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virnoni
102 abonnés
578 critiques
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4,0
Publiée le 4 juillet 2014
Belle claque d'utilité publique je dirai! Film tout simplement scandaleux pour toute femme (mais sans être féministe!). Comment un tel beau et plutôt moderne pays peut-il encore fonctionner dans un tel système rétrograde pour les femmes? Si ce n'était une réalité, on se prendrait à rire. Ce que le spectateur fait à qq occasions, indépendamment de l'histoire, des personnages, de Vivianne Ansalem! C'est juste inimaginable qu'un divorce dure sur 5 longues années de déballages d'intimité, et afin de trouver quoi ? Une raison assez justifiable pour que l'homme accorde sa liberté à sa femme ou que les juges estiment devoir le faire pour lui... ce qu'ils ne feront jamais car ils ne peuvent au final pas le contraindre ?! Bon je raconte le film mais c'est si fort que cela ne peut laisser personne indifférent. C'est au-delà d'une histoire de femmes ou de féministes. C'est une histoire de liberté que chacun mérite, le droit de vivre sa vie selon ses choix et avec la personne de son choix (ou seule). Mais n'oublions pas aussi l'homme du film : le mari. C'est également un film sur le poids culturel qu'ils subissent, comment ils doivent être face à la société, le rôle qu'ils doivent tenir dans leur communauté, au-delà même de leur vie, de leurs sentiments à cacher, y compris (et surtout) à leurs épouses. C'est l'incompréhension de 2 êtres qui vivent avec leur ressentis et envies ou désirs antinomiques, inavoués, inconsolables. C'est une recherche de l'amour, un appel à l'autre qui se passe devant un tribunal figé et ridicule souvent et qui rejette la modernité et une autre vision de l'amour et du respect. Ce sujet est bien sur aussi fort grâce à une réalisation inspirée qui alterne des longs plans fixes sur les émotions (tout est montré habilement, pas forcément quand le personnage parle, c'est donc brillant) ou ceux plus larges qui soulignent les confrontations de tous, leurs motivations, leurs troubles, leurs doutes (les souffles et soupires prennent bcp d'importance). On pourrait craindre que les seuls plans de cette salle froide ou du couloir étouffent la force de l'ensemble. Bien au contraire! Et ce n'est surtout pas un théâtre filmé, loin de là. On ressent une sensation d'étouffement mais complètement souhaité et qui renforce ce que peut vivre Vivianne. Et quelle actrice Ronit!!! D'une telle beauté atypique (ça fait du bien!). Simon Abkarian montre ici qu'il est juste l'un des nos meilleurs acteurs. On est tout aussi tiraillé par ce que vit et donne (pas) cet homme. Certaines de ses scènes sont justes déchirantes. Le titre résume à lui seul le propos : il s'agit ni plus ni moins d'un procès, d'une femme qui souhaite sortir de cette vie malheureuse mais qui est jugée par Dieu et ses représentants, par ses soit disant amis, frères et hommes de ce pays qui utilisent la religion dans ce qu'elle a de plus détestable (archaïque, rétrograde et sectaire). Je recommande plus que vivement.
Ce huis clos oppressant et passionnant en dit long sur la position de la femme dans la société israélienne. Le mise en scène sobre, le rythme soutenu tout du long, les dialogues et les acteurs très justes. Un beau film très touchant et militant.
Les vieux préceptes ont la vie dure, et il faut parfois des années et des décennies de patience pour les faire tomber. D'innombrables arguments et des pleurs incessants pour faire comprendre que les choses changent, et doivent évoluer. Le Procès de Viviane Amsalem, création sortie de nulle part, est une petite leçon de cinéma qui invite au respect, tant pour son propos que pour sa technique irréprochable.
Actrice et réalisatrice de ce film, l'israélienne Ronit Elkabetz dénonce un fait incompréhensible et cependant bien réel dans son pays : l'impossibilité pour une femme de divorcer sans l'accord de son mari. Elle traite ce sujet houleux de façon très intelligente, en nous parlant du lien qu'a son peuple avec la religion, et de cet éternel paradoxe : le respect qu'on doit accorder à autrui s'opposant à l'inégalité totale entre une femme et un homme.
Dans ce procès, on trouve Simon Abkarian, toujours fabuleux de mutisme et de charisme fragile. Il symbolise à lui-seul l'homme et sa fierté destructrice. En empêchant Viviane de divorcer, il préserve son statut de mâle dominant et la contraint à n'être que son épouse, et non une femme à part entière. Tous les témoins passant un à un à la barre représentent un parfait tableau de cette société éthiquement conservatrice : hypocrites et parfaitement conscients des erreurs de leurs croyances.
