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    Iranien
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    3,8
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    18 critiques spectateurs

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    floramon
    floramon

    85 abonnés 1 429 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 janvier 2020
    Que dire de ce film, l'idée était très intéressante mais il ne va pas en faveur du point de vue du réalisateur et c'est très dommage. Car je pense que ce n'était pas son intention, je le conseille tout de même car il est très intéressant.
    Don Diego de Las Vega
    Don Diego de Las Vega

    6 abonnés 72 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 août 2017
    Ce film a obtenu le prix du festival du film documentaire de Paris. Ce film est drôle ( au sens positif), philosophique. Ce documentaire nous montre la vision des choses d'une autre civilisation, d'une autre façon de pensée qui n'est pas aussi archaïque, ridicule qu'on pourrait le penser.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 décembre 2015
    I'm Iranian, and female and really enjoyed this movie yet I was not surprised at the least. The clerics are very clear on their stand; they are in power and it is their rule. Which is not any different from other societies and systems, really. The rulers and elite set their idealogy in system and give/take with people on what cultural changes are allowed and tolerated over time. I love how at one point, the cleric said it starighforward: you had your rule for 2500 years, now it's our turn to profit. To me personally, they were very transparent- though I do not share them their ideology. I also enjoyed seeing Tamadon's perception being shifted as he tried to make sense of it.

    Personally, I have lived in many countries around the world and my experience has taught me to accept the rule of the land while I enjoy the culture and people. My freedom is in my heart and mind, and no government, society, religion or man can take that away from me.

    I would love to learn if the director has discovered any new realizations since the movie came out. This movie was both an original and brave initiative, and that in itself is a success in my opinion. Bravo!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 février 2015
    J'ai énormément aimé ce film.
    Le fait que des personnes totalement opposées puissent échanger, se provoquer et rire ensemble, je trouve ça drôle et à la fois, chacun a pu se défendre.
    J'aime beaucoup l'humanisme qui se dégage de ce film et je trouve que les deux discours se défendent.
    On éprouve autant de sympathie pour les mollah que pour le laïc.
    On voit des êtres humains certes différents mais chacun d'eux croient en quelque chose qui lui semble juste.
    Je partage les idées du laïc mais je partage également certains points des mollah, j'ai trouvé leur analyse de la laïcité fine et je respecte leur foi et leur volonté de défendre la famille.

    La femme et sa liberté reste le point central de leur désaccord.

    Sur le ton de l'humour, il y a un échange philosophique réelle.

    Le regard que se lancent les mollah face au fait que le laïc ignore tout de la prière m'a fait beaucoup rire.

    Mais j'ai adoré ce film, et le gouvernement iranien devrait au contraire encourager ces initiatives et ces échanges pour faire connaître un visage plus humain de l'Iran.

    J'ai aimé autant les mollahs que le laïc dans ce film et j'ai autant de respect pour les uns que les autres.

    Merci au réalisateur pour cette riche idée.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 février 2015
    D'emblée, le film interroge : comment dialoguer avec celui qui nous est radicalement différent, celui qui choque les valeurs les plus enracinées en nous ?

    Mehran Tamadon ne détourne pas la question. Tout au long des deux jours de cohabitations avec les mollahs, il cherche à sonder la possibilité d'une coexistence. Ni les mollahs ni le laïc ne proposent de solutions, et nulle conversion, dans un sens comme dans l'autre, n'est opérée.
    Mais l'important n'est pas là. A travers les rires qui émaillent le film, les repas partagés et l'air pur respiré, c'est une magistrale leçon que le réalisateur nous rappelle : comme le disait déjà Foucault, "il faut défendre la société", envers et contre tout.

    Raisonner ensemble, chercher le lien, partager en toute bonne foi, toujours : c'est ainsi que l'on vit ensemble.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 janvier 2015
    Malheureusement peu projeté, ce film est un petit bijou et je me réjouis de ne pas l avoir vu à sa sortie mais seulement la semaine dernière ; les débats qui agitent notre pays sont exactement ceux qui structurent le film. Ce dernier donne à réfléchir et à répondre, mais sa force réside dans l humour décapant des mollahs. On est vraiment proche de Molière dans certaines situations. Et c est cet aspect qui en fait un objet unique mais génial.
    Yves G.
    Yves G.

