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Eric MarceL
70 abonnés
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1,0
Publiée le 4 octobre 2015
C'est fou ce que le cinéma français se détériore en ce moment, à l'image de "héros" malgré lui d'un monde terne, triste, qui pue la clope froide et le frigo vide mal lavé. Ça n'a pas de charme, ce n'est pas sexy, c'est triste, c'est mou, ça se traine et ça annonce (quand on a l'habitude de regarder des films) une fin programmée dès les premières secondes. Pendant une heure dix il ne se passe pas grand chose à part un vieux (avant l'heure) aigri et terni par sa vie un peu beaucoup catastrophique. Il s'ennuie profondément et moi avec. C'est contagieux l'ennui, c'est gris l'ennui, ça donne envie de mettre le feu alors le réalisateur (Jolivet, dont c'est à mon avis son plus mauvais film) se dit spoiler: qu'à la fin faut bien réveiller le spectateur qui regarde sa montre; alors dans un décor aussi triste que la bande son et que l'air languissant et traine savate de son héros de banlieue, il met le feu, histoire de réchauffer un peu l'ambiance et d'achever cette vie de supplice. Mais c'est trop tard, c'est couru, et la seule chose qui m'est venu à l'esprit ce fut "eh ben c'est pas trop tôt". Pessimiste sous lexo, à mon avis Jolivet avait appelé son film "toujours de la mort", et se producteurs ont du lui dire : "ah ben non, c'est un peu pessimiste, non ?" Alors il a choisi "jamais de la vie". Rien que le titre sonne l'ennui et la tristesse d'un parking de banlieue en plein hiver un dimanche matin, alors tu parles d'un programme.
Un rôle idéal pour Olivier Gourmet au sommet de son Art, incarnant un quinquagénaire désabusé, rôle de composition où pas, nous avons notre De Niro français (même s'il est belge). Le film est une peinture criante de réalisme sur une banlieue sordide comme il en existe beaucoup en France, qui retranscrit avec brio et simplicité le quotidien et ce que ressentent les habitants.
L’histoire est touchante, sincère, parlant de la misère sociale, au profondeur des convictions du protagoniste, la galère, le chômage et les boulots intermittents, une intrigue qui se focalise sur la désillusion syndicaliste suite au mouvement de conjonction économique, un homme désabusé et détruit par ce passé de poigne et qui cherche un sens à sa vie.
Le sol artificiellement mouillé et l'éclairage blafard que c'est photogénique un parking de centre commercial, la nuit. La dessus, la caméra suit un agent de sécurité ( O. Gourmet, magnifique) qui arpente résigné cette surface déserte et les allées aveugles de la galerie marchande, le dos courbé et l’œil aux aguets. Voilà la surprenante et originale introduction du film de P. Jolivet. La suite va avec le début, on s'enfonce dans une noirceur sociale qui vire au drame. O. Gourmet ( qui porte le film sur ses épaules) est tour à tour inquiétant, rassurant, protecteur, et joue les gueules de circonstance avec le talent qu'on lui connait. La fin me fait un peu penser au "Rififi chez les hommes" de Jules Dassin, ce qui est en soi une excellente référence quoique dans le contexte de ce film, un tant soit peu invraisemblable. Dommage ! Malgré tout cela c'est un bon film s'élevant un peu au dessus des livraisons actuelles.
J’ai bien aimé ce film noir, d’autant plus noir qu’il a été tourné pratiquement toujours de nuit…normal puisqu’il raconte le quotidien d’un veilleur de nuit attaché à un Intermarché d’Othis (si j’en crois l’enseigne), ancien syndicaliste s’étant beaucoup engagé dans la défense de son ancienne entreprise, revenu de tout, personnage dévasté qui ne croit plus en rien, mal rasé, un peu alcoolique n’ayant pas réussi à décrocher totalement…qui rencontre régulièrement une conseillère Pôle Emploi, pas mieux lotie que lui…et avec laquelle pourrait s’ébaucher une histoire…Olivier Gourmet est formidable, c’est un film sombre et sobre, au réalisme dru, réalisé avec une économie de moyens, peu de paroles échangées, notamment à la fin, mélange de polar et de drame existentiel …j’ai trouvé le film plus fort que « Qui Vive », et Cherif joué par Reda Kateb, autre histoire de vigile dont la vie basculera l’espace d’une nuit, tout comme Franck – Olivier Gourmet…d’anti-héro pour les 2/3 du film, Frank se transformera en héro magnifique et dérisoire….nous étions deux seuls spectateurs aux Trois Luxembourg, le nombre de copies distribuées semblent réduites…dommage !! Allez le voir sans vous laisser rebuter par la noirceur évidente…c’est un film magnifique !!!
