Dans le West Side, bas quartier de New York en pleine réhabilitation, deux bandes rivales s’affrontent, les Jets de Riff et les Sharks de Bernardo, le tout, sur fond de romance interdite entre un ex des Jets et la sœur de Bernardo.
Pendant que certains crieront au scandale de voir l’une des plus importantes comédies musicales de l’Histoire être réinterprétée au cinéma 60 ans après le chef d’œuvre de Robert Wise, d’autres cependant (et notamment les plus jeunes), pourront grâce à ce film, découvrir cette variation de Roméo et Juliette de Shakespeare. Et il faut bien l’admettre, à titre personnel, j’avais craché sur le film il y a plus d’un an lorsque j’en avais pris connaissance, je ne voyais pas l’intérêt de réaliser un remake ou une nouvelle adaptation de la célèbre comédie musicale de Broadway, le chef d’œuvre d’origine se suffisant amplement à lui-même. Mais il faut aussi l’admettre, cette relecture s’avère visuellement bluffante. Pendant plus de 150 minutes, j’ai scruté les moindres détails que pouvais nous offrir Steven Spielberg. Quand l’œuvre d’origine étaient essentiellement tournée en intérieur, cette nouvelle version s’offre quant à elle, le luxe d’être réalisée en extérieur, en décors naturels (ou reconstitués en extérieur pour les séquences se déroulant sur le site qui deviendra par la suite le Lincoln Center). Les reconstitutions du West Side à Paterson (dans le New Jersey, à 1h de New York) sont remarquables, mais que les fans de la première heure se rassurent, les chorégraphies ont toujours une place prépondérante au sein du film et s’avèrent à la hauteur de nos attentes.
Visuellement bluffant, aussi bien lors des plans aériens que lors des chorégraphies où les acteurs se donnent sans compter. Cette nouvelle version à le mérite aussi d’être plus politisée que ne l’était l’œuvre d’origine et se permet même d’évoluer dans le sens de notre époque avec ce rapport au genre (le personnage d’Anybodys est ouvertement transgenre). Bien évidemment, il est assez difficile de faire un sans-faute, surtout en passant après un tel chef d’œuvre. West Side Story (2021) accuse quelques longueurs disgracieuses dont on se serait bien passé et côté casting, après les interprétations mémorables de Natalie Wood, Richard Beymer & George Chakiris, il m’est difficile d’apprécier pleinement l’interprétation du trop sage Ansel Elgort et de Rachel Zegler (qui à ce petit côté « princesses Disney », d’ailleurs, il n’est pas surprenant d’apprendre qu’elle interprètera Blanche Neige dans le prochain live-action). Par contre, on ne boude pas notre plaisir d’y retrouver Rita Moreno (qui interprétait Anita la petite amie de Bernardo dans la première version et qui cette fois-ci, interprète Valentina, la veuve de Doc, celui qui tenait l’épicerie dans le film de 1961).
Au final, on se retrouve devant une très belle relecture d’un chef d’œuvre qui se suffisait à lui seul. Rien de bien nouveau à travers cette nouvelle version, certes plaisante à regarder, mais rien ne vaut l’original.
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