    1 488 abonnés 3 503 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 janvier 2015
    Le réalisateur, d'origine iranienne mais réfugié en France depuis 1984, a réussi non sans mal à convaincre quatre religieux de venir passer le week-end dans sa maison de famille près de Téhéran. Au programme : la recherche d'un impossible "vivre ensemble" entre tenants de la laïcité et piliers du dogme.
    S'engage une joute oratoire émaillée de scènes bon enfant où les protagonistes préparent les repas ensemble ou dînent sur la terrasse.
    Tout y passe : le statut de la femme, la liberté d'expression, la musique ... dans un bel exercice de rhétorique où le réalisateur ne se donne ni le meilleur rôle ni le dernier mot. On finirait presque par s'énerver du portrait trop sympathique qu'il dresse de ces mollahs à la longue barbe et aux idées courtes. On aimerait qu'il leur porte la contradiction avec plus de pugnacité Mais on se tromperait sur son objectif : il ne s'agit pas pour lui de les convaincre mais plus modestement de les amener à accepter l'existence même d'un point de vue différent de celui prôné par l'orthodoxie chiite. Le seul fait d'avoir réussi, après trois années de démarche, à organiser cette rencontre est déjà une victoire.
    Daniel C.
    Daniel C.

    149 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 janvier 2015
    Lorsqu'il y a un peu plus d'un an, je me suis rendu à la cérémonie rendant hommage à la mort de Claude Verlon, technicien de France Info assassiné au Mali, je me souviens d'être passé devant l'ambassade d'Iran et d'avoir été choqué de voir accolés les mots de "république" avec le qualificatif d'"islamique". Cela me semblait tellement antinomique! Le documentaire de Mehran Tamadon m'apporte un éclairage sur mon étonnement d'alors. Lorsqu'en 1979, Khomeini est reparti de France pour l'Iran après le départ du Shah. Surfant sur la jubilation provoquée par l'abolition de la royauté, un référendum permettra l'installation de la dite république islamique avec le soutien des "gardiens de la révolution" conduits par les théologiens. Ce que déplie ce documentaire, c'est l'usage singulier qui est fait par les islamistes de la notion de démocratie. Ce témoignage est accablant, car il montre ce qui advient lorsque la majorité devient une source de prosélytisme religieux. Les Mollahs jubilent de produire de la perplexité chez Tamadon, avec lequel ils ont accepté de dialoguer, là où beaucoup d'autres ont refusé. Tamadon est leur hôte, il les accueille et les invite dans sa maison en Iran. Le dialogue est inégal, car les quatre ont en tête de le ramener à leur croyance, là où lui voudrait simplement qu'ils admettent qu'il est le droit de penser, de vivre autrement que selon le diktat établi. Les autres se servent du discours démocrate pour le retourner à leur avantage en prétendant que l'occident ne les respecte pas. C'est absolument terrifiant de voir que la liberté d'expression peut se trouver piégée par ce qu'elle prétend défendre. Lorsqu'on cherche sur Wikipédia, à la rubrique "Claude Verlon", on trouve "mort assassiné par Al-Qaida au Maghreb islamique"...
    Il y a eu des moments, où la jubilation qui unissait les débatteurs face à la perplexité de Tamadon, qui tentait de réfléchir à leur argumentation, m'a littéralement glacé d'effroi. Oui, monsieur Tamadon, vous avez raison contre tous. J'en veux pour preuve que vous ne pouvez retourner dans votre pays sous peine de voir votre passeport confisqué. Vous êtes le bienvenu ici parmi nous. Pour ma part, je reste perplexe sur le prétendu message de paix, que les religions prétendent toujours transmettre, ce n'est rien d'autre que de l'oppression exercée sur la liberté de conscience et sur le présupposé que tout être serait un pêcheur potentiel, soumis à la tentation et qu'il faudrait protéger de ses pulsions. Quelle triste vision du monde!
    PHRABO
    PHRABO

    1 abonné 24 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 décembre 2014
    Un documentaire très intéressant pour la compréhension des rapports entre islam et laïcité ... en Iran (et peut-être ailleurs...). Des idées et des situations lourdes d'information, des méthodes pédagogiques très pertinentes On peut se prendre à regretter que la discussion face aux mollahs n'ait pu être assurée par un laïc rompu à la dialectique platonicienne. Bon ... l'issue eut été probablement plus conflictuelle et le résultat tout autre.. Très, très enrichissant pour nos réflexions propres
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 février 2015
    Ma critique d'Iranien de Mehran Tamadon :

    Mehran Tamadon, iranien de naissance, athée, de père communiste, signe un troisième film brillant, profond, où la réflexion basée sur une confrontation d'idées entre défense de la laïcité et soutien à une théocratie islamique se mêle à une grande dose d'humour.

