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WutheringHeights
112 abonnés
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4,0
Publiée le 29 juin 2014
(...
Le film n'oublie pas d'être drôle, face à l'absurdité de la situation et la mauvaise foi des témoins convoqués (...). Pour le spectateur, la situation devient également insoutenable, sentiment amplifié par le huis clos mis en place. Ronit Elkabetz, tragique et grandiloquente, est magnifique et tranche avec le jeu en retenue de Simon Abkarian.
Un huis-clos implacable et remarquable sur la bêtise des Hommes, de la justice et l'absurdité du poids des traditions et de la religion. Très bien écrit, réalisé et interprété, le film souffre juste d'une longueur au milieu (un témoin en moins aurait donné plus de rythme au métrage, surtout que tous les témoignages vont dans le même sens) et le regard des enfants du couple, curieusement absents aurait été intéressant.
Un procès interminable de la regrettée Ronit Elkabetz qui a réussi a instauré la véritable injustice de son pays face une femme souhaitant divorcer. La religion fait foi, le mariage est sacré et les rabbins ont tous les pouvoirs pour la raisonner et la convaincre de faire perdurer cette union. On retrouve à ses côtés les excellents Sasson Rabai et Simon Abkarian qui vont tout donner dans des dialogues percutants qui mettent très mal à l'aise pour contrecarrer la plaidoirie de son avocat. Tout le film se déroule au tribunal. Elle en a fait un peu trop dans certaines scènes mais cela reste une oeuvre intéressante pour comprendre la culture de ce pays...
Un film qui arrive à soutenir notre attention durant deux heures, grâce aux interprètes exceptionnels et à un scénario écrit comme un thriller et ce malgré un seul et unique décors, qu'est celui d'un petit tribunal. Il fallait oser, c'est prenant et fort.
un film magistral où on a envie de faire exploser la tête des mecs qui dirigent tout. la femme n'existe pas et c'est lamentable. heureusement qu'en Israël tous ne pensent pas comme ça mais malheureusement ils y sont confrontés s'ils veulent divorcer. Allez messieurs changeaient vos lois !!!!!
La performance de ce film (il s'agit bien d'une performance pour le personnage et pour la réalisatrice) est de tenir dans un seul et même espace. C'était le cas déjà dans un précédent film. Mais là, l'espace est plus confiné. Emouvant, fort, juste, et parfois drôle. Ronit Elkabetz a su se contenir : l'actrice avait tendance ces dernières années à se laisser aller à une certaine théâtralité (Callas & Papas). Fin superbe.
Cloturant la trilogie commencée en 2004 avec "Prendre Femme" et qui s'est poursuivie avec "Les sept jours", "Le Procès de Viviane Amsalem" est un véritable cours de civilisation Israélienne à lui seul. On y apprend d'une part que seul le mari peut accorder le divorce à sa femme et que tout est contrôlé par les autorités rabbiniques. Déjà il y a de quoi frémir. Dans cette histoire, il faut plus de 5 ans à Viviane pour obtenir son divorce, et on assiste à toute une série d'évènements risibles certes, mais vraiment tragiques pour ces femmes qui veulent seulement retrouver une liberté de couple. Le plus ahurissant étant le rituel de déclaration de divorce, grotesque et ridicule qui montre bien que la femme n'est qu'une quantité négligeable aux yeux des hommes et des rabbins. Ce film tourné exclusivement dans le tribunal met bien en évidence l'étouffement et l'oppression patriarcale et religieuse auxquelles elles sont soumises... Surprenant pour un pays aussi démocratique dans sa représentation parlementaire qu'est Israël. Et comme toujours Ronit Elkabetz est magistrale
Quel huis-clos passionnant ! Quelle actrice, disparue prématurément. Le frère et la sœur Elkabetz issus de l’immigration sépharade marocaine, nous proposent une plongée dans une réalité totalement inconnue, en tout cas de moi-même, à savoir la mainmise en Israël des religieux-orthodoxes pour la plupart- sur les affaires matrimoniales. Ambiance controverse de Valladolid, ou des grands classiques américains de confrontation en justice. Une confrontation glaçante, le non-dialogue absolu, des certitudes inamovibles de part et d’autre. Au milieu, une série de témoins pris à contre-pied dans leurs affirmations maladroites et pourtant sincères. Le scénario, basé sur des éléments autobiographiques suinte de réalisme et emporte la conviction. La caméra porte le regard des uns sur les autres, la musique est rare et discrète, on savoure cette exploration des âmes perdues mais déterminées. Une sorte de Voyage au bout de la souffrance morale. Sans scories, ni effets de manches. TV - novembre 16
Même si je n'ai pas vu les deux premiers volets de la trilogie ce film se comprend aisément sans ça. C'est admirablement bien joué par Ronit Elkabetz dans ce rôle de femme qui ne veut plus de la vie qu'elle a menée, qu'on lui a fait mener, face à un jury fait d'hommes de religion qui fait durer indéfiniment ce procès et qui s'égare dans des questions hors sujet. C'est un huit clos où l'on ne s'ennuie pas mais où l'on s'agace de la mentalité que la religieuse, sans la compréhension, sans la compassion, sans la relation à Dieu mais vécue uniquement dans la loi peut anesthésier l'intelligence de certaines personnes.
