Un film à l’esthétique très réussie, les plans sont construit comme des tableaux, c’est très beau. Il y a tout d’abord cet établissement thermal au pieds des montagnes, qui nous plonge dans le 19e siècle et le chic de la bourgeoisie de l’époque, il y ensuite ces montagnes des Alpes, présentes, sauvages, dans la Suisse profonde. Ensuite il y a un récit un peu déconstruit, surréaliste qui tourne autour du thème de la vieillesse et de la déliquescence des corps. Les deux héros principaux magnifiquement interprétés, sont à la limite, ils ne croient plus à la vie. H.Keitel, ex réalisateur célèbre se bat pour monter son dernier film mais il sait que c’est très aléatoire, quand à Michael Caine, compositeur de musique classique, il ne veut plus entendre parler d’ exercer encore son métier, malgré de multiples relances. Les évènements qui surviendront lors du film l’amèneront à changer de posture, pour nous offrir en final, un dernier concerto, sublimant la beauté et la jeunesse. Le film est parfois un peu lent, et le manque de linéarité dans le récit peut déconcerter. Des personnages parfois un peu « étranges » traversent le film, prostituées de luxe, infirmières mégalo, couple muet à l’hôtel, mais sexe maniaque dans les bois alentour. Mais il y a de très belles scènes, le sosie de Maradona nous fait mourir de rire, et la jeune Miss Univers amène une fraicheur certaine lors de ces apparitions. On retrouve un peu l’esprit du cinéma italien flamboyant des années 60, type Fellini, ou même Pasolini. Un cinéma très original, qui sort des sentiers battus