Dindindindindindindindindindindindin dindindindindindindiiiiiiin SAINT SEIYAAAAaaaaaaaeeeeeeeeh bin non en fait c'est raté.
Je suis très fan des Chevaliers du Zodiaque : j'ai découvert l'animé grâce à l'inénarrable Série Abrégée de SateAlchemist (Allez voir ce qu'il fait, c'est génial!), et je suis complètement rentré dans cet univers parfois tiré par les cheveux réinterprétant à la sauce Nekketsu les mythologies européennes. Cet animé a vraiment une beauté classique : il a gardé toute la force de la mythologie dont il est inspiré, avec un style bien à lui, auquel j'adhère complètement. Certes, la série souffrait de pas mal de fillers, et l'animation était bien cheap, mais c'est l'époque qui veut ça, et les fillers sont obligatoires dans une adaptation fidèle d'un manga qui n'est pas encore terminé. Et oui, le doublage français était assez mal fait, mais je l'aime bien quand-même, parce que les comédiens sont par ailleurs des grands noms du doublage, et bien que leurs conditions de travail les aient empêchés de faire du bon travail, il se dégage de ce doublage un charme certain, d'autant qu'il ne manque pas de restituer quelques moments tout à fait sublimes.
La première fois que j'ai entendu qu'il y aurait un film en images de synthèse, mon cœur a fait un bond dans ma poitrine : les Chevaliers d'Athéna sur grand écran, ç'allait être énorme ! Mais, après avoir attendu huit longs mois la sortie française et lu quelques critiques, je commençais à avoir des doutes. C'est donc le cœur plein d'appréhension que j'ai acheté mon ticket et commencé à regarder l'histoire suivante :
Mitsumasa Kido, accompagné de Tatsumi, effectue des recherches pour enquêter sur... on ne sait quoi, personne n'explique pourquoi il fait de la spéléologie : est-ce que c'est un hobby ? Bref, il trouve le Chevalier Aiolos du Sagittaire avec un bébé qui s'avère être la réincarnation d'Athéna. Mitsumasa Kido décide de l'adopter et d'accomplir la légende une nouvelle fois. Lorsque le bébé, prénommé Saori arrive à ses 16 ans, Tatsumi lui révèle qu'elle est la réincarnation d'Athéna et qu'elle doit être protégée par des Chevaliers, des êtres puissants qui déchirent le ciel à coups de poing et fendent la terre à coups de pieds. Mais avant que Tatsumi ait fini de parler, la voilà attaquée par un chevalier d'or, mais sauvée par Seiya et ses compagnons. Sauf qu'elle est attaquée par des chevaliers d'or et d'argent, dont un qui est le frère d'Aiolos et finit par se rallier à sa cause, mais le chevalier de la Flèche lui plante une flèche dans la poitrine et par la blessure s'échappe lentement son Cosmos. Les Chevaliers de Bronze n'ont alors que quelques heures pour traverser les douze maisons du Zodiaque et se débarrasser du Grand Pope qui s'est révolté contre Saori, la présentant comme une impos(teuse ? trice ?) et mettant à sa place une autre femme.
Râââââh, que ce film est frustrant ! C'est dommage, mais ce film est loin de la tuerie que j'avais espéré, et cela tient à plusieurs problèmes.
Information overload.
En une heure et demie, il était impossible de donner à chaque personnage et à chaque situation le build-up nécessaire, surtout quand on adapte une histoire aussi dense que celle du Sanctuaire. Le film est plus court que la série abrégée, alors qu'ils abordent le même arc ! Et ça donne lieu à des situations tirées du manga original mais qui sortent de nulle-part, comme le duel entre Camus et Hyôga dont on n'a cure. Cela a aussi pour conséquence d'introduire des personnages qui sont là pour les fans mais qui ne servent à rien, comme Ikki (Conspuez-les!) ou Aphrodite. Au moins certains personnages arrivent à être mis en avant, mais cela m'amène à mon deuxième problème :
Des personnages au traitement discutable.
Je vais être honnête, les rares personnages qui sortent la tête de ce bazar scénaristique avaient du potentiel. Seiya en petit comique, Saori en lycéenne innocente par laquelle le spectateur est introduit à l'univers présenté, tout cela s'annonçait très prometteur. Malheureusement, Saori est vite mise en retrait pendant la bataille du Sanctuaire. Les autres chevaliers sont vraiment transparents. Certains ont une amorce de développement
(Aiolia, Shiryû, Shun …
), d'autres sont inexistants (Aphrodite a droit à 30 secondes de temps d'écran, pas plus!), et ceux qui restent, ça donne un résultat plus WTF qu'autre chose (Masque de Mort qui
chante et finit en string
, et
le Mecha-Saga de la fin
). Seiya avait aussi du potentiel : c'est le boute-en-train de service, qui veut se faire remarquer par sa capacité à placer un bon mot. Il était un peu comme ça dans la série, mais ici, c'est peut-être un peu trop marqué, d'autant que les blagues sont mal intégrées à l'histoire. Ce qui m'amène au troisième point :
Absence de ton précis.
Le film ne sait pas s'il veut se prendre au sérieux ou non. D'un côté, on a une histoire super épique, avec des chevaliers en armures et des morts, de l'autre, on a un humour très self-aware
(à un moment donné, Shiryû fait un discours emphatique, et la réaction des autres personnages m'a fait me demander si je n'était pas en train de regarder la série abrégée!)
. Attention, certains films arrivent à combiner joliment les deux (comme les films Avengers), mais ici, l'humour peut s'avérer très énervant (Seiya et ses grimaces de comic relief de base), ou complètement hors de propos (la scène citée plus haut). Certes, j'aime bien voir les personnages s'envoyer des vannes, ce qui donnait l'impression d'un groupe uni et agréable à suivre(come dans la scène de milieu de générique), mais comme ils sont très peu développés individuellement, ça n'est pas très efficace, et ça désamorce la tension dramatique pendant les combats.
Réalisation maladroite.
Fichtre boufre, que c'est mal filmé ! Les scènes d'action, particulièrement, sont très mal cadrées, abusant d'une caméra en mouvement qui empêchent d'apprécier ce qui se passe. Et ne venez pas me parler d'intention de réalisation : dans des films comme Transformers, la shaky cam est justifiée par le gigantisme des protagonistes, ou l'environnement urbain, ou plein de facteurs qui justifient l'effet. Mais ici, les personnages sont trop « légers », je veux dire par là que les mouvements des personnages sont trop souples pour transmettre la sensation de poids. On a l'impression d'assister à des combats de sauterelles. Et la caméra à l'épaule n'est pas adaptée pour ce genre de chose : elle doit donner une sensation de réalité et de poids aux scènes d'action. Mais si les combats sont légers et sophistiqués, alors, les mouvements de caméras doivent être tout aussi sophistiqués. Ici, on filme des combats de chats avec des mouvements de caméras à la Transformers, et ça ne marche pas !
Mais sinon, tout n'est pas entièrement mauvais dans ce film : l'animation, si elle est un peu maladroite, reste jolie, les designs sont globalement convaincants, et le film fourmille de bonnes idées. Et j'ai bien aimé le retour dans un environnement urbain pour le premier combat : on l'oublie souvent, mais c'est comme ça que l'animé original a commencé ! Cependant, je ne peux pas le considérer comme un bon film: il ne satisfera ni les néophytes, ni les fans de la franchise. Bref, c'est raté.
Sur ce, je vous laisse aller regarder l'animé original (ou bien Lost Canvas, si les fillers vous dérangent).
Et n'oubliez pas : Kimi wa, kosumo wo kanjiru koto ga aru ka ?