Dans ce huit-clos accablant, les protagonistes se mettent véritablement en scène devant des spectateurs irrités par tant d'iniquités. Le septième art sert alors de témoin dans ces procès qui ne devraient plus exister, tandis que le public est seul juge de ce qui se déroule sous ses yeux. La caméra, n'effectuant aucun mouvement pour ajouter à cette œuvre une atmosphère stérile, ne nous lasse à aucun moment. Pourtant, six ans se passent dans cette salle où le destin d'une femme, mais aussi son honneur, sont en train de se jouer. Cette histoire intime prend alors une autre tournure, celle du combat pour la liberté. Un grand tour de force.
Un film qui arrive à soutenir notre attention durant deux heures, grâce aux interprètes exceptionnels et à un scénario écrit comme un thriller et ce malgré un seul et unique décors, qu'est celui d'un petit tribunal. Il fallait oser, c'est prenant et fort.
On pourrait légitimement être effrayé ou peu tenté par un film qui se déroule dans une unité de lieu, en l'occurrence un tribunal rabbinique. Or Ronit et Shlomi Elkabetz réussissent un coup de maître avec ce film..c'est l'histoire de Viviane, mal mariée qui veut quitter son époux..même si elle n'a rien de fondamentalement grave à lui reprocher..or en Israel on doit passer par un procès devant un tribunal rabbinique pour retrouver sa liberté ..le film décrit les 5 ans de procès et donc de cauchemar Kafkaïen pour que cette femme retrouve sa liberté..Ronit Elkabetz est comme souvent, exceptionnelle, elle livre une composition remarquable..on lit sur son visage comme dans un livre ouvert, elle fait vraiment penser aux plus grandes actrices italiennes ou américaines..elle est saisissante de vérité avec cette beauté singulière..quant à Simon Abkarian il démontre une fois de plus un talent incontesté, il est époustouflant, et dommage qu'on ne le voit pas plus souvent dans des rôles forts...les metteurs en scène devraient plus souvent penser à lui..l'histoire se déroule comme un thriller, avec des rebondissements des moments de tension et de comédie, on est vissé à son siège en attendant le dénouement..une belle réussite..après "prendre femme" et "Shiva" c'est une confirmation du grand talent de la famille Elkabetz..
Près de deux heures en huis-clos dans une salle de tribunal judaïque avec pour seuls intervenants trois juges, quelques témoins, deux avocats et une femme qui veut le divorce mais pas son mari. En effet, en vertu d’une loi archaïque provenant de la Torah, seul le mari peut prononcer et accorder le divorce. S’ensuit donc des débats pour faire comprendre aux juges (issus du corpus religieux donc forcément partiaux) l’incongruité de la situation et faire plier le mari. Un dispositif très froid et très bavard qui pourrait effrayer. Cela n’est pas le cas même si au milieu du film on frôle le répétitif et l’excès de dialogues. Il est certainement possible également que d’aérer un peu ce conflit marital avec des extérieurs lui aurait bénéfique et que des flashbacks montrant la vie du couple auraient ajouté une once d’émotion à cette histoire. Mais les Elkabetz, frère et sœur et réalisateurs de leur troisième film, ont en ligne de mire première de montrer l’inanité et la bêtise d’une loi machiste et hors du temps. Par cela, leur film égratigne également nombre de travers de la société israélienne tels que la place des femmes, l’hermétisme et l’hypocrisie religieux ou encore la pseudo-évolution des mœurs. Les dialogues fusent, magnifiquement écrits, et certaines situations, de par leur incongruité, prêtent à rire plusieurs fois tout autant qu’elles offusquent. Un tour de force dans ce genre de film, surtout que l’on parvient quand même à être émus malgré la froideur de la mécanique cinématographique. Instructif et prenant mais pas forcément facile d’accès, dans tous les cas un film étonnant et brillant.
Tres bon film, tres prenant, tres etonnant je ne savais pas qu en Israel ce genre de proces existe encore, que de retard pour l emancipation de la femme....
D’une brutalité inouïe, "Le procès de Viviane Amsalem" de Shlomi Elkabetz et Ronit Elkabetz livre le témoignage d’une injustice caractérisée. En Israël, les femmes mariées ne peuvent pas divorcer de leur mari sans le consentement de ce dernier. Et l’intensité de l’histoire est d’autant plus marquée que le film se passe dans un huit clos avec un nombre réduit de personnages. Témoin privilégié du procès, le spectateur n’en est pas pour autant un juré et les réalisateurs lui enlève tout pouvoir de choix : Il doit assister avec la même passivité que Viviane à l’irrésolution du conflit.
