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    West Side Story
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    419 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 419 abonnés 4 746 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Relecture ou remake du film de Robert Wise ou Jerome Robbins, peu importe la dénomination, la version 2021 de West Side Story est avant tout siglé Steven Spielberg, dont il est impossible de ne pas ressentir l'enthousiasme d'avoir tourné sa première comédie musicale. Bien sûr, personne n'a envie de voir un nouveau Citizen Kane ou un Chantons sous la pluie du XXIe siècle mais de dubitatif au départ, il faut bien avouer que le cinéaste américain le plus célèbre au monde a réussi son pari fou (et inutile ?), avec une virtuosité dans certaines séquences qui dépasse l'entendement, provoquant une réelle euphorie. C'est particulièrement vrai dans les scènes dansées et chantées (il est vrai que Bernstein y est pour quelque chose) et un peu moins dans les moments mélodramatiques, vers la fin du long-métrage, qui ne sont pas loin de s'étirer démesurément. Mais quand le film virevolte et s'envole, c'est du nanan ! Et pourtant, l'interprétation des deux principaux personnages, correcte mais pas étourdissante, ne fera pas oublier celle de Chakiris, danseur hors pair, et surtout celle de Natalie Wood, indépassable et inoubliable, bien que n'ayant pas de sang portoricain dans les veines. Le reste du casting est impeccable, et même supérieur, avec notamment le rôle d'Anita, sublimement incarné par Ariana DeBose. Pour le reste, impossible de ne pas louer la fluidité narrative du film, sa science du cadre et son utilisation extraordinaire des décors, plus vrais que nature pour représenter le New York de la fin des années 50. Spielberg aurait pu opter pour une modernisation de l'histoire en écho aux violences et au racisme dans l'Amérique d'aujourd'hui mais il a préféré respecter l’œuvre originelle, prenant le risque d'être comparé au long-métrage de 1961. C'était courageux et il a relevé le défi haut la main, chapeau !
    Philippe B.
    Philippe B.

    7 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    cette version ne m'a pas fait le chef d'oeuvre original. j'attendais tellement mieux de Spielberg... dommage..
    AdriBrody
    AdriBrody

    7 abonnés 601 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    Il faut bien avouer que tonton Spielberg sait s'y prendre. Une maîtrise de la caméra, des chorégraphies rythmées, un travail époustouflant sur la lumière et les décors... Bref, c'est une leçon de cinéma comme il en fait assez régulièrement pour rappeler qui est le boss.
    Mais pour le reste, c'est un peu moins indéniable. Si Rachel Zegler a une voix absolument sublime, son jeu est assez en deçà. Elle transmet peu d'émotions et dans les scènes supposément dramatiques, ça fait tâche. Quant à Ansel Elgort qui avait été une révélation dans "Baby Driver" ne réitère pas et, s'il reste plus émotif que sa comparse, est lui aussi en-dessous de ce qu'on pouvait attendre. Et malheureusement, quand les émotions fortes ne passent pas, ça entache une partie du film. D'autant plus que le reste du casting est plutôt bon, mais qu'il repose sur des épaules encore trop frêles.
    Lolipop
    Lolipop

    8 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Une excellente comédie musicale qui livre un message politique fort, plus que jamais d'actualité. Les danses et les chants sont vraiment beaux!! Les décors aussi sont superbes. Tout est absolument génial, un film comme on en voit rarement. Je recommande vivement!!
    zappa
    zappa

    1 critique Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    SPELBERG REALISATEUR DE GENIE MAIS HELAS PAS UN GRAND MENEUR DE BALLET.
    LE film est moyen.
    la ressemblance de tony avec Marlon Brando est criante,pour le reste le film est usant et trop long .
    Pour la morale le sujet ainsi traité à pris un sacré coup de vieux
    Mais vu ce que l'on trouve en salle à part tre pianni et house of gucci pourquoi pas, mais à vos risques...
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    334 abonnés 1 725 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2022
    WEST SIDE STORY raconte l’histoire légendaire d’un amour naissant sur fond de rixes entre bandes rivales dans le New York de 1957.
    C’est la légende Steven Spielberg qui va faire à son tour l’interprétation de l’œuvre musicale pensée par Arthur Laurents, Stephen Sondheim et Leonard Bernstein. Le scénario a été écrit par Tony Kushner ayant déjà travaillé avec le réalisateur sur Lincoln en 2013 et Munich en 2006.
    Je ne suis pas fan des comédies musicales en général mais j’ai trouvé celle-ci très bien par son cachet.