    Depuis la révolution de 1979, qui a vu la chute du Shah d'Iran au profit de l'établissement d'une République islamique, les critiques, pas seulement occidentales, tombent sur ce pays que Georges W.Bush a classé dans son "Axe du mal". L'Iran aujourd'hui symbolisé pour beaucoup par le nucléaire et par la peur qu'il engendre, est un pays très méconnu, aux frontières relativement closes. Ces dirigeants et les partisans de cette théocratie sont peu entendus. C'est cette lacune que Mehran Tamadon a voulu combler. Après trois ans de recherche, où les refus d'hommes ayant peur de subir des représailles du pouvoir iranien se sont succédés, il trouve finalement quatre mollahs acceptant de participer à ce projet.

    Résultat : un huit-clos passionant voyant s'affronter à coups de joutes verbales et autres coups de poing argumentatifs un athée, partisan d'un Iran laïc, face à quatre mollahs, partisans d'une République islamique d'Iran. Le film s'ouvre avec force. Une mosquée iranienne, il fait grand soleil, des musulmans prient, leurs prières sont traduites du persan : "Mort aux Etats-Unis, mort à Israël.". Le film peut commencer, portrait détourné d'un pays que l'opinion publique voit hostile par le prisme des partisans de son régime.

    La recherche de "l'espace commun"

    C'est le sujet du film. Comment dans une société aux divergences idéologiques, aux opinions parfois radicalement opposées, peut-on réussir à créer un espace commun où vivre ensemble ?

    Vous l'aurez compris, pour l'athée c'est dans un pays laïc, pour les religieux, c'est au sein d'un état théocratique.

    Les idées de défense de leurs opinions vont se succéder. Il faut voir le film pour profiter de cet échange, trop complexe pour être retranscrit. Nous retiendrons une pensée de Tamadon : "Je ne suis pas certain que la société idéale doive être religieuse. Elle doit être laïque. L'espace commun est neutre. Il n'est ni exclusivement à moi qu'on dit athée, ni à vous qui êtes religieux, ni à un autre groupe qui aurait une autre idéologie."

    Une liberté d'expression limitée malgrè les apparences

    Le film se présente comme un débat où tous les arguments sont permis, où la liberté est totale. Il n'en est rien. Tamadon est iranien, il connait son pays et sa politique, il sait qu'il ne peut pas tout dire. Pour preuve, malgrè un film relativement politiquement correct, pour nous du moins, nous apprenons à la toute fin que son passeport lui a été retiré et que sa restitution à été autorisée plus tard à la condition qu'il ne remette plus jamais les pieds sur le territoire. Il ne reviendra jamais en Iran.

    Les sujets de conversation restent donc limités, on parlera de femmes, de voiles, de nudité, de musique certes, mais jamais de la religion elle-même. La reflexion sur l'islam en tant que telle est absente. Tant pis, ce n'est pas le sujet du film. Le débat sur la laïcité est indépendant du débat sur la religion.

    Les mollahs, des personnages étonnants

    Qui aurait pu croire qu'un "porte-parole" du bien-fait de la théocratie iranienne cite, subtilement, Dostoïevski ?

    "Si Dieu n'existe pas, tout est permis." Cette pensée prononcée par Ivan Karamazov dans Les frères Karamazov est reprise par l'un des mollahs. Il s'interroge sur la morale de Tamadon. Selon lui, le musulman a une morale exemplaire car ses actes guident l'espoir de la tranquillité dans l'au-delà. Soyons sages vivants et nous obtiendrons notre billet pour le paradis.