La performance de ce film (il s'agit bien d'une performance pour le personnage et pour la réalisatrice) est de tenir dans un seul et même espace. C'était le cas déjà dans un précédent film. Mais là, l'espace est plus confiné. Emouvant, fort, juste, et parfois drôle. Ronit Elkabetz a su se contenir : l'actrice avait tendance ces dernières années à se laisser aller à une certaine théâtralité (Callas & Papas). Fin superbe.
Le mariage civil n'existe pas en Israël et l'union de deux personnes est liée au code religieux. Lorsqu'une femme veut divorcer, c'est son époux qui doit donner son accord et si celui-ci refuse, le divorce ne peut être prononcé...
Dans un huis clos total, au sein d'un tribunal religieux, on suit le calvaire de cette femme qui ne demande qu'à divorcer alors que son mari le lui refuse et que les juges font tout leur possible pour repousser l'échéance d'un verdict plus que partial.
Le traitement du film est très surprenant car il oscille entre tragédie intense et humour désarmant qui ne font que renforcer l'aberration de la situation. L'interprétation des acteurs et leur gestuelle expressive sont parfaites tout comme les dialogues particulièrement efficaces. La mise en scène, intelligente, met en évidence par des jeux de cadrage, la place infime que l'on accorde à cette femme et à sa demande.
Dès les premières minutes, on ne peut être qu'ému par le calvaire que vit viviane Amsalem. Peut être est ce parce que le générique du début de film est galçant? Ensuite on avance dans le film , et on se sent réellement impuissant face à toute cette mascarade. Ronit joue à merveille, et les témoins femmes du milieu du film sont exceptionnelles. Pour finir je dirais que ce film peut ne pas interresser tout le monde , car il y a encore trop d'hommes traditionnels mais on ne peut pas me pas verser une larme devant tant de souffrance . Un mot : magistral!
Le Procès de Viviane Amsalem . "Elle demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse. Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n'est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari. Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l'absurde, où l'on juge de tout, sauf de la requête initiale". .
Il s'en suit un film austère, dérangeant, voir excédant...c'est un huis clos de près de deux heures sensé couvrir une procédure qui s'est étalée sur cinq ans, dans un espace épuré, un décor sans charme, d'une administration bureaucratique... tableau réaliste d'une société cadenassée dans ses préceptes religieux...une charge plus violente que "Dans le coeur a ses raisons" ou "Les voisins de Dieu" une charge qui même à une certaine ambiguïté dans la mesure où certains aspects caricaturaux peuvent flatter l'antisémitisme ....le film en dit long sur la "moderne" Israël où la condition de la femme tient encore trop du bon vouloir des hommes et où le mariage civil n'est accepté que si il a été contracté à l'étranger . Ce film est magnifiquement interprété, et les acteurs sont tous excellents même les plus irritants....suscitera-t-il un débat en Israël ou dans les communautés juives à travers le monde ...on peut l'espérer ?
Suivre des acteurs enfermés dans une salle pendant près de deux heures, on pouvait légitimement craindre que "Le procès de Viviane Amsalem" ne soit que du théâtre filmé. Le film est en fait un pur joyau de mise en scène, où chaque regard est un moyen de prendre le dessus sur l'autre et où chaque argument est susceptible de changer la donne. De plus, le refus de la part de Shlomi et de Ronit Elkabetz de prendre position dans cette affaire favorise l’ambiguïté et en quelque sorte rend pertinent le point de vue de chacune des parties (la femme qui veut être libre, le mari parfait qui ne lève jamais la main, et les juges qui ne veulent que le bien du couple). D'abord révoltant, le film gagne en nervosité au fur et à mesure que les mois passent et que les témoins donnent leur avis, avant un final bouleversant où les cris et les pleurs deviennent inévitables. Des comédiens exceptionnels, un regard terrifiant sur la législation israélienne et sur la condition féminine, et une absurdité tellement inconcevable qu'on ne sait finalement plus s'il faut en rire ou en pleurer. Une réalisation à la hauteur de l'ambition du projet pour un film absolument brillantissime.
un film magistral où on a envie de faire exploser la tête des mecs qui dirigent tout. la femme n'existe pas et c'est lamentable. heureusement qu'en Israël tous ne pensent pas comme ça mais malheureusement ils y sont confrontés s'ils veulent divorcer. Allez messieurs changeaient vos lois !!!!!