    Déjà, il faut se remettre en mémoire le phénomène West Side Story. L’aventure commença en 1957 avec sa première représentation à Broadway. S’ensuivra alors 732 avant de partir en tournée mondiale qui ira jusqu’à Londres. C’est son adaptation sur grand écran en 1961 qui accrut encore plus sa popularité auprès grand public. Ce dernier remporta 10 Oscars dont celui du meilleur film. La réalisation de Robert Wise et Jerome Robbins devient avec le temps un classique du style musical.

    Je n’ai pas vu la version de 1961, je ne ferais donc aucun comparatif. Je tiens juste à dire que faire un remake 60 ans après n’est pas une mauvaise idée. Beaucoup de temps s’est écoulé depuis et cela permet à d'autres générations de découvrir cette œuvre en plus de lui donner un coup de polish. Steven Spielberg est un réalisateur de talent. Son travail de l’image est sublime. Une atmosphère se crée dans ces rues de New York et ce quartier en pleine destruction. On sent quelque chose de grandiose dans les plans. Une volonté de montrer la grandeur de l’œuvre. En revanche, l’histoire en elle-même va être assez classique. Après cela se comprend, on est sur un format comédie musical et donc la présence des chansons empêche un développement complexe de l’intrigue. Cependant, quelques éléments m’ont laissé dubitatif quant à leur déroulement. On voit par exemple un regard se transformer en l’amour d’une vie en une scène ou encore un acte impardonnable finalement pardonné en une chanson. Cette tendance à faciliter le scénario m’a un peu fatigué à force.

    Ce qui est important dans un film de ce genre est la musique. Sur ce point, elle est assez réussite. Concrètement, j’ai bien bougé. On retrouve des airs qui sonnent connus comme l’introduction des Jets et leur fameux claquement de doigts, mais aussi des titres devenus culte comme “America”. Forcément, c’est un plaisir à réécouter. D’autant plus que cela s’accompagne de chorégraphie géniale. Que ce soit avec peu de personnages ou plusieurs dizaines, elles sont visuellement superbes. Certaines sont faites pour en mettre plein la vue, d’autres plus feutré pour l’aspect romance et enfin il y en aura aussi qui feront plus rire. Un aspect légèrement comique qui apporte de la fraicheur au récit globalement dramatique. Pour notre plus grand plaisir, tous les acteurs chantent bien sauf Rachel Zegler qui n’était pas agréable pour mes oreilles.

    Le plus embêtant c’est qu’elle ne joue pas bien du tout. Elle a tendance à en faire des tonnes. Pour son premier rôle, j’étais assez dubitatif. On est censé la revoir en 2023 dans la peau de Blanche-Neige pour l’adaptation en prise réelle du classique Disney. J’attends donc de voir. Cependant, revoir Ansel Elgort est toujours agréable. Cet acteur est plein de talent et il le prouve encore une fois par une sublime prestation. J’ai aussi beaucoup apprécié les performances de Mike Faist et David Alvarez. Il faut cependant m’expliquer pourquoi les passages en espagnol ne sont pas sous-titrés alors que certains sont importants. Heureusement que je comprends mais vue les commentaires que j’ai entendus dans la salle, ce n’était pas le cas pour tout le monde.
    Dominique Merlen
    Dominique Merlen

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Tout a été dit, en bien, par mes prédécesseurs.
    Etait-ce du à la qualité de la projection chez moi (les toiles du lac à aix les Bains ) ? mais j'ai trouvé que l'image manquait de précision ou de netteté.
    J'attends de revoir ce chef d'oeuvre sur mon grand écran 4K..
    Un peu dérouté par le manque de "différences" entre les Jets et les sharks.. Je m'y perdais parfois. Volontaire ?
    Par contre quelle synchronisation entre l'image et la musique ou les bruitages !!!
    Claude WOLFS
    Claude WOLFS

    37 abonnés 117 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    West Side Story version SPIELBERG est aussi sympa a vivre que la V.O de 1961 ....et l'on sent vraiment la patte de SPIELBERG avec sa manière d'entrainer le spectateur ou il le souhaite. Plus politique que la V.O (Violence sociale, place des femmes dans la société, immigration racisme, violence policière ....moins romancée et plus directe) et avec la puissance des gros plan, des plans séquences magnifiques (Flashmobs), éclairage et bande son (Archie connue mais les voix!!!! ) le pari risqué est réussi . Sans être un chef d'œuvre cette adaptation/copie/remake de la tragédie musicale mise en image par Robert WISE séduira sans problèmes le public . Box office assuré
    Isabel I.
    Isabel I.

