable en définitive.