La vulgarité, le manque de goût de Castella (JP.Bacri), entrepreneur inculte et grossier, s'opposent à la sensibilité raffinée de la comédienne de théatre (Anne Alvaro) dont il s'est épris et qui le fuit. Il est le personnage central de cette comédie chorale dont les protagonistes illustrent chacun à sa façon le titre du film. A leur manière déjà éprouvée, c'est-à-dire au moyen de portraits simples et typés, facilement identifiables, socialement et psychologiquement, juste ce qu'il faut pour éviter la caricature, Jaoui et Bacri construisent une chronique sentimentale qui exprime la difficulté d'aimer ou d'être aimé, qui dévoile les barrières morales et culturelles, invisibles mais réelles, qui empêchent de "goûter" les autres. L'éclairage sombre ou tamisé et le caractère intimiste des scènes sont utiles à traduire l'ennui, la solitude ou le désarroi des personnages que leur inspire leur pauvreté existentielle ou affective. "Le goût des autres" n'est évidemment pas un pensum affligé et douloureux. Les deux auteurs tournant le dos à la farce et à la méchanceté bouffone, la fantaisie provient de la qualité des dialogues et de leur sens de la formule qui fait mouche. Même la grossièreté naturelle de Castella devient désarmante lorsqu'il spoiler: déclame un poème à la comédienne ou lorsque les amis intellos de celle-ci le moquent à son insu.
Bacri, toujours bougon est convaincant et son statut d'homme amoureux apporte un supplémént d'âme à sa composition récurrente. Il y a du Claude Sautet dans ce film, peut-être simplement à cause des scènes de bistrot.
La solitude, l'incompréhension, les préjugés, les clichés, les erreurs humaines sont montrées ici à l'état brut, sans chichis, mais avec respect. Des dialogues et un humour très justes. Bacri est phénoménal. Et le meilleur rôle de Darroussin.
A la manière de Partie de campagne, Le goût des Autres est une formidable opportunité pour initier les élèves de lycée à l'univers cinématographique en cohérence avec leur programme de français. J'étais assez dubitatif au moment de visionner cette oeuvre ancrée dans son époque : à l'instar de nombreuses comédies françaises qui souhaitent traiter des inégalités et des différences entre les différentes strates de la population, elles deviennent rapidement vulnérables au temps qui passe. En effet, la comédie de la metteuse en scène Agnès Jaoui a particulièrement mal vieilli - cela se ressent dans la mise à l'image, les lignes de dialogue et les habitudes de nos personnages. Néanmoins, cela n'enlève point le propos assez grave du film : sous couvert d'une romance et de quelques répliques cinglantes, Le goût des Autres émet un message positif sur les différences dans les goûts de chacun ; et que, l'ouverture, la rencontre vers autrui apparaît comme un moyen de découvrir et se découvrir. L'alchimie entre les membres du cast fonctionnement merveilleusement bien : j'ai notamment pu découvrir un auteur dont j'ignorais son existence comme Robert Bacri. Mais c'est surtout le tandem entre Alain Chabat et Gérard Lanvin qui illustre toute la délicatesse, la subtilité du propos et des situations. Attention parfois à quelques longueurs qui n’entachent pas le plaisir du visionnage. Ce sera ma dernière critique pour cette année 2018. Au plaisir de vous retrouvez début janvier pour une nouvelle année. Joyeuses fêtes !
S’il y a un film à voir c’est « Le goût des autres » !
Chassé-croisé entre l’inculture et la culture… (On est toujours l’inculte de quelqu’un!) Agnés Jaoui et Roland Bacri s'attaquent avec finesse aux certitudes qui déforment notre appréciation des autres. Patchwork des sentiments et des comportements humains… Regard acéré et âpre sur les milieux et leurs opacités pour dire – avec humour - qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Tout se joue entre six personnages que tout sépare : milieux différents, statuts différents et toujours sur la brèche, blessés par la routine, pessimistes parce qu’en attente, faillibles… Si faillibles ! Mais toujours en recherche d'amour. Ah ! Ces conventions qui, dans la vie réelle, nous empêchent de fréquenter des gens dont le monde nous est inconnu ou lointain. Sous les répliques cinglantes, l'amour perce finalement au travers de la carapace qui recouvre chacun des personnages… Un propos plus moraliste qu'il n'y paraît…
Brillant sans être superficiel « Le goût des autres » est remarquable par l'épaisseur de chacun des personnages, la justesse du dialogue, la qualité de la comédie, la chaleur et l'humanité de l'ensemble. A mon avis, c’est un chef d'oeuvre !