    34 abonnés 317 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    Le West Side Story de Spielberg est tout à fait identique à celui de  Robert Wise respectant parfaitement l'ambiance sixties (couleurs chaudes filtres nostalgiques). Les musiques, les danses, les costumes  "c'est tout pareil" à celui de 1962 : un copier-coller parfaitement réussi comme je le souhaitais ĺ!  A peine amélioré, malgré l'évolution des techniques cinématographiques, les scènes de danses aux plans d'ensemble ou plans serrés. Moments  où les danseurs semblent avancer vers nous sont tout autant bluffantes.
    Alors à quoi bon faire un nouveau West Side Story ? Spielberg a voulu se faire plaisir et réaliser son rêve de gosse ?  Et bien malgré cette similitude et ce respect pour l' œuvre initiale, il y a un réel plus ; il est plus bavard. Les dialogues sont plus construits, plus explicites. Ce qui était subliminal voire plus édulcoré dans le premier West Side Story devient ici beaucoup plus évident. Le caractère des personnages est plus fouillé, plus crédible. Ils s'inscrivent dans une histoire avec un passé. L'aspect initial  "roman-photo à l'eau de rose" plus mièvre gagne en intensité. On va au-delà de l'histoire d'amour...
    Les thèmes sociétaux sont beaucoup plus appuyés, là je parle du problème de l'immigration, du rejet de l'autre, de la peur ou le refus de la différence. Ce film est plus engagé et ce qui était en toile fond dans la version première devient du premier plan dans celui-ci .
    Je ne dirais pas que le réalisateur appuie sur ce sujet pour qu'on le comprenne mieux, non je pense il appuie sur ce sujet parce c'est toujours d'actualité. Ce n'est pas qu'un simple remake ; c'est le même avec les  qualités artistiques plus une forme de militantisme.
    A moins que ce ne soit mon regard qui ait changé ? 60 ans après toujours d'actualité .
    selenie
    selenie

    5 996 abonnés 6 129 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Sur le fond plus de six décennies permettent à Spielberg d'être sans doute plus pertinent sur plusieurs choix surtout d'un point de vue déontologique. Dans l'ensemble on n'a pas grand chose à critiquer sur ce film esthétiquement très beau, aux décors et aux costumes magnifiques, une mise en scène plus ou moins inspirée... Sévère sans doute, mais on notera par exemple un abus non négligeable du coucher de soleil et/ou de l'auréole solaire et/ou lumineux pas toujours judicieux et trop systématique, donc peu naturel. Le casting est plutôt bien vu, et notamment force est de constater que Ansel Elgort est plus charismatique que Richard Beymer. On constate surtout que Spielberg n'hésite pas à être plus frontal dans la violence, moins "enjolivée", néanmoins on peut aussi se dire que Robert Wise était plus fidèle au Broadway musical ; en effet, dans la version 1961 la chorégraphie incluait et incorporait la violence dans la danse de façon plus artistique. Spielberg signe un très beau film, une comédie musicale cohérente pour un très bon moment de cinéma, mais on lui lui préférera quoi qu'il arrive la version de Robert Wise.
    Site : Selenie
    Yves G.
    Yves G.

    1 408 abonnés 3 427 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    En 1958 à New York deux clans rivaux, les Jets et les Sharks, se disputent quelques blocs d’immeubles voués à la destruction. Tony a fondé les Jets avec so ami Riff ; mais un an en prison après une bagarre qui a mal tourné l’a éloigné de la bande. Maria est la jeune sœur de Bernardo, le bouillonnant leader des Sharks qui rassemblent les jeunes Portoricains du quartier.
    Tandis que la tension monte entre les deux bandes, qui menacent de s’affronter dans un combat sanglant, Tony et Maria se rencontrent et s’enflamment l’un pour l’autre. Pourront-ils s’aimer en dépit de leurs différences ?

    La critique du West Side Story de Spielberg ne peut être qu’un processus en deux étapes.