    Les mots différent, le sens est le même. Jusqu'ici rien d'extraordinaire, il ne fait que reprendre l'idée du romancier russe, mais il surprend lorsqu'il nous livre que s'il avait la confirmation que Dieu n'existait pas, que si la preuve que le paradis tant esperé était un mirage, il ferait, lui même, tout et n'importe quoi.

    Pour lui, le fait que l'athée, en dépit de toute croyance, de tout espoir de sauvetage de son âme, persiste à bien se comporter, est un mystère.

    Qu'en conclure ? Qu'il reconnaît les qualités de l'athée ? Que la morale du religieux n'est liée qu'à sa croyance ? L'interprétation dépendra du spectateur.

    Notons l'humour très présent des mollahs. Un humour étonnement très semblable à celui que nous connaissons, cynique, subtil, presque british.

    Un d'eux veut séduire la mère de Tamadon, l'autre préfére se concentrer sur sa brochette plutôt que sur le débat, le troisième n'hésite pas à vanner son hôte. Le quatrième reste tout de même assez silencieux. Les échangent finissent parfois par aborder, indirectement, le thème de la sexualité où les religieux se lachent quelque peu laisant découvrir une facette de leur personnalités non évidentes au premier abord.

    La place de la femme révélatrice, limitée et archaïque

    Leur femmes sont là mais on ne les voit pas, ou si peu. Mehran Tamadon propose à ses invités de les convier et de les laisser même prendre part au débat. Pas de réticences de la part des mollahs, ils se montrent même plutôt favorable à l'idée. Les femmes arrivent donc. Cependant on ne les verra que très peu, quant à leurs participations aux discussions, elles sont inexistantes.

    La femme fait la cuisine, s'occupe des enfants. Lorsqu'elle s'aventure à regarder la vidéo des enfants de Tamadon, que ce dernier lui montre, son mari la laisse un peu puis lui rappelle qu'elle doit aller préparer le repas.

    Des personnages féminins qu'on ne verra pas prendre part au travail de reflexion.

    Qui remporte ce débat ?

    Les deux. Mais dès le début, tous les protagonistes du film savent que le soutien à la République islamique sera l'idée qui l'emportera indirectement.

    Le film se passe en Iran, il ne peut pas en être autrement. Les arguments que la France ou tout autre pays démocratique et laïc auraient pu ammenée sont ici proscrits.

    Les mollahs se montrent bornés, attachés à leurs idées. Ils sont attentifs aux arguments du camp opposé mais ne les considérerons jamais comme valables. Un exemple : lorsqu'un mollah rappelle à Tamadon que le peuple a voté de manière démocratique en 1979 pour l'établissement de la République islamique, le réalisateur lui rappelle que ce vote a eu lieu il y a 34 ans et que les avis ont depuis évolué. La plupart de ceux qui ont voté oui ne savaient pas à quoi s'attendre, avec du recul et l'expérience du régime, leur votes ne seraient plus les mêmes aujourd'hui pour beaucoup. Le mollah se ferme, refuse l'argument et change rapidement de sujet. Son côté démocrate a des limites.

    L'athée fait des efforts, il se purifie à la manière des musulmans puis participe à une des prières quotidiennes. Le mollah n'en fait aucun.

    Au fil du film, ce dernier parvient à se dévoiler. Il révèle ses peurs, celles de la perte du contrôle de soi-même qui passe par la peur de la nudité, de la femme, de la musique et plus particulièrement des voix féminines.

    Un des hommes admet même que si notre Ve constitution devenait leur IIe, ils seraient prêt à retirer le mot islamique accolé à celui de République.

    Match nul pour ce débat.

    Un film utile. Nous ne pouvons que féliciter Mehran Tamadon d'avoir eu l'audace, le courage et l'idée de réaliser un tel film d'une puissance et d'une profondeur rare.

    Loin des clichés et des idées préconçues faites sur l'Iran, ce travail permet de mettre en lumière des personnages interessants et bien plus tolérants qu'il n'y paraît. Les quatre sont différents certes, nous allons du vieil homme, républicain adorant le débat au plus jeune, assez dur et très fixé sur ses positions.
    Paul F.
    Paul F.