Script solide, très belle direction d'acteurs, dont un Olivier Gourmet impeccable. Dommage que le trait misérabiliste soit aussi appuyé. Mais bon, c'est le défaut récurrent chez Jolivet, cette volonté parfois un peu lourde de faire passer un message social, quitte à en rajouter une couche, souvent inutile.
Jamais de la vie, drame social, met en scène Franck (Olivier Gourmet assez bon), gardien de nuit qui va, malgré lui, être sorti de sa torpeur. Résigné et usé par la vie professionnelle qu'il a mené par le passé, il a accepté sa condition et passe ses nuits à errer, plus qu'à surveiller, le parking de la grande surface qui l'emploie. Un événement va le conscientiser et le pousser à agir. Si Pierre Jolivet n'évite pas les clichés du genre (victimisation, milieu des cités, précarité, ...), il parvient à faire un film intéressant avec finalement peu de chose et sort même Valérie Bonneton de ses confortables comédies médiocres de ces dernières années.
Un très grand rôle pour Olivier Gourmet dans son rôle de gardien de nuit désabusé, Valérie Bonneton est très touchante , une plongée dans la misère sociale des travailleurs pauvres et dans le monde de la petite délinquance.
Une marque de fabrique. Chez Jolivet sa fibre sociale est indissociable de son regard artistique, et ce film en apporte une preuve supplémentaire. Un gardien de nuit qui a perdu ses illusions dans un combat syndical avorté renaît à la vie la nuit où des individus semblent préparer un mauvais coup. Il ne sait pas comment, mais il sait qu’il va agir. Un thriller social de cette trempe mérite un regard attentif, tant le réalisateur s’attache aussi bien à dépeindre des ambiances inhabituelles (le réveil de la galerie commerciale, par exemple, quand les grilles grincent tour à tour …) que des états d’âme en dérivation. Le destin mal fagoté ficelle un thriller social comme peu de cinéastes en France savent filmer. Sand dévoiler le fond de l'intrigue, Pierre Jolivet dresse un constat plutôt amère, ne serait-ce que sur l'issue des combats syndicaux. Olivier Gourmet est une fois encore l’acteur parfait pour ce rôle entre chien et loup, aux côtés de Valérie Bonneton et Marc Zinga, plus en retrait, mais indispensables et bien à leur place. Avis bonus Pour l’intégralité de la master class, c’est fabuleux. Pour en savoir plus
En CDD, un gardien de nuit dans un centre commercial s'ennuie. Les réparations de voiture télécommandées ou de radios sont alors ses seules distractions. Jusqu'au jour où Franck aperçoit une voiture suspecte sur son parking chaque soir. L'heure pour lui de sortir de sa torpeur quotidienne. L'heure pour lui de penser qu'il peut enfin servir à quelque chose.
Ce film social ne tombe jamais dans le misérabilisme. Il démontre, dans chaque dialogue, combien la société est malade et comment les gens peinent à s'en sortir décemment. Le scénario est sec, pessimiste mais tristement révélateur sur le statut de la précarité en France. Sorte de faux polar, Jamais de la vie pense au moindre élément narratif qui permettra de refermer le piège sur Franck, animal blessé et solitaire. Le spectateur le sait comme lui : l'inéluctable va se produire, mais qu'importe. Aujourd'hui plus que jamais, foncer vaut mieux que ne rien faire.
Entouré de petits seconds rôles qui participent tous au ton noir du récit (le beau-frère, la sœur, l'ancien collègue, tous synonymes d'échecs), le personnage central est une espèce de héros des temps modernes. Il veut l'équité pour tous sans se soucier des instances autour de lui (patron, police). A travers cet homme, Jolivet dévoile un brin d'utopie presque surréaliste. Alors que l'individualisme s'accentue encore et toujours, certaines personnes "ordinaires" peuvent voir au-delà de leurs intérêts.
Le véritable talent est celui qui ne se montre pas. Olivier Gourmet, 51 ans, est arrivé à la consécration avec Jamais de la vie. Sa force inouïe de rendre crédible ses personnages vient d'abord de son physique. Sa démarche ultra-réaliste et sa gueule passe-partout s'insèrent à merveille dans ces banlieues hostiles, lieux sauvages laissés à l'abandon. Sa voix rauque ensuite, à la limite de l'antipathie, trahit cette faiblesse qu'il ne peut pas toujours contenir. Avant d'être un ours, Franck est surtout une personne qui souffre profondément de l'injustice. Félicitations à cet acteur unique, dans l'une des meilleures œuvres françaises de cette année.
Le film met du temps à se mettre en place mais heureusement finit très bien spoiler: , enfin c’est une façon de parler – ceux qui ont vu le film comprendront mon allusion –, pour laisser au spectateur une bonne impression. C’est du Cinéma social avec, dedans, par petites touches, les vérités peu reluisantes de notre société contemporaine. Le film n’est pas au niveau des meilleurs films du réalisateur (je pense en particulier à « Simple Mortel » et « Ma Petite Entreprise ») mais est quand même très bien grâce à Olivier Gourmet, omniprésent, et au reste de la distribution (Valérie Bonneton en tête).
