Malgré une intrigue estampillée histoire vraie, la volonté surfaite de dramatisation entre montage nerveux (artificiel), musique appuyée et effets de suspense, lasse rapidement, trop convenue et même maladroite. Les acteurs sans être à blâmer ont déjà paru bien plus inspirés (surtout ces deux-là!) mais il faut reconnaître que l'accumulation des clichés de leur personnage et de leur situation personnelle n'aide guère... A la lenteur ressentie s'ajoute l'agacement face aux poncifs enchaînés dans les dialogues et à ce moralisme surligné en fluo au cas où le spectateur ne comprendrait pas tout seul le "message" du film. Bref, de bien meilleures réussites existent dans cette catégorie cinématographique!
Michael Mann décide ici de s'intéresser au scandale Brown & Williamson, une compagnie de tabac (qui possède notamment les marques Lucky Strike et Pall Mall pour situer un peu) dont les pratiques peu scrupuleuses ont été mises en lumière par Jeffrey Wigand dans l'émission de CBS, "60 Minutes". Alors je ne connaissais absolument pas cette histoire et il est très intéressant de la découvrir par le prisme du cinéma de Michael Mann qui a toujours le don de réaliser des thrillers à couper le souffle. Ici, nous sommes dans le thriller politique/avocat américain typique, c'est-à-dire avec des scènes de tribunaux, des retournement de situation, des personnages aux regards graves, des accusations à tout va et surtout des héros malgré eux ou non qui essayent de se battre pour obtenir, en outre ici divulguer, la vérité. Car oui, les méthodes des compagnies de tabac sont assez dissuasives et vont très loin pour intimider les potentiels témoins de leurs pratiques douteuses. Et c'est bien évidemment très mis en lumière par le film dans lequel Jeffrey va vivre une descente en Enfer assez terrible mais surtout soudaine. Car oui, c'était un homme respectable avec la petite famille nucléaire, la grande maison, la piscine, la BM et l'Audi et dont la petite vie paisible se retrouve complètement chamboulée du jour au lendemain ; le rêve américain montrant d'un coup son côté sombre. Alors bien-sûr, certains éléments ont été dramatisés et on le voit dans le traitement des personnages, des situations et du contexte car le film cherche avant tout à être sensationnaliste pour créer un bon thriller. Sauf que, petit point noir, l'histoire n'est pas toujours haletante et en deux heures et demi, le film perd parfois son spectateur surtout qu'il faut continuellement absorber d'importantes sources d'informations. Concernant les acteurs, nous retiendrons surtout Al Pacino et Russell Crowe qui jouent très bien ! Malgré son rythme quelques fois un peu trainant, "Révélations" parvient à tenir sur la durée grâce à un scénario qui captive son spectateur.
Je - me - rappel souvent que le temps et plusieurs visionnages sont souvent à prescrire pour vraiment comprendre un film. Cette adage fonctionne pour The Insider.
Al Pacino est encore une fois très exaltant, prestation physique et morale hors-pairs. Son personnage, Lowell Bergman se situe entre le Vincent Hanna de Heat ( précédent long métrage de Michael Mann ) et celui de Franck Serpico ( un des très grands films de Sidney Lumet ). Une sacrée incarnation jusqu'au-boutiste de l'intégrité. Il faut également mentionnés les Phillip Baker Hall, Christopher Plummer, Bruce McGill ou encore Diane Venora pour la présence d'exception qu'ils et elle apportent à un pareil film. En parlant de présence, comment ne pas évoquer Russel Crowe ? Ce dernier dont je ne suis pas le plus grand partisan de son jeu me pousse à revoir mon jugement. Il est ici complètement éblouissant ! Il crèverai le cœur du plus robuste d'entre nous. J'insiste.