    Première étape obligée : revenir à l’original, au film de 1961 de Robert Wise adapté de la comédie musicale éponyme montée quatre ans plus tôt à Broadway par Jerome Robbins. De l’avis général, c’est un chef d’oeuvre du genre. De mon avis personnel – et volontiers subjectif – c’est le meilleur film de tous les temps (ex aequo avec "La La Land"). Bien entendu ce jugement peut-être excessif est ouvert au débat contradictoire. Si la comédie musicale, son artificialité vous donne des boutons, si "Les Parapluies de Cherbourg" ne vous arrache aucun sanglot et "La La Land" des ricanements moqueurs, alors peut-être ne partagerez vous pas mon enthousiasme.
    Mais si la comédie musicale est un genre qui vous touche, alors il est difficile de ne pas considérer que le "West Side Story" de Robert Wise en est l’achèvement le plus parfait. Pour trois raisons au moins. Pour la géniale adaptation du "Roméo et Juliette" de Shakespeare – qui, lui aussi, peut légitimement candidater à la médaille d’or dans sa catégorie. Pour l’incroyable richesse de la musique de Leonard Bernstein. Pour l’extraordinaire acuité et pour l’intelligence avec laquelle cette oeuvre qui est tout sauf frivole évoque quelques grands problèmes de l’époque : le racisme (qui frappait surtout la communauté afro-américaine), la délinquance juvénile (le titre "Gee, Officer Krupke" en examine en 3’30 » les apories avec autant d’intelligence que le ferait une thèse de sciences politiques de 500 pages), l’immigration portoricaine (la chanson "America", rapidement devenue un tube, expose avec humour ses contradictions, entre nostalgie du retour et difficile assimilation) , la gentrification de New York….

    Cette première étape franchie, et le constat étant dressé de l’absolue fidélité de Spielberg au modèle de 1961, dont il reproduit quasiment à l’identique, avec une fidélité fétichiste, la quasi-totalité des ingrédients, l’histoire, le lieu, l’intrigue, les personnages, les décors, les costumes et la musique, reste à examiner la seconde, la plus délicate : pourquoi diable Steven Spielberg est-il allé filmer ce remake ?

    C’est la question que se posent tous les spectateurs, avant, pendant ou après le film. C’est la question que tous les critiques se posent. Et c’est la question à laquelle, hélas, le visionnage de "West Side Story" ne permet pas de répondre.

    Que Steven Spielberg soit l’un des plus grands réalisateurs contemporains ne fait aucun doute. Il faut une sacrée dose de snobisme pour considérer que "Les Dents de la mer", "E.T.", "Les Aventuriers de l’arche perdue", "Jurassic Park" ou "La Liste de Schindler" soient de mauvais films. Il faut une sacrée malhonnêteté intellectuelle pour affirmer que leur succès n’était pas mérité et qu’ils n’ont pas résonné avec l’air du temps.

    Sa reconstitution fidèle du film de Robert Wise, le soin apporté aux décors et aux costumes, le brio ébouriffant de sa virevoltante caméra, la beauté saisissante des chorégraphies de Justin Peck (qu’il s’agisse du mambo millimétré au gymnase, de la ville en liesse de "America" ou de la grâce féline des danseurs de "Cool") ne pourront faire que l’unanimité.

    Mais on en revient toujours à la même question : pourquoi ? A-t-il voulu actualiser l’oeuvre ? la transposer à l’époque contemporaine ? Pas du tout. On guette des clins d’oeil à l’Amérique de Donald Trump, au racisme qui continue à la diviser, à #MeToo …. Rien. Le "West Side Story" de Spielberg ne nous dit rien de l’Amérique des années 2020 ; c’est un monument nostalgique à la gloire de l’Amérique de la fin des années 50, celle de son adolescence (Spielberg est né en 1946). Comme le "Rosebud" de Citizen Kane, "West Side Story" est un souvenir régressif, celui d’une époque mythifiée, que le réalisateur septuagénaire, couvert de gloires, regrette.
    massiliask
    massiliask

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    Un film à voir absolument dans une salle de cinéma.
    La mise en scène de Steven Spielberg est somptueuse. La caméra virevolte au milieu des chorégraphies et la photo du film touche au sublime.
    Le cinéaste a toujours voulu faire une fresque musicale, il réussit son pari de façon magistrale.
    Korbô D.
    Korbô D.

    9 abonnés 81 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 décembre 2021
    Spielberg au sommet de son art. Une déclaration d'amour à la comédie musicale originale. Sa caméra toujours virtuose. Un casting sans faute (mention spéciale à Riff et Anita).
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    511 abonnés 941 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    On a coutume de penser que chaque film est à part. En ce qui concerne Steven Spielberg, c'est une certitude. Avec West Side Story, le réalisateur légendaire signe son deuxième remake en 50 ans de carrière. Pentagon Papers ou Ready Player One constituaient autant de preuves de son éclectisme que de mises en garde adaptées à cette période troublée, alors on voyait mal ce que venait faire la relecture d'un classique là-dedans. À l'issue de la projection, la sanction est sans appel : on a vraiment mal regardé.

