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Un visiteur
3,5
Publiée le 16 juillet 2014
Je ne me suis pas ennuyée et je n'ai pas vu les 2 heures passer. Par contre je rejoins la critique de starman93 qui parle de la mode ces derniers temps de faire des films avec des fins qui ne sont pas vraiment des fins où on est censé s'imaginer peut-être ceci peut-être cela, c'est tout ce que j'ai à reprocher au film. C'est démodé, ils devraient se renouveler, c'est trop facile, ces derniers temps c'est dur de trouver un film avec une fin digne de ce nom!
Viviane Amsalem veut obtenir le divorce. Dans son pays, les juges sont des religieux Un film qui permet de mesurer la chance que nous avons de vivre dans une république laïque.
Ce sont les enfants devenus adultes qui réalisent ce film sur le divorce de leurs propres parents. On sent qu'ils aiment leur deux parents et qu'ils comprennent le cheminement qui les a amenés à se séparer et la douleur de cette séparation.
Huisclot profond, tendu, intense qui donne a voir publiquement la vérité d'un couple qui se défait ,ou plutôt les vérités de chacun. Jeux d'acteurs magnifique, la dimension religieuse et sociologique est très bien traitée A ne pas manquer.
Nous avions laissé le couple de comédiens Viviane, (Ronit Elkabetz toujours aussi lyrique et envoûtante) et Elisha (Simon Abkarian, quotidien et insaisissable) dans les films « Prendre femme » et « Les 7 jours » réalisés par la même Ronit et son frère Shlomi. Après s’être déchiré, le couple resurgi dans ce troisième volet. Les évènements se sont ils arrangés ? Est-ce que les choses s’arrangent quand les mariages sont arrangés ? Peut-on s’arranger pour aimer quand on ne choisit pas ? Peut-on faire semblant et pendant combien de temps ? Toutes ces questions évoquées dans « Prendre femme » et « Les 7 jours » arrivent à leur acmé dans celui-ci. 30 ans que Vivian est mariée à cet homme qui ne la regarde pas, ne lui parle pas, ne mange pas sa cuisine mais s’avère être un homme et un père digne de toutes les mansuétudes d’Israël. 30 ans qu’elle endure son attitude sinistre, soupçonneuse dont la domination n’a d’égale que l’intégrisme religieux. Elle non pratiquante, qui a oublié d’être elle-même mais a réussi à quitter le domicile conjugal pour se reconstruire, ose aujourd’hui l’impensable, demander le divorce. Rendez-vous donc dans un tribunal de rabbins où les rôles s’échangent, Vivian se retrouve davantage coupable que plaignante et sa demande de liberté devient son propre procès. Clin d’œil kafkaïen dans le titre même du film « Le procès de Viviane Amsalem», ce huis clos nous donne la chair de poule et nous avons du mal à imaginer qu’il ne se passe pas au moyen-âge. Que vaut donc la liberté d’une femme dans un monde qui ne s’adresse qu’aux hommes, aux hommes qui se donnent la parole, créent leurs lois, leur monde, ne pensent qu’à leur propre condition, leur seul bien être, leur couple relégué au seul aboutissement de procréer, de faire de beaux fils d’Israël. (de beaux futurs guerriers ?). La caméra observe au plus près toute la perversité de ce jeu où Vivian perd ses nerfs dans l’attente d’audiences soumises aux caprices d’un mari omnipotent, dont la tactique réside à user psychologiquement son adversaire. Intervient alors une pléiade de seconds rôles (voisins, frères, cousins) qui interrogés à la barre, soulignent avec truculence le caractère pagnolesque de cette situation tragi-comique. Nous savons rapidement que Vivian va y laisser des plumes et peut être même sa raison. Mais elle persiste et signe, coachée par un homme (féministe ?) ardent avocat et dont la parole nous rassure sur le fait qu’un avenir est possible pour un plus grand respect d’un être pensant appelé Femme. Les Elkabetz signent un film si engagé que l’on s’inquiète presque pour eux après ce visionnage/témoignage aussi poignant que sincère, sublimement généreux et courageux.
Bien sûr, ce film est magnifique, merveilleusement interprété et admirablement construit -un défi, compte tenu de l'unité de lieu choisie par les réalisateurs ! Malheureusement, la fin n'est pas à la hauteur de l'ensemble comme du projet, et déçoit après s'être beaucoup cherchée... Il semblerait en effet que Ronit Elkabetz ait souhaité la changer alors que le film était déjà monté. Dommage. Car comment parler de libération quand le personnage de Vivane "achète" son "gett" en consentant à un nouvel emprisonnement : la promesse faite à l'époux, contrainte, de ne plus connaître aucun autre homme ? L'"émancipation" de Viviane échoue par ce choix des cinéastes... alors qu'elle est le sujet même de ce film.
D'Israël, pays sous tension permanente, nous connaissons beaucoup de choses, de sa politique à ses plages branchées de Tel Aviv. Cependant, je l'avoue, j'ignorais totalement certains détails de la vie ordinaire et notamment sa procédure de divorce particulièrement archaïque. Pour résumer, le mariage civil n'existe pas en Israël, les religieux s'arrogeant ce droit surement divin, permettant ainsi, au passage, d'accorder aux mâles une toute puissance sur la vie de l'épouse. La femme appartient à l'homme et si elle veut divorcer, il faut que le mari soit d'accord. Et dans des esprits bien ramollis par la religion, quitter un époux est tout simplement inconcevable. Viviane Amsalem veut divorcer. Le film retrace ce parcours du combattant dans le huis clos d'une cour de justice rabbinique, seul endroit habilité à le prononcer. Viviane n'a pas de chance, son mari est un être borné qui refuse de lui accorder cette séparation. Fort de cette justice religieuse lui accordant les pleins pouvoirs, sûr de son bon droit de mâle, enfermé dans des schémas moyenâgeux, il s'obstinera à ne pas accéder à la demande de son épouse. Parents, voisins et amis viendront tour à tour apporter leurs témoignages. Tous semblent emprisonnés dans une imagerie toute faite de la vie... Malgré un dispositif sobre, un pièce sans âme avec deux tables, quatre chaises et une tribune où siègent les trois rabbins, qui pouvait faire craindre une certaine théâtralité, les réalisateurs insufflent au film une force inouïe. Nous sommes bien au cinéma. Un scénario particulièrement bien écrit qui va crescendo durant deux heures, brosse des portraits touchants et parfois drôles des différentes personnes appelées à témoigner, pointant surtout du doigt l'absurdité de cette situation. J'ai été passionné tout du long et bien sûr révolté devant ce procès qui n'en finit pas de rebondir, contraignant l'héroïne d'abord assez stoïque à dénicher en elle une force insoupçonnée. La caméra, qui a le bonheur de ne pas prendre partie, sait saisir les regards, les gestes, les frémissements de chacun avec justesse et précision. La fin sur le blog.
FILM IMPERIAL J'ai découvert la magnifique et talentueuse Roni Elkabetz décédée depuis et le somptueux Simon Abkarian que je trouve désormais dans de nombreux films ou téléfilms joués avec justesse.