J arrive pas à comprendre le sens terminal du film, mais j ai rapidement compris que l intérêt était en réalité de voir des personnes papoter entre elles, celles ci se connaissent toutes entre elles et sont reliées par un chef d entreprise mal élevé interprété par Bacri. A voir si on aime bien le cinéma français. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 4/5
Evidemment , Le gout des autres est un film français , qui utilise les relations entres les personnes , l'influence ... ETC. Cependant, malgré quelques bonnes séquences , le film est irrégulier , quelques fois , c'est assez décontracté puis l'autre ennuyeux . Certes , c'est intéressant , on ne peut pas dire de plus sur la réalisation de Agnès Jaoui , qui est pas mal , et la performance , assez amusante de Jean-Pierre Bacri. On peut regretter qu'il n'y ait pas eu assez de rythme , car dans tout le film , aucune chose nous surprend vraiment . Qui dit film français dit souvent tout sauf très bon , c'est un 3 étoiles , c'est à dire un film plutôt agréable , mais un peu lassant .
D abord c est sublimement bien écrit et puis il y a les acteurs ! un vrai bonheur pour ceux qui aiment les comédiens. Un film chorale avec Jean Pierre Bacri incroyable dans un rôle magnifique et Anne Alvaro qui lui donne la réplique. Agnès Jaoui signe un film drôle et touchant sans doute à son image.
J'ai trouvé le film divertissant mais pour moi il manque un petit truc pour que se film mérite plus que deux étoiles. C'est sur Jean-Pierre Bacri est génial comme à son habitude et es autres acteurs sont parfaits également mais j'ai trouvé l'histoire moins intéressante que d'autres films du duo Jaoui-Bacri. Avoir tout de même pour les fans !!
Le goût des autres m'a bluffé. C'est simple, on dirait une cartographie de l'âme égarée des 3 personnages principaux qu'on suit. Chacun suit son petit chemin en ne s'intéressant pas forcément aux autres, et passe de situation triste en situation triste. Des hommes abîmés par la vie et qui ont du mal à trouver goût à leur vie. Et dans ce domaine, le plus touchant est Jean Pierre Bacri. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs des films que j'ai vu avec lui mais dans Le Goût Des Autres, il m'a impressionné, avec sa mine bougonne qui cache en fait une fragilité, une envie de sortir de son quotidien et une sincérité très touchante. Honnêtement je n'ai pas grand chose de plus à dire de ce film mais c'est juste passionnant à suivre tant les personnages sont bien écrits. Un petit bijou, je recommande absolument !
J'hésite entre 3.5 et 4 étoiles car ce film français est vraiment bien. Il faut aimer J.P. Bacri car c'est lui qui porte le film avec son style bien à lui. Le film traite de plusieurs sujets de société sans jamais forcer le trait: c'est rapide et efficace et des fois un peu inaperçu. On peut y voir des connivences avec des films de Sautet mais le scénario est très original. Des personnes qui ne se connaissent, vont petit à petit faire partie du même cercle social et cela permet d'en faire une comédie sociale très réussie.
Comme quoi on peut faire un bon film avec une histoire simple, qui parle de gens et qui parle aux gens. Le casting correspond parfaitement à ce qui est recherché. Chacun a le bon rôle. Jean-Pierre Bacri est excellent. Tout s'enchaine très bien et on a chacun à tirer quelque chose de ce film. Agnès Jaoui est vraiment une bonne réalisatrice.
Rien d'extraordinaire - un film très classique dans sa mise en scène ... trop classique - mais les acteurs jouent biens, avec un naturel qui emporte l'adhésion : on assiste à la vie normale de gens normaux, touchant dans leurs faiblesses. Oui, un film pas déplaisant ; on suit cette banale histoire humaine avec sympathie.