Fatma, sa fille Nora, Judith, Marlène, Houria, Sonia, sont des mères, des sœurs, des épouses de détenus, qui viennent leur rendre visite un jour de canicule.
« De sas en sas » est le premier film de Rachida Brakni, l’actrice devenue célèbre par son mariage avec Eric Cantona.
Elle met en scène un gynécée d’une dizaine de femmes, circulant dans une prison de pièces en pièces (la fouille, le vestiaire, le linge, la fouille à nouveau) jusqu’au parloir. Certaines sont des habituées rodées à l’exercice ; d’autres sont des novices qui en découvrent les codes. Face à elles deux gardiens de prison qui souffrent aussi, de la chaleur et de l’atteinte, mais que leurs fonctions – et leur sexe – obligent à se tenir à distance.
L’idée de départ de ce film, qui jamais ne montrera les hommes que ces femmes viennent visiter et se focalisera tout du long sur elles, n’est pas sans intérêt. « De sans en sas » souligne combien la violence carcérale ne touche pas seulement les détenus, mais frappe et contamine tous leurs proches et, au premier chef, les femmes qui les entourent, celles qui, par fidélité et/ou par obligation, sont les plus assidues au parloir. « De sans en sas » évite l’écueil d’une succession de portraits, qui auraient pu être brossés à coup de flashback lourdingues. Pour autant, faute d’un scénario suffisamment étoffé, ce huis clos théâtral n’évite pas le piège de l’immobilisme.