Je sais bien que tout le monde va vouloir voir dans ce film une dénonciation de la procédure religieuse pour obtenir le divorce, peut-être même que le réalisateur l'a vu dans ce sens, mais heureusement, peut-être malgré les scénaristes, il dépasse cela. La situation est bien choisie dans la mesure où les deux époux n'ont rien à se reprocher, au fond, qu'une incompatibilité totale d'humeur qui rend ce divorce inéluctable. Voilà qui me fait penser aux Lettres anglaises de Chesterton où est abordé, tant du côté positif que du négatif, le mariage forcé au XVIIIe siècle. Tout est bien filmé et ce même si tout est réduit dans peu de lieux, sans action, et un peu trop "causeur" à la façon de beaucoup de films de Bergman ou des plus mauvais de Woody Allen.
Tres bon film qui trace à travers un divorce un portrait acide sur l'Israel. Pays à la fois moderne mais archaïque en ce qui concerne la condition de la femme, irréductiblement liée au bon vouloir des hommes. C'est absurde, cruel, injuste et pourtant le film a l'intelligence d'éviter le manichéisme féministe primaire.
De semaines en mois, de mois en années, ce huis-clos kafkaïen nous décline en long et en large l'effrayante main-mise de la religion sur le fonctionnement de l'état israélien. cinq années pour qu'une femme puisse obtenir le divorce, cinq années d'humiliation et de déni car oui la femme semble bien quantité négligeable aux regards des règles hébraïques, dans une société qui se dit par ailleurs moderne. Charles Enderlin l'a souvent décrit finement dans les analyses de ses différents essais, on est ici bel et bien dans une religion d'état, avec ses codes stricts et ses lois d'un autre âge. Une femme porte une perruque car elle ne montre pas ses cheveux pour n'en citer qu'une. Comme toujours, Ronit Elkabetz livre avec ce troisième volet une performance impeccable et pose avec intelligence le problème d'une société tiraillée entre l'évolution et les codes ancestraux confinant à l'absurde où le divorce au 21eme siècle apparaît comme un parcours du combattant et dépend de l'homme seul qui décide ou non de répudier son épouse dans un accomplissement de gestes effrayants digne d'un autre âge. Un film passionnant de bout en bout qui révèle mal-être d'une société perdue entre évolution et conservatisme, nécessaire à la compréhension de ce si joli pays.
Tombé sur ce film par hasard je suis aussi tombé à la renverse à sa vision. Ce film est glaçant, on est pétrifié par la situation de cette femme qui ne peut divorcer de son mari qu elle n aime plus dans la très religieuse Israël . Plus que le couple c est elle qui est jugée devant se justifier face à un mari auquel il n y a "rien à reprocher", les témoins défilent face à des juges aussi sourds qu aveuglés par leur doctrine religieuse. Les rôles sont parfaitement écrits et interprétés de manière formidable. En première ligne Ronit Elkabetz qui joue une femme d une volonté incroyable et qui paraît menacer de s écrouler à tout instant, face à elle Simon Abkarian terrible d obstination incarnant cette société patriarcale terriblement arriérée sure de son fait. Mais ce qu il y a de plus effrayant ce sont les juges qui mettent des années à statuer sur une situation qui paraît évidente au bout de cinq minutes car suivant des préceptes dépassés mais surtout incapables de réfléchir par eux mêmes. Le seule défaut du film c est son côté austère dans la mise en scène, ce n est pas parce que c est "un film du tribunal" qu il n aurait pas pu être plus dynamique, plus vivant. Il n empêche qu il a réussi à me captiver pendant les quasi deux heures que dure se plaidoyer pour la liberté des femmes et ce réquisitoire sur le ridicule des "lois divines".
Après avoir vu ce film, j'ai trop envie de voir les deux précédents métrages cités par mes "amis" : les sept jours et "prendre femme". J'avais un peu peur de ne pas tenir 2h00 par r apport au résumé de l'histoire, je sentais le truc venir.... et je me suis heureusement, bien trompé! Malgré la durée et l'environnement qui ne change jamais, je 'ai pas décroché une seconde et me suis même surpris à m'agiter dans le fauteuil! Superbe interprétation des deux protagonistes, particulièrement Roni Elkabetz absolument stupéfiante de crédibilité. Ce film dresse un portrait d'une femme d'aujourd'hui en Israël qui n'a pas encore totalement toléré qu'une femme puisse décidé de son destin sans le consentement de son mari. C'est très révélateur et c'est là toute la force du film qui m'a beaucoup ému. A VOIR