    Soixante ans séparent l'original de cette nouvelle version, et le terme est approprié. Pas de réactualisation, on est bien de retour dans les années 60. Cependant, le plan d'ouverture (majestueux) n'est plus une plongée sur la ville de New York mais sur les ruines d'une ville en pleine mutation. C'est au milieu de le quartier de l'Upper West Side que va se jouer le conflit entre deux gangs, alors que la gentrification grignote de plus en plus de leur territoire. Frontières, barrières, murs ; qu'elles soient réelles ou métaphoriques, il ne sera question que de ça chez Spielberg. Ce qui était jadis une toile de fond est aujourd'hui propulsé aux premières loges. À défaut de réinventer l'idylle entre ce Roméo & Juliette des ghettos, le metteur en scène a perçu l'angle sociologique qui ferait la différence. Et la pertinence.

    En lieu et place de plans statiques qui sublimaient les chorégraphies en 1961, la mise en scène projette son spectateur au milieu de ballets enchantés ou de batailles enfiévrées. On tourne, on swingue, on stresse, on se laisse emporter par l'effervescence. La maestria cinétique épouse le tempo et les danses jusqu'à ce qu'on en ressorte étourdi. Il faut les voir, se disputer leur zones, prêts à tout pour défendre la limite qui les sépare de leurs semblables. Tant qu'ils valsent, cela ressemble à une compétition dont on mesure la futilité, presque avec gourmandise. Cette limite se réduit tout à coup à une cage d'escalier entre deux amoureux, et là cela devient juste tragique. Ensuite, la ligne de séparation entre les êtres prendra la forme d'un étage, d'un pont ou d'une prison. La caméra de Spielberg s'adapte constamment des espaces dans lesquels elle doit composer et s'en amuse. C'est un délice qui ne détourne jamais l'attention sur ce qu'il raconte en creux.

    Proche de l'original ? Oui mais pas tant. Dans les grandes lignes, on a rigoureusement la même histoire. Si je confesse volontiers avoir un peu moins d'intérêt pour le très beau couple Ansel Elgort/Rachel Zegler, c'est parce que West Side Story a quelques belles surprises en réserve.
    Elles prennent la forme d'une construction plus fluide que l'original, avec des numéros intercalés ou repensés pour améliorer la narration. En sus, une poignée de seconds-rôles sont étoffés, ce qui améliore d'autant l'intrigue. J'en veux pour preuve le personnage de Riff (Mike Faist, parfait) qui est considérablement durci, quand celui de Chino gagne quelques couleurs. Mais pour en prendre plein les mirettes, cherchez les femmes. Pour les hommes, le bilan est blafard, guttural. Ce sont elles qui offrent les ambiances les plus solaires, les plus galvanisantes. Le cœur palpitant du long-métrage, une héroïne le fait battre : Anita.

    Dans la frénésie ou le chagrin, Ariana deBose embrase littéralement le film à chacune de ses apparitions. Sur le terrai de l'émotion, sa performance n'a d'égale que celle de Rita Moreno...qui interprétait Anita dans l'adaptation précédente. Rappelée pour interpréter l'équivalent de Doc (un tenancier humaniste), l'actrice bientôt nonagénaire est à l'origine d'un des moments les plus poignants de ce remake. Enfin, le film trace un joli parallèle entre les barrières dressées au niveau racial, culturel et également identitaire, au travers d'Anybodys, protagoniste transgenre nettement plus présent. Un progressiste de toujours comme Spielberg ne pouvaient que s'enticher de telles figures pour faire passer son appel à faire tomber les murs entre ses compatriotes pour apprendre les uns des autres (la langue joue un vrai rôle dans cette version). Comment refuser ?

    Ça peut paraître hâtif d'en rester là, sans s'étaler sur la totale réussite de cette réorchestration proposée par David Newman des morceaux immortalisés chez Leonard Bernstein. Ou s'étendre sur la perfection absolue de la photographie signée Janusz Kamiński, partenaire historique de Spielberg. Mais une fois qu'on a dit que tous les départements ont fait des merveilles à tout point de vue, que reste-t-il à dire ? West Side Story est un double triomphe : un hommage bouleversant, une reprise époustouflante. On ne retrouve pas l'original, on le redécouvre.
    Mel
    Mel

    3 abonnés 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Une masterclass. Que ce soit le chant, le jeu, les chorégraphies, les lumières, la réalisation.. Sublime.
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