    12 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2014
    Mehran Tamadon est Iranien et athée, il a eu l’excellente et délicate idée d’organiser un débat sur la place publique afin de comparer deux philosophies, l’une radicale, c’est l’islam radical et l’autre tolérante, c’est l’occident (ou tout est plus ou moins permis). Sauf que Mr Tamadon est en territoire ennemi et qu’un seul faux pas risque de le conduire à la question (la question d’il y a quelques siècles chez nous ?), cela saute aux yeux dès les premiers échanges, et c’est certainement ce qui donne l’impression que Mr Tamadon, qui participe aux débats, se laisse « plumer » lors des joutes verbales, on le voit manquer d’à propos et mal à l’aise. L’un des mollahs est particulièrement intelligent et d’une redoutable efficacité dans ses propos, on entend d’ailleurs que lui et Il a réponse à tout (les trois autres ne sont que ses élèves qui souvent ne savent plus trop quoi dire sans l’assentiment de leur vénéré maître). Par exemple quand Mehran Tamadon lui fait remarquer que le port du voile n’était pas obligatoire au moment des élections et qu’il a été imposé par la suite, que si les gens avait su ils auraient voté autrement, la réponse du Mollah est : et vous lorsque vous votez pour un président et que le programme appliqué n’est pas celui annoncé, vous dites que si vous aviez su vous auriez voté autrement aussi ! c’est imparable. Mais c’est lorsque l’on parle musique que l’on voit à quel point les mollahs sont intransigeants, leur réponse ? la voix de la femme doit être couverte par celle de l’homme, pour ne pas tenter l’homme. Et ça marche, les faibles s’en contente et les autres pensent que c'est normal, sans se demander ce qu'en pensent les femmes!
    Le paradoxe est que Mehran Tamadon a finalement réussit le tour de force de faire parler ces quatre mollahs, qui nous confirment ce que l’on sait déjà. Petite note, il est impossible de trouver les noms des 4 mollahs. Une belle leçon de courage de Mehran Tamadon. 4 étoiles
    Christian Wacrenier
    Christian Wacrenier

    18 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2014
    Comment répondre au défi de filmer un huis-clos en pleine République Islamique entre 4 mollahs et un athée? La partie est inégale! D'un côté des représentants de la toute puissante religion d'état, avec derrière eux le pouvoir, les lois, la sécurité, la force... et de l'autre un simple laïc iranien vivant en France et revenant dans le pays qu'il aime avec le désir fou de discuter enfin, de confronter des idées, d'entendre et de se faire entendre. Mais c'est le pot de fer et le pot de terre! Les Mollahs, surtout l'un d'eux, le véritable "débatteur" ne risquent rien. Ils sont du bon côté. Ils font semblant d'accepter le débat uniquement pour piéger le débatteur et le "plumer". Aussi les arguments qu'ils emploient sont-ils tordus : "Vous refusez le voile mais acceptez les femmes nues". Idiotie à laquelle le laïc ne répond pas. Il lui aurait été facile de dire que la nudité était interdite dans l'espace public et sanctionnée. Mais le "laïc" est prudent et il manoeuvre avec finesse. Il sait qu'il ne peut pas tout dire, il sait que s'il exprimait son opinion réelle il risquerait tout simplement d'être arrêté. C'est la gageure et la réussite de ce film qu'en paraissant tiède et mou, le laïc réussit peu à peu à laisser les autres se révéler. Ils disent leur méfiance du corps féminin, leur peur de la nudité, leur horreur de la musique et particulièrement des voix de femmes, ils traitent de fasciste celui qui désire la liberté pour chacun d'avoir sa religion, sa non religion, ses idées, à la seule condition de respecter un espace commun pour vivre ensemble, où chacun fait un effort pour respecter l'autre, On voit aussi ce qui n'est pas montré! Les femmes devaient participer au débat, or on ne les verra pas. Elles sont cantonnées à la cuisine, au ménage, à la surveillance des gosses! Un seul passage est révélateur. L'une d'elles s'approche timidement et regarde l'ordinateur où défile une vidéo de la crèche où le "laïc" a filmé son enfant. c'est un cours de musique plein de gaité et de fantaisie. Le visage de la femme s'émeut, s'attendrit. son mari s'approche alors et lui dit d'aller faire cuire le riz!
    Le "laïc" accepte de faire quelques pas vers ses contradicteurs. Il fait les gestes de la prière, il apprend à faire les ablutions. Les mollahs ne font pas un millimètre de pas vers lui. Ils sont LA vérité et la puissance.
    C'est le film d'un dialogue impossible qui me rappelle ce qu'écrit Emmanuel Carrère dans son dernier livre : le contraire de la vérité n'est pas le mensonge mais la certitude.
    A la fin du film nous apprenons que le réalisateur a dû attendre qu'on lui rende son passeport confisqué pour rentrer à Paris. On sait qu'il n'aura plus l'autorisation de se rendre dans son pays. On devine que la menace que profèrent les mollahs au début de la rencontre : "une belle maison inoccupée doit revenir à l'état islamique"! risque de se réaliser.
    Chapeau monsieur Tamadon d'avoir eu le courage, l'intelligence de réaliser un tel film.
    J'ai connu l'Iran juste avant l'arrivée de Khomeiny accueilli par tous comme un libérateur. Je sais que modestement vous représentez l'Iran de la tolérance et des lumières, celui qui a cru un instant qu'un religieux pouvait aider à la marche vers la démocratie!
    Etienne G.
    Etienne G.

