Jean-Paul Rappeneau est un réalisateur qui tourne peu : à 83 ans, et en cinquante ans de carrière, "Belles familles" n'est que son 8ème long métrage. Le dernier film qu'il avait tourné, "Bon voyage", était sorti il y a 12 ans. Dans "Belles familles", dont il a écrit le scénario, Rappeneau nous raconte le retour en Europe, particulièrement mouvementé, de Jérôme, un dirigeant d'entreprise français établi à Shanghai, venu pour affaires à Londres avec Chen-Lin, sa compagne et associée chinoise, et qui en profite pour passer, croit-il, une soirée et une seule à Paris afin de rendre visite à sa famille. Lui qui, à la mort d'un père qu'il n'aimait pas, n'a pas suivi ce qui s'est passé au niveau de la succession, apprend petit à petit des choses qui vont l'amener à bouleverser le cours de son périple européen et, plus important encore, le cours de son existence. "Belles familles" alterne de très belles scènes dignes du cinéma passé du réalisateur et d'autres, malheureusement, beaucoup plus "plan-plan". Un petit quart d'heure de coupes par ci, par là, auraient, c'est évident, beaucoup apporté au film ! Parmi les meilleurs moments, on retiendra celui qui se déroule dans la Grange de Meslay, en plein déroulement d'un concert classique. La distribution ET la direction d'acteurs font partie des qualités du film, avec un Mathieu Amalric très attachant, une Marine Vacth très troublante, un Gilles Lellouche touchant, sans oublier, dans des seconds rôles, Nicole Garcia, Karin Viard, Guillaume de Tonquédec, Jean-Marie Winling et André Dussolier. Faudra-t-il attendre 12 ans pour avoir droit à un nouveau film de Jean-Paul Rappeneau ? Rappelons lui qu'il aurait alors 95 ans !