Comme le long paragraphe préalablement composés le laisse supposé, The Insider ( le titre V.O encore plus évocateur ) taillent la part belle à ses interprètes. Du coté du scénario, Michael Mann et Eric Roth se lâchent et entreprennent une entreprise périlleuse et rudement menés. La mise en scène du premier qui plus est sublime l'écriture. Michael Mann après Heat reprend du service et de quelle manière. Si la forme semble classique, les choix sont audacieux et magnifié par la caméra et par son mouvement orchestré par un réalisateur aussi talentueux. Les décors, accessoires, les musiques, rien n'est laissés aux hasard. Comme cette grisaille ...
Il m'aura donc fallu une dizaine d'années et un second visionnage pour saisir toute l'étendue et la maestria de ce long métrage quasi-parfait. Quelques accentuations dans la dernière demi-heure sont un peu trop appuyés et ternissent un peu cette partie mais rien de bien grave là-dedans. Le film fonctionne et laisse son empreinte néanmoins. Deux heures trente très puissante et terrifiante.
On va dire que Michael Mann aime les acteurs, aime ces acteurs, Pacino et Crowe car il leur donne la part belle, celle où, ils vont pouvoir utiliser le verbe autant que possible. L'histoire s'étale sur plus de deux heures et demi et franchement, on les voit passer, le film aurait très certainement été plus efficace si il avait été raccourci. L'histoire contre les multinationales du tabac, lobbyistes, la puissance des puissants, et toujours le journalisme indépendant, en quête de vérité, en quête de Saint Graal, heureusement pour nous, on a Pacino qui a toujours ce jeu nerveux, un peu névrosé, toujours à couteaux tirés, la prestation de Crowe est aussi à relevée, mais dans une moindre mesure, il est moins naturelle. Un film qui pourrait être un vrai thriller, mais qui reste un scoop à la une d'une première page et qui se retrouve rapidement relégué juste avant les pages sport.
Nouvelle collaboration entre Michael Mann et Al Pacino après l’acclamé "Heat", "Révélations" s’avère être l’un des meilleur films de son réalisateur. Et il fallait un véritable talent de mise en scène et de directeur d’acteur pour rendre passionnante cette histoire (vraie de surcroît) qui mêle magouilles des lobbies du tabac, drame familial et intégrité journalistique. La grande force du film est d’avoir dressé un parallèle entre deux mondes (les témoins d’un côté et la presse qui s’en fait l’écho de l’autre) avec, pour points communs, les pressions subies et le stress ressenti par les deux personnages principaux. Le scénario est incontestablement le point fort de ce "Révélations" puisqu’il réussit à rendre compréhensible une affaire judiciaire pour le moins complexe tout en accordant à chaque personnage une importance appréciable et en posant certaines questions épineuses et pourtant essentielles. Le public est ainsi amené tout au long du film à se poser la question de son propre comportement dans la situation de ce pauvre Jeffrey Wigand, menacé de toute part et risquant à tout moment de perdre sa femme et ses enfants. De même, le réalisateur dénonce les impératifs financiers venant museler la presse sans pour autant sombrer dans la leçon de morale démagogique. La mise en scène de Michael Mann est toujours aussi stylisée, tant sur le plan du rythme (maîtrisé du début à la fin) que du visuel (on retrouve le goût du réalisateur pour les scènes de nuit qu’il filme comme personne) mais c’est l’interprétation qui retient l’attention. Outre le légendaire Al Pacino qui bouffe une fois de plus l’écran en journaliste pétri d’intégrité (un de ses derniers