    45 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2015
    Le réalisateur invite chez lui 4 religieux et leurs familles (elles hors champ presque en permanence) à discuter du « vivre ensemble ».
    La grande réussite du film est de créer un espace de débat, qui prend assez clairement la forme ou au moins emprunte des d’éléments au talk-show : les débats qui occupent l’essentiel du film sont lancés à partir de jeux (est-ce que je peux poser la photo de Mossadegh ici, un livre de Forough Farokhzad là) et dans une des dernières scènes, après le départ des 4 hommes, Tamadon démonte son « plateau ». Et puis, il y a ces temps a priori faibles, d’où sortent des éclairs de réel (un appel concernant un avortement, par deux fois une taxe qu’on pourrait faire sauter).
    La neutralité du réalisateur, je la vois à la fois comme de la gratitude envers ces quatre types qui se mettent en danger et acceptent une certaine contradiction face caméra. Mais à l’évidence, compte également la question de la réception par son public occidental. Tamadon l’a dit après la projection au Cinéma du Réel, le montage lui est, du point de vue du débat, clairement défavorable. Je le lis comme une volonté de nous faire recevoir ces voix discordantes (pour des occidentaux) sereinement et au fond de nous faire profiter de la séduction des joutes verbales et évidemment de la truculence du vrai personnage principal du film, le haji, qui impose à Tamadon, aux trois autres religieux et au film sa gouaille, son esprit retors (Tamadon est appelé dictateur) et son humour. C’est un vrai beau méchant de cinéma et le plaisir du film, c’est lui.
    La limite du film tient évidemment à cette forme du talk-show, qui ne produit que de la rhétorique et finalement qu’assez peu de pensée.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 3 décembre 2014
    Un film original, drôle qui nous invite à réfléchir sur une question essentielle: Comment vivre ensemble. Malgré les apparences, ce film met en scène un dialogue rationnel autour des sujets universels qui dépassent les frontières Iranienne. Que l'on soit croyant ou pas on apprécie ce dialogue.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 décembre 2014
    La réalisation de ce projet a nécessité une longue et difficile approche. Mehran Tamadon est français et iranien. Il a dû faire plusieurs voyages pour aboutir. Il a rassemblé chez lui des mollahs pour passer deux jours et établir les règles de cette vie commune. Ni lui, ni les mollahs ne mettront en cause leurs principes. Egalité, laïcité pour Mehran Tamadon et parole divine contenue dans le Coran pour les mollahs. Un film comme au théâtre avec unité de lieu de temps et d'action. Du vrai cinéma cependant : impossible de transmettre cet effort de parole et d'écoute sans le cinéma. Une leçon d'humanité : il faut toujours débattre, il faut toujours parler, même si cela semble un échec, puisque les débatteurs ne varient pas dans leurs propos. Comme le disait Claude Lévi-Strauss dans "Race et histoire" : "le barbare, c'est celui qui croit à la barbarie." Débattons ou des bâtons. Un hommage à l'échange verbal qui est proprement humain pour tenter d'éloigner la violence qui est partout.
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