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vidalger
327 abonnés
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3,0
Publiée le 30 juin 2014
Comment une société théocratique a-t-elle organisé le processus de séparation d'un couple qui a cessé de s'aimer après quelques années de mariage? Si l'on n'est pas familier de la religion juive et de son absurde sexisme qui privilégie de façon tellement archaïque le rôle et la place de l'homme et du mari, on découvrira, grâce aux Elkabetz, et avec effarement le long procès du "get". Ce film est une véritable charge contre les hommes, les juges, les rabbins, la stupidité de lois écrites il y a quelques millénaires et que d'aucuns voudraient continuer à appliquer à notre société aujourd'hui. Cela est entendu et déjà vu, et concerne en fait la plupart des religions qui occupent les esprits de l'humanité tout autour du globe. La force de ce film en forme de huis-clos, s'appuie sur l'interprétation de premier ordre et la qualité des dialogues. On sent la salle frémir et se prendre au jeu à certaines répliques! Sa faiblesse réside dans la répétition de scènes parfois éprouvantes et dans la forme un peu trop théâtrale. On comprend que le réalisateur a voulu jouer de la métaphore de l'enfermement mais on finit par suffoquer entre les quatre murs de ce tribunal...
En dépit d'un style austère et théâtral, on ne s'ennuie pas un seul instant. Tourné comme un thriller psychologique, ce film est complexe, puissant et tortueux.
"Gett" illustre de façon magistrale un genre (souvent statique), le "film de procès". Mais ces plaideurs pas comme les autres sont devant un tribunal rabbinique, pour une répudiation. Qu'on ne s'y trompe pas en effet, le mariage, uniquement religieux en Israël, ne peut se rompre que si le mari y consent - c'est lui seul qui décide, unilatéralement ! Elisha (Simon Abkarian - le moins convaincant, et de loin, sans pour autant gâter l'ensemble), réputé dans sa communauté comme un mari parfait, est en réalité un être psychorigide, qui manie la cruauté mentale depuis toujours à l'encontre de Viviane, épousée encore ado, et s'en donnant à cet égard à coeur joie en utilisant chaque faille d'une procédure pesante et interminable - 5 ans ! Les Amsalem sont des Juifs marocains ayant fait leur aliyah depuis des lustres - mais ils parlent encore volontiers français. On ne sort pas de l'enceinte du tribunal, et même de la salle d'audience, la plupart du temps, mais pendant presque 2 heures, la mise en scène inspirée des Elkabetz, frère et soeur, fait qu'on se passionne en continu. On souffre avec Viviane, on se révolte devant le mauvais sort fait aux femmes israéliennes en matière de statut matrimonial - cette démocratie, la seule du Proche-Orient, est encore empêtrée dans des pesanteurs religieuses étouffantes, en 2014..... Mais on sourit aussi, voire on rit - quelques passages absolument hilarants (les témoins) - on se croirait alors dans un prétoire napolitain. Et les hommes sont montrés en évitant charge et surcharge - eux aussi sont victimes de la tradition. Un sublime portrait de femme, porté par Roni Elkabetz, dont la caméra sait révéler l'âme. Une dramaturgie puissante et subtile. Du grand art. Un moment d'émotion rare.
Il y a dans cet interminable et pénible procès(comme un vrai divorce)quelque chose que les Anglais appellent le bathos,un errement,une hésitation entre le sublime et le banal..qui tombe malheureusement complètement à plat,malgré deux scènes fortes où Ronit Elkabetz sort ses tripes,là aussi gâchées par un petit rictus qui leur donne un air faux,et puis il y a cette fin qui n'en est pas une(très à la mode au cinéma en ce moment)avec un dialogue incompréhensible(ou peut-être est-ce moi qui avait décroché)qui fait que l'on ne sait pas ce qui se passe après que Viviane a fermé la porte,genre faux suspense.
Le film n'oublie pas d'être drôle, face à l'absurdité de la situation et la mauvaise foi des témoins convoqués (...). Pour le spectateur, la situation devient également insoutenable, sentiment amplifié par le huis clos mis en place. Ronit Elkabetz, tragique et grandiloquente, est magnifique et tranche avec le jeu en retenue de Simon Abkarian.
Troisième film derrière la caméra pour l'autre grande dame du cinéma israélien (et mondial). Comme Hiam Abbass, Ronit Elkabetz tourne régulièrement en France (Tête de turc, Les mains libres...) et comme elle, c'est une formidable actrice. Une fois de plus, elle est prodigieuse et tient tout le film sur ses épaules. Le procès de Viviane Amsalem clôt la trilogie commencée avec Prendre femme (2005) et Les sept jours (2008), dont le personnage féminin à chaque fois en quête de...