grands rôles), on retrouve un Russel Crowe méconnaissable en témoin-clé (et surtout en homme constamment en proie au doute mais qui tente de faire éclater la vérité tout en en subissant les conséquences de plein fouet), le classieux Christopher Plummer en intervieweur vedette, Diane Venora en épouse terrorisée mais également Michael Gambon, Colm Feore, Philip Baker Hall, Bruce McGill ou encore Gina Gershon. Un grand film donc mais également une déclaration d’amour au véritable journalisme d’investigation, dont la notoriété étonnement confidentielle est pour moi incompréhensible et qui mérite d’être redécouvert…
Un film méconnu et pourtant capital, car reprenant l'histoire d'un journaliste et d'un employé voulant dénoncer le lobbying du tabac. Lobby dont on ne saisit toute la puissance qu'au cours du film, par des petits passages clés. On avance dans l'histoire, on se dit que ça va passer, que les PDG vont enfin tomber, avant qu'un nouvel obstacle n'arrive et ne fasse voler en éclat nos espoirs. On est à la fois tiraillé par ce journaliste qui est scandaliser par ce qu'il lui arrive, qui veut tout étaler ; et ce pauvre père de famille qui, perdant tout ou presque, finit par laisser tomber. Et c'est ce qui rend la fin de ce film aussi magnifique. Une histoire très bien maîtrisée, menée de mains de maître de bout en bout. Niveau acteur, Pacino et Crowe sont vraiment superbes, voire géniaux par moments ; mais ils sont accompagnés par une pléiade de seconds rôles vraiment superbe, avec un Christopher Plummer bluffant tout simplement. La musique n'est pas trop mal, collant bien au film mais ne marque pas les esprits tant que ça. Une musique d'ambiance. La mise en scène de Michael Mann n'est pas aussi géniale que dans d'autres de ces films, mais on sent toujours une grande maîtrise de la situation, avec des plans et des séquences vraiment pas mal du tout. Un film à voir et que je conseille vivement !
Un film solide et dense qui ravit par sa fidélité au genre et son audace formelle. Michael Mann nous démontre encore une fois tout son talent de metteur en scène : dans un film de genre dont les conventions seront respectés au maximum, il parvient à inscrire sa patte : une caméra douce qui bouge avec une grâce infinie, des plans d'une grande beauté et une manière de filmer les personnages qui immerge totalement le spectateur. C'est classe et efficace. Le scénario est dense et haletant tandis que les personnages sont incarnés avec une grande force par deux acteurs phénoménaux. Superbe.
Si un coffret dvd du meilleur de Michael Mann devait voir le jour, "Révélations" en serait peut être la figure de proue. Tiré d'un fait réel, ce thriller psychologique de plus de deux heures trente ne connait pas une minute de répit, la mise en scène originale et millimétrée y contribue largement. le tandem Crowe/Pacino est juste excellent. Si les films américains sur le journalisme d'investigation sont très courants, très peu arrive à un tel niveau ! 14 ans après sa sortie ce film narrant le combat de deux hommes face à l'industrie du tabac n'a pas pris une ride. Si je devais trouver un point négatif ce serait le fait que l'histoire enfonce des portes déjà ouvertes, mais comme l'histoire relate un fait réel... on pardonne.
Comédie dramatique. S'inspirant d'événements réels, le réalisateur de «Heat» épingle la société de consommation au travers d'une reconstitution qui, stylée et tendue comme un film noir, s'attache tout autant à cerner les êtres qu'à relater les faits. Le bilan est amer, mais l'enquête palpitante et menée par des acteurs exceptionnels, Russell Crowe en tête.
