P. Sorrentino propose une œuvre d'une esthétique indéniable et surtout très maîtrisée, au sujet bien amené autant que tout ceux qui gravitent autour, le tout porté par un casting absolument à la hauteur, surtout en ce concerne le binôme de héros qui est formidable car il est indéniable que les deux acteurs qui les incarnent sont totalement à la hauteur de ce qu'ils représentent, que ce soit M. Caine en vieil homme sur la fin qu'il interprète parfaitement, jusqu'à la démarche mal assuré ou les difficultés physique dues à l'âge qui sont d'un réalisme certain et permettant de transmettre par sa simple prestance ce qui représente son personnage, identifiable d'un clin d'œil tellement cet acteur est capable de se transcender dans la simplicité, ou que ce soit H. Keitel irrésistible dans ce réalisateur qui lui se voit toujours dans le coup, qui lui apporte la dose d'humour, aspect qui fonctionne bien d'ailleurs dans le film et surtout à l'image d'autres membres du casting comme R. Weitz ou P. Dano par exemple, ils permettent de développer un éventail plus large de sujets plus ou moins liés à la vieillesse et le temps qui passe, ainsi le personnage de Keitel apporte une réflexion très intéressante en ce qui concerne le monde professionnel du cinéma, ainsi la vraie force de ce casting et des protagonistes qu'ils incarnent c'est de pourvoir creuser différents sillons de réflexions à travers ce film, chacun trouvant ainsi un écho plus ou moins efficace mais qui a le mérite de le porter de manière intéressante, pas seulement contemplatif, et le plus truculent reste quand même l'introspection faites par D. Maradona qui se trouve à jouer son propre rôle de manière bien caricaturale certes mais qui prend beaucoup de sens, du moins philosophiquement, par ce qui est mis en scène, personnage totalement inattendu et qui donne un crédit supplémentaire à tout ce qui est présenté, et surtout une prise à la réalité assez intéressante, sans oublier cette actrice qu'incarne J. Fonda que l'on voit seulement lors d'une scène mais qui fait preuve d'une précision somptueuse pour rendre compte du côté acerbe et impitoyable lors d'une tirade impressionnante et criante de vérité en ce qui concerne la place du 7e art aujourd'hui entre art et business, idée subtilement amenée en quelques répliques et qui pourtant prend beaucoup de sens dans cette histoire. A bien y regarder, on suit effectivement d'un côté les pérégrinations de deux anciens artistes de renoms, chacun avec leur fardeau et leur réussite qui d'ailleurs sont traitées habilement afin de ne pas non plus tomber dans le mélodrame grâce à une mise en scène très originale, car le scénario reste simple à la base et permet surtout d'établir un cadre pour exposer différentes réflexions qui commence bien sûr par la confrontation des héros à leur vieillissement jouant subtilement avec humour, lyrisme et émotion afin de rendre compte de choses plus détaillées comme leur rapport respectif avec leur art et leurs œuvres, encore une fois avec un grand écart en ce qui concerne le passé de chacun des héros pour offrir une plus large palette de réflexion sur un même sujet, d'ailleurs tout ce qui concerne le question sur le monde du cinéma avec le personnage de H. Keitel trouve évidement un écho supplémentaire, surtout lors de sa présentation en compétition au 68e festival de Cannes et que le réalisateur se complaît à faire un clin d'œil lors d'une scène au célèbre festival français de cinéma, et le cheminement de l'idée faite pour ce qui est de la relation entre artiste et son œuvre, et la fin d'une carrière due au temps qui passe pour ainsi retrouver lien avec le sujet principal du film, et c'est que fait le scénario fait habilement tout du long, mais il est clair que la question du 7e art à une belle part dans le film, comme le prouve le rôle interprété par P. Dano qui propose la vision d'un acteur qui se prépare pour un rôle singulier, et dont certains éléments de son histoire trouvent des similitudes avec les problèmes qui tracassent les héros malgré la différence d'âge, ainsi ce qu'il faut retenir de toute ces pistes de réflexions exposées et traitées c'est que P. Sorrentino parvient à traiter toutes ces idées si diverses soient elles de manière intéressantes avec lesquelles on est souvent d'accord par le cheminement de la pensée qui est fait, et surtout sans trop créer ce sentiment d'œuvre purement philosophique alors que c'est tout de même le cas, mais on ne ressent à aucun moment une quelconque longueur, l'humour ou la poésie de l'image permettent de contourner ce genre d'obstacle. C'est sans aucun doute que la qualité esthétique de ce film est l'une des pierres angulaires puisque en plus du travail apporté sur la photographie qui expose les paysages suisses dans leur plus pure beauté, jouant aussi de ce style très apaisant pour illustrer cette tranche de vie sur l'âge, mais qui en plus permet d'illustrer un grand nombre d'idée en confrontant les personnages à cet environnement à la fois gigantesque et si intime, néanmoins le plus réussi reste la mise en scène très singulière de certains passages, nombreux d'entre eux n'étant que de simple liaison, que ce soit lors du générique de fin qui se retrouve incrusté subtilement dans la scène finale ou que ce soit dans un court moment qui met à l'image beaucoup de lyrisme et d'onirisme, alors qui n'est pas toujours évident à assimiler par ses apparitions subites ou par ce qui est représenté car il est clair que cela est une vision très personnelle mais surtout stylisée de manière plus qu'original, pourtant quand on parvient à entrer dans l'univers du réalisateur et que l'on saisi bien le but, tout cela reste très appréciable et surtout parfaitement amené, donnant une certaine pérennité au rythme général, et assumant sa poésie à la perfection. Alors effectivement une certaine sensibilité à ce type de cinéma plus basé sur la forme et le fond que sur l'action en elle même, pourtant la manière dont cela est fait reste très accessible et surtout plein de bonnes trouvailles et de réflexions sensées, et une fois entrer dedans on suit avec plaisir ce que les personnages proposent tout au long de ce film, l'esthétique qui sert d'écrin étant très intrigante mais porte parfaitement le style du film, par une mise en scène épurée de l'image à la musique et des acteurs qui offrent de performances mesurées, donnant toute les nuances nécessaires pour appréhender les idées exposées, mais quelque soit la sensibilité, il faut reconnaître la grande qualité de l'ensemble de ce film, et surtout l'humour est de mise, par des situations ou encore des répliques très justement amenées qui font souvent sourire, et là encore faut il y être réceptif.