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Daniel G
19 abonnés
110 critiques
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1,0
Publiée le 15 juin 2015
Franck s'ennuie... Et nous aussi. Vie moche, huis clos banlieusard glauque. Complaisance dans la médiocrité sur fond de nostalgie d'un "grand soir" qui n'est jamais arrivé lorsqu'il était délégué syndical. Il n'est même pas capable de dire à la seule fille, pour laquelle ils éprouve une attirance( réciproque), qu'il l'aime. Juste capable d'espionner les autres avec des jumelles. Pour quoi faire ? Rien ou presque. Mourir bêtement au p´tit matin en croyant avoir fait une bonne action ? Avoir sauvé son voisin, puis après rien ?. Les personnages secondaires n'ont pas d'intérêt dans l'histoire. Affligeant.
De la brume, du froid, de la nuit et le parking de l'Intermarché d'une banlieue. Ce parking, c'est celui du personnage d'Olivier Gourmet, le veilleur de nuit. Il y est chez lui, il y est libre, il y est seul. Il peut pisser dehors quand bon lui semble.
Pendant tout le film, on est en immersion complète avec lui, derrière lui, pour partager son parking, sa chambre et son quotidien.
Autour de lui, tous ont connu un accident de la vie. C'est la normalité de ne pas pouvoir finir les fins de mois, et pour oublier le centre social, on se rince le gosier.
Et lorsqu'il s'offre un resto sur la plus belle avenue du monde, à Paris, on se sent mal à l'aise, tant d'argent, de luxe et de superficialité. La banlieue apparaît moins morose.
Pierre Jolivet nous offre une vraie tranche de vie sans artifices, avec ce no man's land en décor, parking vide jusqu'au jour où...
J’ai bien aimé ce film noir, d’autant plus noir qu’il a été tourné pratiquement toujours de nuit…normal puisqu’il raconte le quotidien d’un veilleur de nuit attaché à un Intermarché d’Othis (si j’en crois l’enseigne), ancien syndicaliste s’étant beaucoup engagé dans la défense de son ancienne entreprise, revenu de tout, personnage dévasté qui ne croit plus en rien, mal rasé, un peu alcoolique n’ayant pas réussi à décrocher totalement…qui rencontre régulièrement une conseillère Pôle Emploi, pas mieux lotie que lui…et avec laquelle pourrait s’ébaucher une histoire…Olivier Gourmet est formidable, c’est un film sombre et sobre, au réalisme dru, réalisé avec une économie de moyens, peu de paroles échangées, notamment à la fin, mélange de polar et de drame existentiel …j’ai trouvé le film plus fort que « Qui Vive », et Cherif joué par Reda Kateb, autre histoire de vigile dont la vie basculera l’espace d’une nuit, tout comme Franck – Olivier Gourmet…d’anti-héro pour les 2/3 du film, Frank se transformera en héro magnifique et dérisoire….nous étions deux seuls spectateurs aux Trois Luxembourg, le nombre de copies distribuées semblent réduites…dommage !! Allez le voir sans vous laisser rebuter par la noirceur évidente…c’est un film magnifique !!!
(...) Le rythme lent du film nous enferme peu à peu avec Franck dans une boîte sans lumière, sans aération, en compagnie d’une image le plus souvent fixe et d’une bouteille de whisky. La force de JAMAIS DE LA VIE est de montrer (dénoncer ?) une précarité rampante, qui s’insinue dans le quotidien de millions de personnes, des travailleurs pauvres qui ne peuvent pas se payer le luxe de soigner une rage de dents. Mais c’est également cela qui nous prend à la gorge et nous étouffe petit à petit. Le mince espoir qui émane du film est-il donc viable ? De bons seconds rôles donnent plusieurs réponses, de l’assistante sociale (Valérie Bonneton) à l’ancien camarade syndicaliste (Thierry Hancisse). Il manque malheureusement l’enthousiasme de Discount (Louis-Julien Petit, 2013) ou l’humour et l’optimisme de La Part des Anges (Ken Loach, 2012) pour nous faire digérer une pilule très réaliste mais qui a du mal à passer. Très peu de musique dans le film, mais un « What A Wonderful World », qui se veut ironique et qui tombe mal, comme un cheveu sur une soupe trop épaisse. Bien qu’Olivier Gourmet soit comme toujours très impliqué et naturel, quelques dialogues un peu trop écrits sonnent parfois faux (...
Critique par PAULINE - lintégralité sur Le Blog du Cinéma
Pierre Jolivet décide de raconter la précarité sociale à travers cet homme qui vit d' un petit boulot de veilleur de nuit, qui habite dans une cité et qui chaque semaine doit rencontrer l'assistante sociale qui s'occupe de son dossier. Est-ce pour autant nécessaire de ne mettre aucune lumière dans son film ? Est-ce pour autant nécessaire d'associer ainsi précarité avec lourdeur ? La gaîté et la lumière ne sont pas réservé au quartiers chics ! La misère et la pauvreté intellectuelle ne sont réservé aux pauvres ! Jamais de la vie est un film fourre tout rempli de clichés grotesques avec une mise en scène si pauvre que l'on se demande comment un film aussi mauvais peut se prétendre sociétal ? Je ne suis pas allé au cinéma pour me taper à faire des rondes de nuits ! Parce que oui c'est bien ça qui s'est produit, j'avais l' impression d'être sur ce parking à attendre que le temps passe. J'ai attendu dans cette salle de cinéma que le temps passe et c'est chiant quand on doit attendre et qu'il ne ce passe rien ! C'est lent, tellement lent que ça en devient rapidement ennuyeux, tellement ennuyeux que cela en devient rapidement agaçant. C'est tellement mauvais ! Tout est mauvais et dés le départ on devine la fin tellement prévisible et pathétique de surcroît. Pierre Jolivet fait sans doute parti de ces pseudos intellos pour qui précarité rime forcement avec médiocrité. C'est tellement grotesque que je regrette d'être resté jusqu'à la fin par respect pour le réalisateur alors que lui même en manque terriblement de respect pour qui vit et connaît la précarité. On peut être pauvre et vivre dans une cité sans pour autant être ce qu'il dépeint dans son irrespectueux "lent " métrage ! Jamais de la vie je ne conseillerai ce film.