(...) Le rythme lent du film nous enferme peu à peu avec Franck dans une boîte sans lumière, sans aération, en compagnie d’une image le plus souvent fixe et d’une bouteille de whisky. La force de JAMAIS DE LA VIE est de montrer (dénoncer ?) une précarité rampante, qui s’insinue dans le quotidien de millions de personnes, des travailleurs pauvres qui ne peuvent pas se payer le luxe de soigner une rage de dents. Mais c’est également cela qui nous prend à la gorge et nous étouffe petit à petit. Le mince espoir qui émane du film est-il donc viable ? De bons seconds rôles donnent plusieurs réponses, de l’assistante sociale (Valérie Bonneton) à l’ancien camarade syndicaliste (Thierry Hancisse). Il manque malheureusement l’enthousiasme de Discount (Louis-Julien Petit, 2013) ou l’humour et l’optimisme de La Part des Anges (Ken Loach, 2012) pour nous faire digérer une pilule très réaliste mais qui a du mal à passer. Très peu de musique dans le film, mais un « What A Wonderful World », qui se veut ironique et qui tombe mal, comme un cheveu sur une soupe trop épaisse. Bien qu’Olivier Gourmet soit comme toujours très impliqué et naturel, quelques dialogues un peu trop écrits sonnent parfois faux (...
Critique par PAULINE - lintégralité sur Le Blog du Cinéma
Le cinéaste, Pierre Jolivet, signe ici un film sombre mais drôlement efficace. Olivier Gourmet y incarne Franck, un veilleur de nuit de 52 ans, ancien délégué syndical, qui semble désabusé par la vie qu'il mène. Cependant, il décide d'intervenir suite à des événements louches au sein de son entreprise. Ce film est parfaitement maitrisé de bout en bout. Les décors sombres du centre commercial et la cité décrépie dans laquelle habite Franck contribuent à renforcer la noirceur de la vie de ce personnage que l'on sent prêt à imploser à chaque instant. Valérie Bonneton et Marc Zinga complètent parfaitement le casting. Une noirceur totale jusqu'à la scène finale.
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4,5
Publiée le 27 octobre 2020
Le film de Pierre Jolivet est un thriller déguisé même si vers la fin son travail tourne au film noir. C'est essentiellement le portrait d'un perdant, magistralement dépeint par Olivier Gourmet l'un des meilleurs acteurs européens. Malgré son sort d'un avenir menaçant en vue il fonde une association caritative qui fournit de la nourriture aux plus démunis et il ne trouve que des travaux occasionnels, avec un contrat à durée déterminée un permanent est possible mais quand ?. Il travaillait comme ouvrier qualifié maintenant c'est un veilleur de nuit un travail où l'on est payé pour ne rien faire. Sa vie est cruellement vide il n'a pas de femme ni d'enfants, pas de partenaire seulement des cigarettes et une bouteille pour tuer le temps. La scène du restaurant est révélatrice quand il regarde ces gens qui dînent habillés à neuf on ressent son ressentiment pourquoi ont-ils eu autant de chance ?. Plus qu'un thriller (seule la dernière partie traite du genre) c'est une déambulation dans un paysage urbain souvent dans la nuit sombre. Des visages amicaux comme Etienne son ancien collègue, Ketou son ami noir dont il s'occupe un peu et surtout l'assistante sociale qui a ses propres problèmes, incarnée par Valérie Bonneton qui donne un spectacle émouvant et compatissant car son sourire peut éclairer ce paysage morne. En regardant les oiseaux migrateurs volant haut dans le ciel se dirigeant vers les pays chauds les mots du compagnon du héros sont une métaphore transparente. Ces oiseaux ne laissent jamais tomber l'un d'eux ils font l'amour ici puis ils nous quittent pour de meilleurs horizons. Alors qu'il contemple le ciel notre malheureux héros semble penser pourquoi pas nous ?...
Que dire de ce film ? Une vision juste effectivement d'une quasi misère aussi bien affective que sociale..... C'est long, c'est long.... On fume des cartouches de cigarettes (pas une scène sans cigarette)..... Dès les premières minutes, je me suis dit "tiens, voilà un "Rosetta" bis".... et comme je n'avais pas trop apprécié en son temps "Rosetta"..... Mais ça n'est pas un mauvais film. Qu'y manque-t-il ? Un certain rythme peut-être... Les acteurs sont excellents. Crédibles ? Sans doute. Mais franchement, au-delà de la peinture sombre de la désespérance, on peine à y trouver davantage d'intérêt..... Je me suis presque ennuyée. Dommage, car l'intention était pourtant bonne, mais cela ne m'a pas vraiment touchée.