Il faut être réaliste, il y aura deux publics pour ce film et donc deux types de critiques. La critique souvent plus tranchante des fans de la série des années 80 (ou encore mieux, du manga original), et la critique plus diversifié des gens qui connaissent peu la saga, ne se sont intéressés qu'aux séries dérivées et/ou les néophytes à cette univers. Personnellement je fais partie de la catégorie 1, j'ai adoré le manga (un peu moins le dessin animé qui m'avait pourtant fait découvrir le manga) et je connais pas mal les séries dérivés. J'ai donc forcément un œil très critique et plus sévère même si il s'agit d'une réinterprétation de l'histoire. Et comme toute réinterprétation, peu importe la chose reprise, le public de la première heure est rarement satisfait. MAIS pourtant, en ayant l'esprit ouvert, on ne peut pas nier la qualité du film. Des différences (et non incohérences car c'est un reboot de la série) sont dont nombreuses, mais mélangent en faite subtilement des éléments forts des autres séries dérivés
comme le chevalier du Scorpion devenu une femme (élément du dessin animé St Seya Oméga).
Le plus gros soucis du film pour moi est le fait d'avoir voulu condenser une série et un arc narratif de plus de 60 épisodes
(du début de la série à la fin du sanctuaire).
En effet, nombre d'élément qui servent à construire l'histoire et sa logique, les personnages, l'univers ou encore des ennemis importants sont ainsi balayer.
On zap ainsi le tournoi galactique qui entraina la colère du sanctuaire. On oublie le vol de l'armure d'or du sagittaire par Ikki, les chevaliers noirs, nombre de chevaliers d'argent et jusqu'à la présentation de personnages importants comme les maitres des chevaliers. Comment zapper Dokko de la balance, le vieux maitre du chevalier du dragon... lui qui en plus révèle une importance non négligeable dans la suite des évènements avec la partie Hadès.
En même temps synthétiser tout une série en un seul film (court quand même en durée : 1h33), est un pari difficile. On se rappellera à juste titre que la même erreur fut commise pour l'adaptation en film, du dessin animé "Avatar, le dernier maitre de l'air". Mais pour autant dans une refonte, Est-ce un mal de réduire certains élément ? Je m'explique. De tout temps on a repris des histoires, des pièces de théâtre et autres œuvres pour les ré-interprétés, parfois de manière complétement différentes en m'étant l'accent sur telle ou telle chose. Plus proche de notre ère et aux États-Unis, on a ainsi vu des personnes de Comics, devenu les nouveaux héros ou légendes de notre société, re-vivre de manière différente au gré des auteurs. Le cinéma depuis quelques années reproduit ce phénomène de ré-interprétation, un des exemples les plus proches est la réinterprétation (= remake) des Batmans. Seul le manga avait semblait échapper à cette notion de réadaptation, mais avait connu un phénomène proche avec des séries dérivés dans la conitnuité ou non de la chronologie de l'histoire ou même allant à imaginer des suites à des œuvres de manières hypothétiques, comme dans un univers parallèles. Depuis Albator ré-adapté au cinéma, on n'avait pas ou peu connu cela. Et justement l'auteur de ce film a remis la donne avec cette autre série culte de l'enfance des 30 ans et plus : les chevaliers du zodiaque, et ne compte pas s'arrêter là. Le remake ne doit pas donc être vu comme se voulant fidèle mais cherche à faire partager l'émotion et l'esprit de la série selon la vision de son auteur (le réalisateur). Et c'est en se basant sur ce point que je trouve que le pari est plutôt réussi. L'histoire est donc rapide et se concentre vite
sur les chevaliers d'or et la bataille du sanctuaire
mais l'essai n'est pas si mal. Et ainsi en se prenant au jeu de ne plus comparer mais profiter, j'ai apprécié le design des nouvelles armures et la bonne idée concernant les casques qui sont modulables (un peu comme ceux de jaffa de Stargate). J'ai même été impressionné par la première utilisation
des météores de pégase
et son effet visuel, me rappelant "FF7 advent children" ou l'attaque du dragon du jeu "Panzer dragoon". Bref petit à petit je me suis laissé bercer malgré cette petite voix en moi qui me disait "Argh mais pourquoi ils ont fait ça" ou les "Quoi ! Mais qu'on t'il fait à ce personnage"... Exemple typique,
Ikki fait très peu d'apparition, garde un coté sombre mais devient plutôt pathétique et prétentieux vu le résultat final de ses appariations (mi KO par le chevalier du capricorne). On notera aussi la folle du cabaret (grosse allusion à Jack Sparrow) qu'est devenu le chevalier du Cancer...
Pour finir, pour moi la pire erreur du film à supporter, qui est le partie pris propre à la culture asiatique et japonaise, est d'avoir voulut apporter justement cette culture "manga japonais" qui n'était pas dans la série original mais dans d'autre mangas de l'époque. On retrouve ainsi un humour plutôt gamin dans le personnage de Seya qui a les mimiques de ces personnages clownesque de la culture manga, et aussi les gags habituels
: le personnage qui fait un long discours alors que tous s'en vont discrètement.
On a aussi les grands classiques du genre vu et revu :
le méchant qui devient un monstre gigantesque (comme dans les biomans ou autres productions), les créatures fantastiques (pas présente physiquement dans le manga original, mais dans une série dérivé donc acceptable encore) et le côté meccha des armures (surtout visible dans celle du sagittaire qui donne à son porteur l'apparence d'un centaure ailé).
Mais bon, ce film a pour but de faire découvrir l'essence de la saga et aussi la culture manga. Les ajouts surprenants sont donc dans cette logique et même notre chevalier du Cancer reste dans cette logique de la culture nippone. On apprécie ou non ces idées et changements mais on ne peut nier que l'on ne peut mieux coller à cette culture. J'ai donc vu ce film, l'ai apprécier quand même, ai vécu de bon moment ou surprise et ai donc réfléchis dans cette logique. Au final, je peux donc dire que malgré ces parties pris, j'ai bien aimé ce film qui ai une nouvelle vision de la légende que son les chevaliers du zodiaque. Et dont le but n'était pas de produire des suites mais bien au minimum un seul film. Le pari est donc réussi ! J'espère juste dans quelques années et comme d'autres films, qu'une seconde vision à travers un autre remake fera perdurer la saga auprès du public.