J’étais ravi de retrouver Robert McCall. J’avais bien apprécié l’originalité de son personnage dans le premier volet ; personnage, réfléchi, méticuleux, précis. Je l’avais comparé à un serpent venimeux : il frappe avec efficacité. Ses combats chronométrés, réglés à la seconde près, renforçaient la crédibilité de l’acteur, Denzel Washington, dans l’interprétation de ce personnage, étant donné que l’acteur nous avait peu habitué à ce genre de rôle. Ce n’est pas comme Bruce Willis, Steven Seagal, Jason Statham, Keanu Reeves ou autres Tom Cruise. Robert McCall avec cette caractéristique qui lui est propre permet à Denzel Washington d’être crédible. Ces gestes sont pratiquement économiques. Il se sert des éléments qui sont à sa disposition. Les combats sont rapides et efficaces. Et surtout lisibles en terme de mise en scène. McCall est un super héros à sa façon, dans le sens noble du terme, anonyme, désintéressé. Dans ce second volet, on retrouve McCall dans un train qui se dirige vers Istanbul. Au wagon-bar, on le voit préparer avec soin son combat. C’est un plaisir. La séquence suivante, on y voit une maman en pleurs, émue, récupérer sa petite fille. On ne sait rien de ces retrouvailles et encore moins le pourquoi. Un peu plus tard, la réalisation nous confirmera que le spectateur n’a pas besoin d’en savoir davantage sur cette libération. McCall retrouvera la petite fille tranquillement assise pendant que sa maman encaisse l’argent d’un livre commandé par McCall dans une librairie. A l’abri du regard de la maman, McCall mettra un index sur sa bouche pour inviter la petite fille à ne pas dévoiler son identité. Elle lui rendra son geste avec un sourire complice. C’est leur secret. Ni la maman ni les spectateurs n’ont besoin de savoir. Oui, Mc Call est un super héros, un samaritain. Un peu plus loin, McCall s’en va corriger des jeunes hommes dans un hôtel après avoir conduit une jeune femme. Avec son esprit d’observation et de déduction, il en conclut qu’elle a été abusée. Là encore, il va rendre justice. Seulement, le film glisse petit à petit dans le conventionnel et s’étire au point d’en casser le rythme et de flirter avec l’ennui. Conventionnel parce qu'on s’applique à nous révéler son passé, conventionnel parce que son ancien pote d’arme est un traitre malgré qu’il se réclame patriote, conventionnel la lutte finale, un cache-cache vu chez Sylvester Stallone et chez Clint Eastwood par exemple. J’ai bien compris que cela donne une autre dimension au personnage mais l’originalité de ce personnage est dilué dans ces révélations futiles et dans ce combat très classique. McCall ne rend plus la justice, il venge. A voir en V.O pour la voix toute particulière de Denzel Washington. Une consolation pour ce rendez-vous manqué…