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Un visiteur
3,5
Publiée le 4 mai 2019
Ayant apprécié, malgré quelques réserves , l'Arche russe, j'ai tenté celui-ci. Expérience assez concluante, mais là aussi avec des réserves, mais pas les mêmes. Tout d'abord, si le thème annoncé dans le titre est bien, là, il devient, au fil de cette réflexion parfois très poinue sur notre rapport à l'art, sur la civilisation européenne (belle réflexion sur l'art du portrait en Europe), la guerre, et bien d'autres choses, assez secondaire, bien que le destin de Jaujard et Wolff-Metternich soit bien retracé. Le film se révèle être une sorte de docu-fiction poétique (le texte, qui se présente comme une réflexion de l'auteur, est très beau) , formellement virtuose (mélange d'archives, parfois retravaillées et de scènes filmées, jeu sur la temporalité, etc;;;.).. Le film permet d'admirer des œuvres fort bien mises en valeur (et pas toujours les plus connues). Il y a quelques éléments qu'on ne comprend pas trop (pourquoi "francofonia", quel sens donner au passage sur le navire pris dans la tempête…) et on notera le passage sur Leningrad et la différence de traitement entre la tentative de préservation du patrimoine occidental et les destructions à l'Est (si on ne savait pas que l'auteur était russe, on le comprendrait à ce moment-là - même chose d'ailleurs pour le personnage de Napoléon). Par contre, le film ne dit rien (à part ça) de ses prises de positions politiques actuelles (L'Arche russe laissait percer une certaine nostalgie pour la Russie des tsars, sans qu'on sache jusqu'où ça allait). Malgré le côté parfois complexe de la construction et la réflexion pointue, le film n'est jamais obscur. Il est même plutôt accessible. A voir, donc. NB Après avoir vu ces deux films, de quoi donner envie de poursuivre ma découverte de l'œuvre de ce cinéaste.
J'en ai encore la tête toute chamboulée... Francofonia de Sokurov : fascinant de beauté, plus encore d'esprit, d'humanité toujours, et même de sensualité ! (y)