En Israël, quelles que soient les croyances des époux, le mariage est régi par le droit religieux. La loi donne au mari un pouvoir exorbitant au mari : celui de donner ou non son accord à un divorce. A partir de ce postulat, Le procès de Viviane Amsalem raconte comment une femme va se battre devant un tribunal, pendant 5 ans, pour obtenir le droit d'être libre. Un feuilleton en huis-clos que Ronit et Shlomi Elkabetz réussissent à rendre aucunement répétitif mais au contraire passionnant à travers des audiences qui éclairent peu à peu la vie d'un couple dysfonctionnel et, bien au-delà, dans une métaphore limpide la condition des femmes, de nombreux pays du monde, là où elles sont considérées comme "inférieures" et emprisonnées à vie au regard des lois faites par des hommes au profit des hommes. C'est un combat que ce film rend palpitant, parfois drôle, toujours poignant. Egalement actrice principale, Ronit Elkabetz est absolument extraordinaire avec un visage de tragédienne grecque par lequel passent tous les sentiments. Le courage d'une femme, c'est ce que l'on retient d'abord du Procès de Viviane Amsalem, film d'une force et d'une vérité exceptionnelles.
Le procès de Viviane Amsalem...de Ronit et Shlomi Elkabetz. Le pitch ? En Israël une femme, Viviane, n’est plus amoureuse de son mari Elisha après plus de 20 ans de vie commune. Elle demande le divorce. Pour que le divorce soit validé, les époux doivent passer devant un tribunal rabbinique. Elisha refuse systématiquement de lui accorder ce qu’elle demande. La procédure va durer plus de cinq ans, et c’est ce que nous montre le film en deux heures. Deux heures de huis clos, dans la même pièce, un tribunal qui ressemble davantage à une salle de classe. Les époux sont représentés par leurs avocats respectifs. Puis sont invités à s’exprimer des témoins, des proches, les frères, soeurs, voisins, du couple. Deux heures qui nous font faire des bonds de quinze mètres sur nos sièges, tant les arguments exposés par les rabbins sont grotesques ! Je me demande encore ce qu’il y a de plus cons que trois juges religieux, aux pensées archaïques, bloqués par une tradition millénaire complètement obsolète aujourd’hui, franchement c’est prodigieux ! Mais ce qui est démontré en filigrane, c’est la place de la femme aujourd’hui dans une société placée sous le joug de la religion. Sa place ? C’est que dalle ! Du vent ! De la merde ! D’ailleurs si le divorce est prononcé, voici la dernière procédure : l’acte est scellé par les juges, remis au mari. Devant lui se tient sa femme...ou bientôt son ex-femme, mains jointes, suppliantes. Le mari prononce quelques phrases d’usage, puis remet l’acte entre les mains de la femme, qui doit la placer sous son aisselle, et marcher jusqu’à la porte pour ensuite revenir devant ses juges ! Nous sommes dans une réalité terrifiante et grotesque. Mais le pire reste à venir : quand le divorce est enfin prononcé, il est bien précisé que le mari a décidé de «répudier» sa femme...oui oui, «répudier». On croit rêver ! Le film dénonce énormément de choses, et c’est incroyable de constater que cela se passe au XXIème siècle, à quelques pâtés de maison de l’endroit où nous nous trouvons. J’en ai trop dit ? Pas assez ? Je vous conseille vivement d’aller voir cette merveille, deux heures qui passent très vite, deux heures «pleines», deux heures qui soulèvent l’émotion, l’indignation, l’énervement, l’empathie, deux heures formidables. Et que dire des comédiens ? Ils sont exceptionnels. Ronit Elkabetz me fait penser à Anna Magnani dans ses plus beaux rôles, Simon, Abkarian est formidable de retenue dans le rôle le plus difficile du casting. Allez y sans réfléchir, foncez ! Je recommande !
Ne fuyez pas ce huit-clos austère ! Ce film est la critique la plus RADICALE de la société Israélienne, ou la justice rabbinique, machiste et profondément traditionnelle, ne fait même pas le poids face au bon vouloir d'un homme marié qui ne veut pas divorcer. Sans être ultra-féministe, le film porte une exigence sur la place de la femme dans la société. Ronit Elkabetz et Simon Abkarian sont à-bso-lu-ment parfaits !
Après les déjà excellents "Prendre Femme" (2004) et "Les Sept jours" (2007) le couple (au travail comme à la vie) Elkabetz clot leur trilogie sur la vie de couple en Israël et retrouve par la même occasion l'acteur Simon Abkarian. Les Elkabetz signe un troisième film cohérent pour une trilogie riche d'enseignement.