Certes je ne suis pas un fan éperdu du cinéma d'investigation et le thème de The Insider (non mais c'est quoi ce titre français ridicule, là encore ?) ne me parlait pas plus que ça. Mais un duo Al Pacino/ Russel Crowe dirigé par le très talentueux Michael Mann (Ali, The last of the Mohicans, Heat, Collateral, Public Ennemies), avais-je vraiment le droit de refuser ça ? Non, bien entendu. Alors me voilà lancé, et, à peine deux heure et demi plus tard, amplement satisfait par ce pamphlet contre le lobbying et les menaces qui pèsent sur la liberté de presse, tout d'abord très plaisant parce que très fouillé, et véritablement porteur d'une volonté de coller aux faits facilement palpable (une dramatisation assumée en plus, bien sûr). Satisfaisant, Al Pacino l'est également tout à fait, très crédible dans ce rôle de journaliste obstiné - mais qui aurait pu douter que cela ne lui conviendrait pas ? Russel Crowe, quant à lui, alors clairement sur la pente ascendante, dégage une impression de sensibilité incroyable et est l'un des principaux responsables de l'émotion qui se partage le film avec une tension très bien menée. Sur le plan narratif, Mann est là aussi extrêmement pertinent, surtout dans la partie initiale où les quelques accélérations subites du récit matérialisent très bien l'épée de Damoclès qui pèse sur Crowe, et à tout moment peut tomber. La seule réserve que je peux poser concerne sa mise en scène esthétisante, peut-être à l'excès. Quoi qu'au final, le rejet d'un style plus documentaire - qu'on aurait pu attendre pour un film de ce calibre-ci - est justifié par la puissance dramatique que font gagner au film des angles de vue souvent osés et pourtant toujours pertinents. Un vrai aboutissement de mise en image, constante qui ne s'est jamais démentie chez Michael Mann dans tous les films de l'américain sur lesquels j'ai jeté un coup d’œil. Bref du très bon, passé un peu trop inaperçu, malheureusement.
Un thriller efficace, bien construit et bien mené grâce à un solide casting, malgré quelques faiblesses et lenteurs.
Lowell Bergman est le journaliste et producteur d'une émission de télé à succès qui n'hésite pas à s'occuper des sujets les plus sensibles. Il reçoit un jour un paquet d'un employé de Philip Morris, l'entreprise de tabac. A l'intérieur se trouvent toutes les preuves montrant que le tabac est un produit mortel et addictif. Bergman entre en contact avec Jeffrey Wigand, un ancien scientifique de Brown et Williamson, l'un des plus importants marchands de cigarettes d'Amérique du Nord. Il va tenter de le convaincre de révéler une affaire de santé publique terrifiante... La réalisation de Michael Mann (Le Dernier des Mohicans, Ali, Hancock) est très adroite: les prises de vues sont simples mais efficaces, le cadrage est rarement stable mais permet d'apporter une touche de véridicité, donnant l'impression d'être constamment au cœur de l’action (comme un reportage télé), la mise en scène est soignée, la profondeur de champ assez bonne et les mouvements réussis. Le scénario est ni plus ni moins un combat de David contre Goliath, où deux hommes se battent pour faire éclater la vérité en traversant des crises. Il y a des scènes très marquantes et qui fonctionnent très bien, et d'autres un peu trop faciles. Certains moments sont très rythmés et d'autres frôlent l'ennui. Néanmoins, on reste sur sa chaise pendant tout le film, captivé par la tension qui grandit de scène en scène. Il n'y a pas vraiment de clichés et peu d'incohérences. Les acteurs sont excellents et offrent de très bonnes performances. Les personnages sont attachants et assez bien écrits. Les dialogues tournent parfois un peu en rond mais restent efficaces. La photographie est plaisante, il y a de beaux jeux de lumières et de jolies couleurs. Le montage fonctionne assez bien malgré quelques facilités. Les décors sont réussis, les costumes sont beaux mais la musique pas très marquante.
"Révélations" est un film qui m'a moins plu au second visionnage, mais qui reste un thriller bien ficelé.
Pour une réalisation des années 2000, The intruder est sacrément long, un bon rabotage de trente minutes n'aurait pas fait de mal. Les acteurs sont incroyables et l'histoire est viral, mais on débouche sur une fin quelconque... On est entre l'investigation, le people et le business, sans jamais s'immiscer plus loin que le hall du building... Aujourd'hui, cette production de Michael Mann n'est pas indispensable ! On sait que le tabac tue, que les pourris sont partout et qu'il y aura des pressions pour faire taire les paroles, cela est devenu courant malheureusement.