Que dire de ce film ? Une vision juste effectivement d'une quasi misère aussi bien affective que sociale..... C'est long, c'est long.... On fume des cartouches de cigarettes (pas une scène sans cigarette)..... Dès les premières minutes, je me suis dit "tiens, voilà un "Rosetta" bis".... et comme je n'avais pas trop apprécié en son temps "Rosetta"..... Mais ça n'est pas un mauvais film. Qu'y manque-t-il ? Un certain rythme peut-être... Les acteurs sont excellents. Crédibles ? Sans doute. Mais franchement, au-delà de la peinture sombre de la désespérance, on peine à y trouver davantage d'intérêt..... Je me suis presque ennuyée. Dommage, car l'intention était pourtant bonne, mais cela ne m'a pas vraiment touchée.
Le triste décor d'un centre commercial de nuit. L'enseigne d'une grande surface qui se reflète sous la pluie dans des flaques d'eau d'un parking déserté. Un appartement "sans vie". Des barres d'immeubles et la superbe photographie de Jérôme Alméras pour, d'emblée, plomber l'atmosphère.
Autant de décors glauques dans lesquels évolue, pour une grande partie du film, le principal protagoniste. L'excellent Olivier Gourmet. Un homme à la dérive, emmuré dans une grande solitude.
Le scénario dévoile habilement l'intrigue. La vie de tous les personnages n'apportera aucun réconfort. L'ensemble reste d'une incroyable noirceur et le triste reflet d'une effroyable réalité.
La réalisation, et les dialogues servent parfaitement ce film parfaitement maîtrisé de bout en bout. Aux côtés d'Olivier Gourmet, l'excellente Valérie Bonneton. Julie Ferrier, dans une brève apparition tout aussi parfaite. Marc Zinga, Thierry Hancisse et Bénabar complètent un casting sans faute.
Si Pierre Jolivet laisse espérer une ouverture vers une autre vie, pas forcément meilleure, il n'en sera rien.
Il réalise un film implacable, lourd et glacial dont on ressort sonné. Un film qui résonne comme un cri de désespoir face à l'indifférence générale.
Dans le genre film-de-banlieue-au-héros-mutique-qui-se-finira-mal, Jamais de la vie est plutôt réussi.
Pierre Jolivet, qui est un réalisateur très estimable (je me souviens avoir adoré Simple mortel), réussit plutôt bien sa première partie de film. Olivier Gourmet compose un anti-héros particulièrement opaque - probablement son meilleur rôle - et le film tisse autour de lui une trame narrative intrigante.
Les seconds rôles sont réussis (étonnant Benabar en patron sympa) et la photographie glauque rend très présente la cité dans laquelle l'intrigue se déroule.
Malheureusement, la deuxième partie du film verse un peu plus dans la facilité et le déjà-vu, même si la réalisation reste sèche et intéressante.
A voir pour le numéro d'acteur de Gourmet, si on apprécie sa dégaine de gros ours à la fois bedonnant et musclé.
Beau film avec des personnages réalistes et attachants qu'on a à peu pres tous connus,mais alors,quelle tristesse ! tout est noir,tellement noir que ça m'a fait penser à la chanson de Johnny qui dit "noir c'est noir,il n'y a plus d'espoir",elle même inspirée me semble t-il de la divine comédie de Dante.
On pense à Ken Loach ou aux frères Dardenne pour ce film noir. Pierre Jolivet continue dans le genre polar social. La banlieue, les centres commerciaux sinistres, tout ce monde déshumanisé est représenté avec beaucoup de pessimisme mais aussi de justesse. Olivier Gourmet y est excellent ainsi que Valérie Bonneton et tous les seconds rôles. Ce n'est pas une comédie, c'est certain, mais il faut aller voir ce film qui sauve le cinéma français de la médiocrité du moment.
Malgré une interprétation hors-pair, on ne rentre pas vraiment dans cette histoire un peu en creux et assez lente qui ne décolle jamais vraiment. Aucun personnage n'arrive à nous toucher.
Film entièrement porté par Olivier Gourmet - ce gardien de nuit de centre commercial..et bien porté. Une noirceur tellement bien rapportée de ces zones de "non vie"... ( comment y vivre ? et pourtant combien sont soumis à ces conditions - et les enfants ? ) - Quel plaisir de voir Valérie Bonneton lui donner la réplique..très simple et si présente pourtant - et être spectateur d'une sorte d'histoire d'Amour, curieuse !! Et puis on a Julie Ferrier qui "passe" très rapidement, et elle encore avec une présence incroyable. Bravi Pierre Jolivet !! **
Ce film sur la France d'en bas, comme diraient nos politiques, nous touche bien évidemment, mais sans misérabilisme, avec même un certain optimisme au milieu de la résignation ambiante. C'est dur, c'est fort et c'est beau. Mention spéciale pour les acteurs.